Modèles économiques robustes : s’inspirer du vivant pour faire face aux crises

Modèles économiques robustes : s’inspirer du vivant pour faire face aux crises

Face aux crises à répétition, nos modèles économiques atteignent leurs limites. La performance et l’optimisation à tout prix ne sont plus viables. L’heure est au changement : coopération, diversification et gestion des ressources sont essentiels pour dessiner de nouveaux modèles économiques capables de résister aux fluctuations.

Dans un monde où tout va vite, la performance et l’optimisation sont vues comme les clés du succès, et les hommes d’affaire super-performants comme des icônes. Atteindre ses objectifs le plus rapidement possible avec le moins de moyens possible, telle est la quête de notre société actuelle.

Olivier Hamant, biologiste et chercheur à l’NRAE, s’inspire, lui, du vivant et propose un changement total de paradigme : la vraie clé, c’est la robustesse.  Revenons sur ses propos.

La robustesse, c’est quoi ?

C’est assez simple à comprendre : être robuste, c’est rester stable malgré les fluctuations (les crises, les changements importants).

Contrairement à la résilience qui consiste à revenir à son état initial après un choc, la robustesse, c’est absorber le choc et avancer malgré tout. C’est donc apprendre à encaisser sans tomber plutôt que se relever.

« La résilience c’est se relever après avoir subi un choc.
La robustesse c’est apprendre à encaisser ce choc sans tomber »

La performance a ses limites

Aujourd’hui, tout est optimisé au nom de la performance : coûts, process, profits, … Mais un système trop optimisé atteint plus rapidement ses limites.

Really ?

Oui. Petit flashback sur le blocage du canal de Suez en 2021 pour illustrer propos… Le 23 mars 2021, un porte-conteneur géant d’Evergreen s’échoue en plein canal de Suez à cause des mauvaises conditions météorologiques, bloquant complètement le passage dans les 2 sens pendant 6 jours. Cette année-là, c’est 12% du commerce mondial qui transite par ce canal et, selon l’assureur Allianz, les pertes financières s’élèvent de 6 à 10 milliards de dollars par jour de blocage.
Cet incident révèle que le modèle de commerce maritime mondial basé sur l’hyper-optimisation et le gigantisme est vulnérable et ne tient pas la route en cas de crise.

Mais la contre-performance a mauvaise presse. On nous a éduqué à la compétitivité, et ça ferait mauvais genre de ne pas viser d’être le ou la meilleure. Les figures super-performantes érigées au statut de maîtres de l’optimisation continuent d’être glorifiées et accèdent à toujours plus de pouvoir. Ils nous promettent la lune (ou Mars 😉) et enchaînent les succès en serrant les boulons au maximum. Sauf que les systèmes qu’ils proposent sont vulnérables à l’image de la crise du canal de Suez, et, quand ça craque, ce sont eux qui tombent en premier.

La contre -performance est nécessaire à notre robustesse. Olivier Hamant prend comme exemple la pause-café. Sur le papier, c’est du temps perdu. En réalité, c’est un moment où les idées fusent, où la coopération se tisse, où l’organisation devient plus robuste. Un ralentissement qui, paradoxalement, booste l’ensemble.

Autre exemple avec la gestion de l’approvisionnement. Lorsqu’une société diversifie ses fournisseurs, elle renonce aux réductions obtenues sur les grosses quantités commandées. Ses coûts d’approvisionnement augmentent. Ça va à l’encontre des principes d’économie d’échelle. Cependant, si l’un des fournisseurs disparait du jour au lendemain, l’activité sera à peine ébranlée.

À retenir : Les marges de sécurité sont contre-performantes mais elles permettent au système d’être robuste face aux crises qu’il pourrait rencontrer.

Un système qui bascule

Olivier Hamant le dit sans détour : « l’excès de contrôle nous fera perdre le contrôle ». 

Les crises actuelles nous le rappellent : l’optimisation aveugle nous a conduits à une fragilité systémique. Le changement climatique provoque des famines, des problèmes logistiques, des incendies, des déplacements massifs de populations… Et si nos modèles économiques peinent à encaisser, c’est parce qu’ils ont été conçus pour un monde stable et prédictible. Tout cela met en évidence une réalité : nous devons repenser nos modèles économiques en tenant compte de notre monde fluctuant et incertain. Et il est temps de s’inspirer de ce que les autres êtres vivants (non humains) font pour résister aux fluctuations de leur environnement.

