Vous les connaissez peut-être sous le nom de Spéculoos Magazine, Fouettmagic ou encore Pep’s Studio. Aujourd’hui nous avons interviewé Géraldine (Spéculoos) et Meggan (Fouettmagic / Pep’s Studio), les entrepreneures qui se cachent derrière ces entreprises.

Géraldine fondatrice de Spéculoos MagazineToutes les deux mamans-entrepreneuses, Géraldine et Meggan ont débuté leur carrière comme indépendantes : Géraldine en tant que journaliste freelance pour des magazines lifestyle, Meggan en tant qu’architecte d’intérieur. Au fur et à mesure des années, leur projet professionnel s’est dessiné et elles ont finalement créé leur propre activité pro. On leur a demandé de nous raconter comment s’est déroulé leur parcours et comment elles vivent aujourd’hui leur vie d’entrepreneure.

Pourriez-vous d’abord nous en dire un peu plus sur Spéculoos Magazine, Fouettmagic et Pep’s Studio ?

Géraldine : Spéculoos, c’est une revue périodique 100% belge, poétique et intemporelle qui se situe entre le livre et le magazine. Elle est auto-éditée, indépendante et produite durablement. J’y propose un concentré de contenus belgo-belges contemporains et authentiques comme des portraits d’artisans, des adresses inédites ou des intérieurs inspirants.

Meggan : Alors, moi j’ai deux activités. Je suis créatrice de recettes et je relaie mes créations sur les réseaux sociaux et à travers mon blog Fouettmagic. Et j’ai également un studio de création d’ambiance culinaire et styling pour les marques qui souhaitent mettre en avant leurs produits. J’essaye de raconter une histoire autour de leurs produits en images, qu’elles utilisent ensuite dans leurs communications.

Comment en êtes-vous arrivées à créer ces activités ?

Meggan : J’ai bossé comme architecte d’intérieurs pendant 10 ans et ensuite comme architecte de jardin. En parallèle, j’avais créé mon blog culinaire purement par passion, pour partager mes recettes à mon entourage principalement. Et je me suis prise au jeu de créer de belles photos et du contenu inspirant. J’ai ensuite rencontré une autre entrepreneuse photographe qui se lançait et qui avait besoin de photos à montrer à ses futurs clients. On a donc créé ensemble des moments de shooting autour de thèmes comme les brunchs, la bbq party, etc.

Ensuite, Instagram est arrivé et j’ai commencé à y poster mon contenu blog avec mes nouvelles photos. Des marques ont commencé à me contacter pour mettre en avant leurs produits dans mes recettes. Ça a pris de plus en plus d’ampleur et j’ai donc pu me rémunérer petit à petit grâce à cette activité. D’autre part, les marques m’ont également sollicitée pour créer du contenu qu’elles pourraient utiliser dans leurs propres canaux de com’. C’est pour ça que j’ai créé Pep’s Studio.

Géraldine : Pour ma part, j’ai commencé ma carrière comme journaliste freelance pour des magazines lifestyle. J’étais full indépendante, sans prêt, et encore sans enfants donc sans « risque » majeur. Le secteur de la presse est assez compliqué, j’avais beaucoup d’incertitudes sur mes revenus. Donc quand j’ai commencé à avoir des enfants, j’ai pris la décision de reprendre un mi-temps salarié et de continuer mes contrats freelance à mi-temps.

J’avais cette idée de magazine depuis un bout de temps mais je n’imaginais pas la concrétiser un jour. Mon mari m’a suggéré d’aller voir une coach en création d’entreprise et, alors que je pensais qu’elle allait casser mon idée, elle s’est montrée hyper emballée. J’ai donc commencé à bosser là-dessus avec cette coach qui était là pour me rebooster à chaque fois que j’avais envie d’abandonner, et j’ai fini par faire une campagne de crowdfunding, grâce à laquelle j’ai eu les fonds nécessaires pour lancer le premier numéro de Spéculoos en 2018. Depuis lors, il y a eu 6 numéros et je continue cette activité en tant qu’indépendante complémentaire.

Meggan, fondatrice de Pep's studio et FouettmagicQuels ont été (ou quels sont encore) les challenges auxquels vous avez fait/faites face ?

