L’entrepreneuriat, pour Chloé, c’est une évidence. Une passion pour les bonnes adresses de la restauration bruxelloise l’anime et de fil en aiguille un business voit le jour : Brussels’ Kitchen.
C’est donc tout naturellement que nous lui avons proposé de prendre le rôle de mentor au sein de notre incubateur 100% féminin : le WomenLab.
À l’approche du début de la session d’octobre, nous avons sollicité Chloé afin de revenir sur sa success story et récolter des éléments de réponse aux questions légitimes émanant des futures entrepreneures : Quels sont les challenges d’une indépendante ? Comment savoir si mon idée est bonne ? Comment m’épanouir dans cette voie ?
Bonjour Chloé, peux-tu nous raconter ton parcours ?
Chloé : Je m’appelle Chloé Roose, je suis la fondatrice de Brussels’ Kitchen, un guide qui référence mes restaurants coup de cœur à Bruxelles. Mon parcours n’est pas très linéaire : j’ai fait architecture d’intérieur à La Cambre et puis j’ai lancé Take Eat Easy qui était l’équivalent de Deliveroo, made in Belgium. Quand on s’est crashé avec Take Eat Easy, je me suis dit que c’était l’occasion de faire de Brussels’ Kitchen, qui existait déjà sous forme de blog, un projet rentable.
Selon toi, quels sont les avantages à être indépendante ?
Chloé : Je n’ai jamais été salariée. Être indépendante fais partie de ma personnalité. C’était déjà très difficile pour moi quand je travaillais en jobs étudiant et que j’avais juste à exécuter des tâches, je me disais qu’il y avait plein de choses à challenger. J’ai toujours eu envie de lancer mes propres projets, tout simplement. C’est aussi une sorte de fierté que de voir les choses que tu veux mettre en place se réaliser.
Quels ont été les plus gros challenges de ta vie d’indépendante ?
Chloé : Un premier challenge, c’est lorsque j’ai décidé de développer le projet Brussels’ Kitchen qui était plutôt un blog d’amitié, à la base. Pour le transformer en projet rentable, ça été un peu compliqué et il a fallu se séparer.
La période COVID a aussi été un gros challenge.
Et quand j’ai eu ma première employée Céline pendant 3 ans, c’était aussi nouveau pour moi. Maintenant, je suis toute seule et c’est un challenge permanent : il faut être structurée, garder la motivation de se mettre dans des projets et fixer des objectifs.
Si tu devais citer un moment charnière de ton parcours d’indépendante ?
Chloé : Le COVID a été un moment hyper charnière parce que le modèle de Brussels’ Kitchen fonctionnait bien. J’avais des collaborations avec les marques sur des événements et c’était rentable. J’avais écrit deux livres. Puis le COVID est arrivé et tout s’est mis en pause. C’est à ce moment-là que le compte Instagram a pris de l’ampleur et aujourd’hui, je vis quand même pas mal sur des collaborations rémunérées, ce qui n’était pas du tout le cas avant.
Comment as-tu mis en place cette stratégie pour rebondir ?
Chloé : En fait, ce n’était pas une stratégie ! La première semaine du confinement, je me suis dit : « Je vais cuisiner, faire des puzzles, des trucs comme ça… » et en fait, ça m’a très vite déprimée. J’avais besoin d’un projet.
J’ai commencé à réaliser des cours de cuisine en live avec des chefs et ça a cartonné. Et à la suite de ça, j’ai été contactée par des marques qui me demandaient « Est ce que tu peux faire un live avec mon barman ? » pour des recettes de cocktails ou des choses comme ça. C’était une super chouette opportunité parce que ce n’était pas forcément le but à la base.
Une deuxième chose intéressante est née avec le COVID : j’ai transformé le Brunch Club, un évènement mensuel ou plusieurs chefs se réunissaient à un endroit et cuisinaient un menu ensemble. On a proposé la formule à emporter dans des petites barquettes : la boxBrunch Club. Avant, j’étais limitée par la taille du resto, je faisais 80 couverts. Pendant le COVID, je faisais 200, voire 250 boxs.
Comment as-tu su que ton idée de projet était la bonne ?
Chloé : J’ai toujours dépensé mon argent en tant qu’étudiante dans la bouffe plutôt que dans les fringues ou autre. Du coup, c’était vraiment évident ! Il y a dix ans, tout le monde commençait à suivre des blogs de mode à Paris et des choses comme ça. Je me suis dit « Tout le monde me demande toujours où aller au resto, pourquoi pas faire un blog ? ». Ma meilleure amie adorait ça autant que moi et je lui dis « Viens, on fait ça à deux ! ». C’est important de trouver une idée qui t’anime, c’est tout de suite plus facile.
Quels sont les ingrédients pour réussir son propre business ?
Chloé : Je pense qu’il y a une certaine confiance, mais qui est mêlée dans mon cas à une certaine naïveté. Ça me permet de faire des choses sans trop analyser si je vais me planter ou pas. Certaines personnes pensent que tout est toujours compliqué. Moi, je pense un peu l’inverse. Il faut oser se lancer et oser se relever.
Ce qui peut paraître bateau mais qui est très important, c’est d’être bien entourée. Si j’organise un événement, je peux appeler les chefs de mon carnet d’adresse et ça va très vite. Les relations humaines sont tellement importantes ! Si tu es vendeuse, par exemple, juste bien traiter la personne en face de toi va faire la différence. Ça peut ouvrir toutes les portes.
Et quels seraient les ingrédients pour s’épanouir en étant indépendante ?
Chloé : La charge de travail, c’est aussi un challenge. Ce qui aide, c’est de se demander « Pourquoi on fait ça ? ».
Par exemple, à la sortie du 2ème livre, on a fait une fête pour 600 personnes. Si à ce moment-là, je ne me dis pas « Quel est le but de cette fête ? », je pourrais rentrer chez moi le lendemain en me demandant pourquoi je fais ça, et si ça valait mon épuisement… Le but c’était de dire merci aux chefs et d’offrir cet évènement, parce qu’ils faisaient partie du livre. Et aussi d’appuyer le positionnement Brussels’ Kitchen. Et c’était clairement réussi. Si mon but avait été de vendre des livres, j’aurais mis en place des choses différentes.
Et donc, quel est ton objectif, de manière plus globale, à travers cette activité ?
Chloé : Je suis passionnée de restos de manière générale, du choix de l’adresse, des gens qui font bien leur taf, … J’ai envie de partager ça, de les mettre en avant, ça c’est mon truc.
Et vous, c’est quoi votre truc ?
Pour toutes celles qui rêvent de créer leur business et de vivre de leur passion, le WomenLab ouvre ses portes à partir du 7 octobre 2024.
Il s’agit d’un programme 100% féminin pour enfin prendre le temps de développer son projet avec l’aide d’expertes et le soutien de mentors comme Chloé Roose.
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