Observons un arbre. Il ne pousse pas en flux tendu, il ne cherche pas l’optimisation de chaque goutte d’eau ou chaque rayon de soleil capté pour grandir plus vite et être plus beau. Non, il stocke. Il accumule des ressources dans ses racines, dans son tronc, et il n’y touche qu’en cas de besoin : sécheresse, maladie, hiver rude… Son secret ? Une gestion prudente des ressources, qui lui permet d’encaisser les aléas sans flancher.

C’est exactement ce que nos entreprises et nos sociétés devraient viser. Arrêter de fonctionner à flux tendu, laisser de la place aux imprévus, prévoir des marges. Faire fi de la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande qui repose sur l’idée que les échanges économiques sont rationnels et infinis mais qui omet une donnée fondamentale : la nature n’est ni gratuite, ni illimitée. La robustesse, c’est passer d’une logique « offre X demande » à une logique « besoins X ressources ».

Dans cette perspective, la nature devient un véritable partenaire, et non plus un simple stock à exploiter.

La biodiversité : le meilleur levier

La tendance actuelle est de faire le focus sur les problèmes de climat avec un indicateur clair : les émissions de CO2. C’est une erreur de notre part ! Réduire les émissions de CO2 est important, mais pas suffisant. On doit mettre le focus sur l’effondrement de la biodiversité.

Pourquoi ? En concentrant nos efforts sur la préservation de la biodiversité, on fera par la même occasion du bien au climat, aux ressources, etc. C’est le levier le plus systémique. De plus, ça ne coûte pas cher et on maîtrise déjà toutes les techniques (agroforesterie, agroécologie, permaculture, etc.)

Par ailleurs, plutôt que « décarboner » l’économie, il est nécessaire de la « décombustionner » (arrêter de brûler du carbone) et la recarboner intelligemment en remplaçant le pétrole et les métaux par des molécules biosourcées et biodégradables : en favorisant les ressources renouvelables, en utilisant des déchets organiques… bref, en produisant de la biomasse. Et cette biomasse doit servir 3 objectifs prioritaires dans cet ordre précis :

  1. Nourrir les services écosystémiques (la biodiversité) ;
  2. Garantir une alimentation pour tous ;
  3. Créer des biomatériaux

Et concrètement, on fait comment pour être robuste ?

Pour rester stable dans un milieu incertain, la première étape, c’est de se rendre adaptable. C’est-à-dire pousser à explorer tous les scénarios et à diversifier les solutions. Ça veut dire plus de polyvalence et d’inefficacité afin de mettre du jeu dans les rouages : diversifier ses activités, arrêter de dépendre d’un seul fournisseur, miser sur les circuits courts et l’économie circulaire et régénérative, … Autant de contreperformances qui augmentent la robustesse. C’est l’inverse de la spécialisation.

La gestion des ressources, élément-clé pour devenir robuste, remet en question notre rapport à propriété. On voit de plus en plus de modèles construits sur les principes de l’économie de la fonctionnalité. Plutôt que de vendre un produit, on propose son usage : c’est la voiture partagée plutôt que la voiture individuelle, l’impression facturée à la page plutôt que l’achat d’une imprimante. Résultat ? Une meilleure gestion des ressources et des modèles économiques qui tiennent sur la durée.

Ensuite, pour que tout ça fonctionne, il faut plus de coopération. A ne pas confondre avec collaboration. Collaborer, c’est avancer chacun sur son projet individuel en espérant que la somme des succès individuels sera positive pour le bien commun. Coopérer, c’est faire primer le bien commun sur ses objectifs individuels. C’est miser sur l’échange, le partage et la complémentarité. On ne joue plus en solo, mais en réseau. On ne s’appuie plus sur une abondance matérielle, mais sur une abondance d’interactions. Et spoiler : c’est précisément ce qui rend un système plus solide face aux secousses.

Un bon exemple ? La Maison Dandoy.

Cette biscuiterie bruxelloise (qui régale depuis 1829) a décidé d’arrêter d’exporter à l’autre bout du monde. Objectif : réduire son empreinte carbone et renforcer son ancrage local. Et ce n’est pas tout : elle fabrique désormais ses spéculoos avec de la farine issue à 100 % de l’agriculture régénérative. Ses virages assumés sont une manière de préserver la biodiversité et de stabiliser ses approvisionnements. Résultat ? Moins de dépendance aux fluctuations du marché, plus de solidité face aux crises. On dit bravo !

Le mot de la fin

Dans un monde où les crises s’enchaînent, la robustesse, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité. Miser dessus, c’est assurer un avenir plus stable, plus fiable, plus heureux. Et franchement, on dit oui !

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Ils ont entrepris en Wallonie grâce aux Chèques-entreprises.

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Émilie, Joffrey et Gilles ont un point commun : ils ont osé créer leur activité indépendante ! Des reconversions réussies, des défis relevés et d’autres à venir, … Ils se livrent sur leur parcours de création d’entreprise.

Vous êtes-vous déjà imaginé·e indépendant·e en arpentant les rues commerçantes ou en sirotant un thé dans votre café préféré ? Une idée qui fait rêver, mais très vite, des questions se posent : Par où commencer ? Suis-je fait·e pour ça ?

Ces questions, nos invités du jour se les sont posées également ! Rentrez dans les coulisses de la micro-scierie « La Source » de Gilles et Joffrey et dans le « QG café-atelier » imaginé par Émilie, et découvrez comment ils se sont fait accompagner pour créer leur entreprise, grâce au dispositif des chèques-entreprises wallons.

 Bonjour Émilie, Gilles et Joffrey. Pouvez-vous présenter brièvement votre projet entrepreneurial ?  

Émilie : Le QG est un endroit où les gens peuvent déguster des produits locaux tout en participant à des ateliers variés. Je propose des produits faits maison, avec une offre vegan et sans gluten. J’organise aussi des soirées à thème.

Joffrey : La Source, c’est une micro-scierie locale. On propose des services variés, comme la transformation d’un tronc d’arbre en planches prêtes à l’emploi.

Vous avez tous les trois lancé votre activité indépendante après une réorientation professionnelle. Qu’est-ce qui vous a motivé ?  

Émilie : J’étais institutrice maternelle et primaire. En tant que jeune enseignante, j’ai beaucoup changé de missions et je n’avais pas une situation stable. De plus, j’ai toujours rêvé d’ouvrir mon propre endroit. Je fréquentais aussi des indépendants et j’avais envie de développer ma propre activité. En plus, j’ai toujours adoré cuisiner !

 Joffrey : On est sorti à un an d’intervalle de nos études d’ingénieurs industriels et Gilles a travaillé dans l’électricité et la maintenance industrielle et moi dans le spatial à différents postes. Pour ma part, j’ai ressenti un ras-le-bol et n’ai pas réussi à trouver de sens dans l’industrie. J’avais besoin de changement donc autant créer son propre job !

Gilles : Être indépendant, c’est bénéficier de plus d’autonomie. L’aventure de la création d’entreprise, elle est passionnante, c’est un truc qui m’a toujours attiré sans jamais vraiment oser franchir le pas. Et puis là, c’est arrivé au bon moment dans mon parcours de vie. 

Combien de temps a duré la période d’accompagnement 

 Émilie : J’ai pu être accompagnée pendant un an, à raison d’environ une réunion toutes les trois semaines, selon mon avancement. On a travaillé sur mon plan financier, mon business plan et pleins d’autres choses.

 Gilles : La période de coaching était assez rapide, on a d’abord choisi de travailler sur le plan financier puis sur la structure et les parties plus juridiques et légales.  Plus tard, après le passage en société, on est revenu pour faire le point. On a aussi bénéficié d’un accompagnement pour récolter du financement.

Avant de lancer votre entreprise, quels challenges se sont présentés ?  

 Émilie : Mon challenge, c’était de trouver l’originalité du projet, je voulais un concept unique. L’autre enjeu était financier car je partais de zéro.

 Gilles : Notre challenge a toujours été de trouver notre clientèle. On a commencé par du B2C et le public répond présent mais l’idéal serait de toucher aussi en B2B. Mais pour ça il fallait d’abord faire sécher une quantité plus importante de bois, ce qui fait qu’on s’y attèle maintenant. Il fallait aussi acquérir la maîtrise technique du métier.

Quels ont été les points forts de votre accompagnement chez Groupe One avec les chèques-entreprises ?  

 Ndlr : Les chèques-entreprises sont un soutien wallon qui finance à hauteur de 75 % les services d’accompagnement à la création d’entreprise en Wallonie. Groupe One est agréé et a donc pu accompagner Émilie, Geoffrey et Gilles dans toutes les étapes de leur projet entrepreneurial.

 Émilie : La construction de mon plan financier alors que je n’y connaissais rien au départ. J’ai aussi pu lever des fonds auprès de mes proches et de la banque. J’ai même appris que j’étais éligible pour une prime au lancement ! Tout le long, je me suis sentie soutenue par mon coach qui était super disponible.

 Joffrey : On a aussi mené une campagne de crowdfunding. On n’avait pas les financements pour une machine d’usinage et l’accompagnement nous a permis de prendre conscience que c’était jouable. Aujourd’hui, on possède une machine qui tourne et qui fait rentrer des sous ! Notre coach nous a donné de bons conseils pour calibrer notre campagne, notamment au niveau des contreparties.  

 Gilles : C’est intéressant de faire l’exercice d’expliquer à son coach qui ne connaît pas du tout le secteur de quoi il en ressort… pour travailler notre discours et qu’il puisse toucher un public large et de convaincre non seulement les clients, mais aussi les investisseurs. 

Quels sont les avantages et les gros challenges de la vie d’indépendant·e

 Émilie : Le plus gros challenge d’avoir sa propre entreprise, c’est de tout gérer seule. Il faut pouvoir gérer les activités, la partie financière et mon organisation familiale. L’avantage, c’est que je peux tester toutes mes idées même les plus farfelues ! J’adore quand il y a du monde, j’adore le rush. Un autre de mes défis est de trouver les bons concepts pour faire venir les gens.

 Gilles : Entreprendre, ça amène énormément de liberté, de fierté et d’accomplissement.

Pour terminer, avez-vous un conseil pour celles et ceux qui ont envie d’entreprendre en Wallonie

 Émilie : Ça me semble important de bien se préparer. Moi j’ai tendance à vouloir aller vite mais il faut prendre le temps de bien ficeler son projet quand même. Aussi, trouver un concept original pour se différencier. C’est utile de bien s’entourer aussi, s’entourer d’indépendant·es pour partager les expériences.

 Gilles : Surmonter la crainte de parler de son projet : en parlant de son idée, on crée du lien, on rencontre des potentiels clients et certaines personnes deviennent des leviers d’action.

 Joffrey : Moi je dirais qu’il faut bien se renseigner sur toutes les parties légales. Ça peut refroidir, mais quand on est bien renseignés on mieux préparé pour l’avenir. 

J’ajouterais aussi que si on rencontrait d’autres aspirant·es indépendant·es qui veulent se lancer dans la micro-scierie, nous, on est prêt à partager notre savoir-faire, le modèle, … C’est un peu pour ça qu’on a créé aussi cette entreprise-là, dans l’espoir qu’elle soit répliquée. Et donc voilà qu’ils ne doivent pas hésiter à frapper à notre porte ! 

 

💡 Vous souhaitez être accompagné·e dans votre projet entrepreneurial en Wallonie ?

Prenez contact avec notre équipe dès aujourd’hui. Ensemble, faisons de votre idée une réussite ! 

 

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Nos services d’accompagnement en Wallonie évoluent : le parcours CREO intègre Avomarc

Nos services d’accompagnement en Wallonie évoluent : le parcours CREO intègre Avomarc

Après plus de 12 ans d’accompagnement à la création d’entreprise, CREO évolue pour mieux répondre aux besoins des demandeur·euses d’emploi qui rêvent de se lancer comme indépendant·es.

Dès le 1er janvier 2025, l’accompagnement des demandeur·euses d’emploi à la création d’entreprise en Hainaut-Centre entre dans une nouvelle phase : Groupe One confie CREO à Avomarc pour offrir un service enrichi et uniformisé, avec une couverture élargie dans la région.

Une présence renforcée en Hainaut et de nouvelles opportunités pour tester son projet d’indépendant·e. 

CREO et Avomarc sont agréés SAACE (Structure d’Accompagnement à l’Auto-Création d’Emploi) et partagent la même vocation d’accompagner les demandeur·euses d’emploi jusqu’à la création de leur propre entreprise.

 En 2025, c’est sous la bannière d’Avomarc que les services proposés s’étendront à trois antennes principales en Hainaut : Mons, La Louvière et Braine-le-Comte.

Cette fusion consolide les services d’incubation d’entreprise à destination des demandeur·euses d’emploi sur l’ensemble du Hainaut-Centre, notamment en permettant aux bénéficiaires de l’antenne brainoise d’accéder au service de couveuse d’entreprise d’Avomarc. C’est une nouvelle opportunité qui s’ouvre pour tester son projet entrepreneurial avant de se lancer.

Plus de 12 ans d’aide à la création d’entreprise et une mission qui continue.

Depuis sa création en 2011, le parcours CREO a contribué à :

  • La création d’environ 40 entreprises chaque année,
  • L’accompagnement en moyenne de 120 entrepreneur·es par an,
  • La sensibilisation de plus de 400 porteur·euses de projets à l’entrepreneuriat.

Ces résultats montrent l’importance de cet accompagnement pour le tissu économique local, et cette fusion vise à renforcer cet impact.

Groupe One continue d’accompagner les (futur·es) indépendant·es en Wallonie. 

En parallèle, Groupe One, initiateur du parcours CREO, continue d’accompagner les (futur·es) entrepreneur·es (hors demandeur·euses d’emploi) en Wallonie. Les chèques-entreprises restent un outil incontournable pour :

  • Aider tout porteur·euse de projet à créer son entreprise,
  • Accompagner les entreprises existantes dans le renforcement et la durabilité de leur modèle économique.

Les chèques-entreprises sont un soutien wallon qui finance à hauteur de 75 % les services d’accompagnement à la création d’entreprise en Wallonie. Groupe One est agréé et peut dès aujourd’hui accompagner tous les futur·es entrepreneur·es, quel que soit leur statut au départ à lancer leur activité d’indépendant·e.  Que l’objectif soit d’exercer à titre principal ou en tant qu’indépendant complémentaire, nous avons des solutions adaptées.

Avec cette nouvelle organisation et la continuité des services de Groupe One, l’écosystème entrepreneurial en Hainaut-Centre bénéficie d’un appui solide et d’opportunités renforcées.

Nous avons hâte de voir la suite des belles opportunités que 2025 nous réserve ! Et vous ?

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Vivre de sa passion : le parcours de Chloé de Brussels’ Kitchen

Vivre de sa passion : le parcours de Chloé de Brussels’ Kitchen

Chloé Roose nous a fait l’honneur de passer au Village Partenaire pour discuter entrepreneuriat. Une aubaine qui nous permet de revenir sur un parcours plein de défis, brillamment relevés par cette entrepreneure authentique et passionnée.

L’entrepreneuriat, pour Chloé, c’est une évidence. Une passion pour les bonnes adresses de la restauration bruxelloise l’anime et de fil en aiguille un business voit le jour : Brussels’ Kitchen.

C’est donc tout naturellement que nous lui avons proposé de prendre le rôle de mentor au sein de notre incubateur 100% féminin : le WomenLab.

À l’approche du début de la session d’octobre, nous avons sollicité Chloé afin de revenir sur sa success story et récolter des éléments de réponse aux questions légitimes émanant des futures entrepreneures : Quels sont les challenges d’une indépendante ? Comment savoir si mon idée est bonne ? Comment m’épanouir dans cette voie ?

Bonjour Chloé, peux-tu nous raconter ton parcours ?

Chloé : Je m’appelle Chloé Roose, je suis la fondatrice de Brussels’ Kitchen, un guide qui référence mes restaurants coup de cœur à Bruxelles. Mon parcours n’est pas très linéaire : j’ai fait architecture d’intérieur à La Cambre et puis j’ai lancé Take Eat Easy qui était l’équivalent de Deliveroo, made in Belgium. Quand on s’est crashé avec Take Eat Easy, je me suis dit que c’était l’occasion de faire de Brussels’ Kitchen, qui existait déjà sous forme de blog, un projet rentable.

Selon toi, quels sont les avantages à être indépendante ?

Chloé : Je n’ai jamais été salariée. Être indépendante fais partie de ma personnalité. C’était déjà très difficile pour moi quand je travaillais en jobs étudiant et que j’avais juste à exécuter des tâches, je me disais qu’il y avait plein de choses à challenger. J’ai toujours eu envie de lancer mes propres projets, tout simplement. C’est aussi une sorte de fierté que de voir les choses que tu veux mettre en place se réaliser.

Quels ont été les plus gros challenges de ta vie d’indépendante ?

Chloé : Un premier challenge, c’est lorsque j’ai décidé de développer le projet Brussels’ Kitchen qui était plutôt un blog d’amitié, à la base. Pour le transformer en projet rentable, ça été un peu compliqué et il a fallu se séparer. 

La période COVID a aussi été un gros challenge.

Et quand j’ai eu ma première employée Céline pendant 3 ans, c’était aussi nouveau pour moi. Maintenant, je suis toute seule et c’est un challenge permanent : il faut être structurée, garder la motivation de se mettre dans des projets et fixer des objectifs.

Si tu devais citer un moment charnière de ton parcours d’indépendante ?

Chloé : Le COVID a été un moment hyper charnière parce que le modèle de Brussels’ Kitchen fonctionnait bien. J’avais des collaborations avec les marques sur des événements et c’était rentable. J’avais écrit deux livres. Puis le COVID est arrivé et tout s’est mis en pause. C’est à ce moment-là que le compte Instagram a pris de l’ampleur et aujourd’hui, je vis quand même pas mal sur des collaborations rémunérées, ce qui n’était pas du tout le cas avant.

Comment as-tu mis en place cette stratégie pour rebondir ? 

Chloé : En fait, ce n’était pas une stratégie ! La première semaine du confinement, je me suis dit : « Je vais cuisiner, faire des puzzles, des trucs comme ça… » et en fait, ça m’a très vite déprimée. J’avais besoin d’un projet.

J’ai commencé à réaliser des cours de cuisine en live avec des chefs et ça a cartonné. Et à la suite de ça, j’ai été contactée par des marques qui me demandaient « Est ce que tu peux faire un live avec mon barman ? » pour des recettes de cocktails ou des choses comme ça. C’était une super chouette opportunité parce que ce n’était pas forcément le but à la base.

Une deuxième chose intéressante est née avec le COVID : j’ai transformé le Brunch Club, un évènement mensuel ou plusieurs chefs se réunissaient à un endroit et cuisinaient un menu ensemble. On a proposé la formule à emporter dans des petites barquettes : la boxBrunch Club. Avant, j’étais limitée par la taille du resto, je faisais 80 couverts. Pendant le COVID, je faisais 200, voire 250 boxs.

Comment as-tu su que ton idée de projet était la bonne ? 

Chloé : J’ai toujours dépensé mon argent en tant qu’étudiante dans la bouffe plutôt que dans les fringues ou autre. Du coup, c’était vraiment évident ! Il y a dix ans, tout le monde commençait à suivre des blogs de mode à Paris et des choses comme ça. Je me suis dit « Tout le monde me demande toujours où aller au resto, pourquoi pas faire un blog ? ». Ma meilleure amie adorait ça autant que moi et je lui dis « Viens, on fait ça à deux ! ». C’est important de trouver une idée qui t’anime, c’est tout de suite plus facile.

Quels sont les ingrédients pour réussir son propre business ?

Chloé : Je pense qu’il y a une certaine confiance, mais qui est mêlée dans mon cas à une certaine naïveté. Ça me permet de faire des choses sans trop analyser si je vais me planter ou pas. Certaines personnes pensent que tout est toujours compliqué. Moi, je pense un peu l’inverse. Il faut oser se lancer et oser se relever.

Ce qui peut paraître bateau mais qui est très important, c’est d’être bien entourée. Si j’organise un événement, je peux appeler les chefs de mon carnet d’adresse et ça va très vite. Les relations humaines sont tellement importantes ! Si tu es vendeuse, par exemple, juste bien traiter la personne en face de toi va faire la différence. Ça peut ouvrir toutes les portes.

Et quels seraient les ingrédients pour s’épanouir en étant indépendante ?

Chloé : La charge de travail, c’est aussi un challenge. Ce qui aide, c’est de se demander « Pourquoi on fait ça ? ».

Par exemple, à la sortie du 2ème livre, on a fait une fête pour 600 personnes. Si à ce moment-là, je ne me dis pas « Quel est le but de cette fête ? », je pourrais rentrer chez moi le lendemain en me demandant pourquoi je fais ça, et si ça valait mon épuisement… Le but c’était de dire merci aux chefs et d’offrir cet évènement, parce qu’ils faisaient partie du livre. Et aussi d’appuyer le positionnement Brussels’ Kitchen. Et c’était clairement réussi. Si mon but avait été de vendre des livres, j’aurais mis en place des choses différentes.

Et donc, quel est ton objectif, de manière plus globale, à travers cette activité ?

Chloé : Je suis passionnée de restos de manière générale, du choix de l’adresse, des gens qui font bien leur taf, … J’ai envie de partager ça, de les mettre en avant, ça c’est mon truc.

 

Et vous, c’est quoi votre truc ?

Pour toutes celles qui rêvent de créer leur business et de vivre de leur passion, le WomenLab ouvre ses portes à partir du 7 octobre 2024.

Il s’agit d’un programme 100% féminin pour enfin prendre le temps de développer son projet avec l’aide d’expertes et le soutien de mentors comme Chloé Roose.

Rendez-vous le 23 septembre lors de la dernière séance d’info avant le début du programme pour connaître tous les détails et poser vos questions ! 

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Installer son activité au centre d’entreprise Village Partenaire, témoignage de Usages Architecture

Installer son activité au centre d’entreprise Village Partenaire, témoignage de Usages Architecture

Dimitri Fache et Gilles Debrun ont fondé le cabinet Usages Architecture pour se consacrer à l’architecture durable. Dans cette interview, ils expliquent pourquoi ils ont fait le choix de louer leurs bureaux au centre d’entreprises saint-gillois Village Partenaire.

Pouvez-vous présenter Usages Architecture ainsi que votre parcours entrepreneurial ?

Usages Architecture est un cabinet d’architecture fondé il y a 4 ans par mon associé, Dimitri Fache et moi-même, Gilles Debrun. Après avoir travaillé longtemps comme co-directeurs ou chefs de projet dans un grand bureau d’architecture à Bruxelles, on a décidé de débuter une nouvelle aventure entrepreneuriale.

Et on ne fait pas que ça ! On est à la fois architectes praticiens, on a aussi édité un livre sur l’architecture, et on enseigne également tous les deux à la faculté d’architecture de l’UCLouvain.

Ce qui nous a motivé à créer Usages et à le développer, c’est de pouvoir intégrer des valeurs sociétales et écologiques fortes.

    Pourquoi vous êtes-vous engagés dans la transition avec votre projet d’architectes ?

    Ce n’est pas anodin d’être entrepreneurs et enseignants à la fois. Le fait que notre bureau d’architecture n’est pas notre seule source de revenus nous a permis de placer plus haut le curseur sur la radicalité des valeurs qu’on voulait intégrer dans chacun des projets.

    En une phrase, Usages existe pour porter avec plus de radicalité des valeurs de service à la société, de biens communs et de transition écologique que dans notre ancien bureau, où elles s’étaient un peu effritées en raison de sa taille croissante.

    Pourquoi avez-vous choisi d’installer vos bureaux au Village Partenaire ?

    Plusieurs facteurs ont influencé notre décision de nous installer au Village Partenaire. Tout d’abord, la localisation pratique, notamment la proximité de Saint-Gilles, ce qui était un point important pour nous.

    Ensuite, on apprécie le projet du village et ses habitants. On voit bien que Groupe One et d’autres entrepreneurs hébergés partagent beaucoup de valeurs similaires aux nôtres. Il y a plein d’événements organisés pour qu’on puisse se rencontrer et échanger, même si nos métiers multiples nous empêchent d’y participer souvent.

    L’environnement du Village Partenaire a également été un élément déterminant. On a été séduits par l’accès rapide à des salles de réunion, des imprimantes et d’autres ressources, ce qui nous a permis de démarrer rapidement notre activité sans avoir à aménager entièrement un bureau. Par ailleurs, la cour pavée du centre et le petit restaurant chez Malik (Hibiscus) sont particulièrement agréables.

    On est satisfaits du service et de la qualité de l’endroit, ainsi que du rapport qualité-prix. L’accueil est chaleureux et il est facile de communiquer avec l’équipe Host.

    Ce sont tous ces aspects qui en ont fait le choix idéal pour l’installation d’Usages Architecture.

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    De l’idée au projet d’entreprise : Véronique raconte le WomenLab

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    À l’aube de la seconde session de notre incubateur 100% féminin, le WomenLab, nous avons souhaité revenir sur le parcours de Véronique qui, après avoir participé au programme, est sur le point de réaliser son rêve d’entreprise.

    Portrait de Véronique qui a participé à la précédente édition du WomenLab.

    Véronique, participante du WomenLab

    En février dernier, nous lancions avec enthousiasme la première session denotre incubateur 100% féminin : le WomenLab. Notre souhait : créer un environnement féminin, sécurisant, pour toutes les femmes en réorientation professionnelle désirant se retrouver entre elles pour développer leurs projets d’entreprise.

    Après 3 mois de parcours où elles ont bénéficié du soutien d’expert·es de l’entrepreneuriat, d’une coach personnelle et du support de mentors, les participantes sont aujourd’hui outillées pour concrétiser leur rêve d’entrepreneuriat.

    Retour sur le parcours de Véronique, prête à nous faire rêver et à réveiller l’artiste qui sommeille en nous, grâce à son activité complémentaire en tant que créatrice en papeterie et animatrice d’ateliers créatifs.

    Bonjour Véronique ! Pourrais-tu nous décrire brièvement le projet qui t’a amenée à participer au WomenLab ?

    Véronique : Quand je suis arrivée au WomenLab, je n’avais pas de projet précis, juste une idée de la thématique et du domaine dans lequel j’aurais voulu développer quelque chose, en économie circulaire ou en tout cas incluant la récupération. À la fin du programme, mon projet s’est précisé : je sais ce que je veux faire ! Je vais créer des cartes, des carnets, en réutilisant des chutes de papiers. Une partie de mon projet consiste à les commercialiser. L’autre partie, c’est l’animation d’ateliers créatifs. L’idée derrière ces ateliers est de prendre du temps pour soi et de passer de bons moments tout en laissant s’exprimer sa créativité.

    Peut-on affirmer que le WomenLab t’a permis de passer de l’idée au projet ?

    Véronique : Oui complètement, parce que ça fait très longtemps que je me dis que j’ai envie de développer une activité. Mais voilà, je pense que ça m’a vraiment aidée à me dire « OK, maintenant j’arrête de penser et je me lance. Je le fais vraiment. » Le programme m’a bien outillée, notamment pour modéliser le projet d’entreprise grâce au Business Model Canva. Au tout début, on a aussi travaillé sur l’Ikigaï, donc ce qui a du sens pour nous : ça m’a vraiment permis de mettre sur papier ce qui m’animait et de voir qu’il y avait des liens possibles entre tout que j’avais envie de faire, ce pourquoi j’avais des compétences, ce qui pouvait éventuellement me rémunérer !

    Quelle était ta situation professionnelle avant d’entamer le WomenLab ?

    Véronique : Je suis employée et je ne compte pas arrêter mon boulot car j’aime bien ce que je fais. Je vais développer mon activité en complémentaire, on verra bien où ça me mène !

    Qu’est-ce qui t’a donné envie de compléter ton activité salariée par une activité complémentaire indépendante ?

    Véronique : Comme je l’ai dit, ça fait longtemps que j’avais envie de faire quelque chose qui ait du sens et qui réponde à des valeurs. Je suis éco-conseillère aussi et donc j’avais envie de faire quelque chose de concret pour… enfin ce sont peut-être des grands mots, mais pour rendre le monde meilleur !

    Quels sont, d’après toi, les avantages d’une activité indépendante par rapport à un emploi salarié ?

    Véronique : D’abord, la flexibilité. Je vais décider moi-même de ce que j’ai envie de faire, à quel moment, si j’ai envie d’arrêter des choses ou pas, d’en développer d’autres… C’est vraiment cet aspect-là qui me plaît.

    Avant de participer au programme WomenLab, avais-tu des freins par rapport au fait de lancer ton activité complémentaire ?

    Véronique : Oui, clairement. J’ai connu ce qu’on appelle, je pense, le « syndrome de l’imposteur » : se dire « est ce que j’ai vraiment les compétences pour faire ça ? », « est-ce que je suis légitime ? », c’est vraiment un frein de trop réfléchir. Et donc là aussi, ça m’a aidé à me dire « ok, je me lance et on verra » !

    Quels ont été les avantages de participer au WomenLab ? 

    Véronique : Je trouve que c’est un cadre sécurisant et bienveillant. Se retrouver entre femmes qui veulent entreprendre, cela nous montre aussi que c’est possible.

    Ce que j’ai trouvé chouette aussi, c’est le groupe d’âge, nous avions toutes plus de 30 ans, ça permet de passer le cap sans se dire « ces programmes de formation sont pour les plus jeunes », même si c’est sans doute une croyance limitante.

    As-tu relevé certains challenges qui te semblent inhérents à l’entrepreneuriat féminin ?

    Véronique : Je pense que notre pire ennemi, c’est nous-mêmes. On pense trop souvent qu’on n’est pas à la bonne place. Je pourrai en dire plus quand j’aurai pratiqué mon activité sur du long terme.

    Est-ce que tu as une phrase clé qui résume l’état d’esprit dans lequel tu as vécu ce programme WomenLab ?

    Véronique : Je suis ressortie de là en me disant « Ok, maintenant allons-y ! J’arrête de réfléchir et j’y vais. »

    Où en est ton projet actuellement ?

    Véronique : En principe, je prends mon numéro d’entreprise au mois de juillet. Je dois encore un peu peaufiner mon organisation pour mes deux volets d’activité : la création de cartes et les ateliers créatifs. Pour le nom, je pensais à « Papier Bulle », ça correspond bien à mon activité et j’aime aussi le côté satisfaisant. À suivre…

     

    Pour Véronique et toutes les participantes de la précédente édition, c’est le moment de capitaliser sur le coup de boost dont leur projet a bénéficié grâce à leur participation à notre incubateur 100% féminin !

    Pour vous qui rêvez sans doute de prendre le temps de développer votre idée de business et/ou de vous réorienter professionnellement, on a une bonne nouvelle : les inscriptions sont désormais ouvertes pour la prochaine session de septembre 2024 !

    Demandez dès à présent un rendez-vous avec une coordinatrice du programme pour discuter de vos besoins, sans engagement ! 

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