Géraldine : En phase de création, c’était surtout de ne pas se décourager. Au départ, ça me paraissait être une montagne de choses à faire et c’était effrayant. La coach m’a aidé à mettre les priorités et à y aller pas à pas.

C’était aussi challengeant de jongler entre mon rôle de maman et mon statut d’indépendante. Par exemple, le congé maternité est compliqué parce que si on s’arrête trop longtemps, on peut perdre des clients. Donc j’ai dû vraiment m’arrêter le minimum.

Sinon dans le cadre de Spéculoos, j’ai mis du temps à trouver la bonne équipe et les bons partenaires avec qui ça roule. Maintenant je suis ravie, mais j’aurai galéré pour y arriver.

Meggan : Pour ma part, je dirais d’abord, trouver le moyen de me lancer sans risque. Au moment où mes activités de création de contenus gourmands ont commencé à prendre de l’ampleur, on avait déjà des enfants avec mon compagnon et on venait de contracter un crédit pour faire construire. Donc, pour me dédier pleinement à cette nouvelle activité, j’ai voulu passer par une couveuse d’entreprise. Le problème c’est que vu que j’avais déjà un statut d’indépendante, je n’y avais pas accès. J’ai donc repris un emploi salarié pendant 1 an et demi pour y avoir droit. Le but était de me rassurer financièrement avec le chômage avant de faire le grand saut. Je suis sortie de couveuse et j’ai encore facturé quelques mois via la Smart avant de créer ma SRL.

Sinon, le plus challengeant aujourd’hui c’est d’anticiper mon chiffre d’affaires : aujourd’hui 30% vient de Pep’s qui est un revenu plus prévisible, mais 70% viennent de Fouettmagic qui est beaucoup plus variable et donc difficile à anticiper. Et je dirais également la gestion du temps et du process : c’est un tout nouveau métier qui n’existait pas il y a quelques années. Je n’ai donc pas de référence. Je dois optimiser mes process et peaufiner mes conventions contractuelles toute seule, après essais et erreurs. Et j’ai eu les mêmes difficultés pour fixer mes prix. C’est d’ailleurs ma bonne résolution 2024 : augmenter mes tarifs 😉

Selon vous, quels sont les ingrédients pour réussir à créer son propre business ?

Meggan : D’abord oser. Le premier frein c’est l’argent. Alors faire un plan financier pour voir si les objectifs du plan sont jouables c’est un bon départ.

Ensuite je dirais de la créativité dans tous les sens du terme. Communiquer sur son projet, se faire connaître mais aussi pour savoir rebondir face à un obstacle ou encore pour optimiser son temps. Je dirais aussi de la rigueur et enfin, prendre régulièrement du recul sur son activité pour avoir une meilleure vision du cycle de son année et mieux s’organiser.

Et puis s’entourer. Le réseautage c’est hyper important.

Géraldine : Oui s’entourer effectivement. Se faire coacher en période de création pour lever les freins. Tu ne peux pas savoir comment ça va se passer tant que tu ne te lances pas. C’est important de mesurer les risques et puis se lancer. On ne vit qu’une fois.

Je crois aussi qu’il faut être passionnée. Financièrement c’est plus difficile que le salariat donc il faut le faire parce qu’on en a envie. Mais c’est aussi important d’en dégager un revenu, sinon c’est voué à ne pas durer.

Et alors le travail, le travail et encore le travail.

Selon vous, quels sont les ingrédients pour s’épanouir dans sa vie pro indépendante ?

Meggan : Alors, ça peut paraître bizarre comme réponse mais je dirais de ne pas faire passer son activité en premier. Aujourd’hui je suis maman solo une semaine sur deux et le fait d’être indépendante me permet d’organiser mon temps librement. Et c’est important de savoir décrocher pour profiter de sa vie privée. Quand on crée sa propre activité, tout repose sur la personne qui porte le projet, on n’a pas le droit de fléchir. Et si on veut que l’entreprise soit viable, il faut que cette personne soit viable aussi. C’est donc important de prendre soin de soi pour être au mieux de sa forme quand on se plonge dans son business.

Géraldine : Idem. Quand j’étais salariée, à la fin de la journée, je laissais le boulot derrière moi à la fin de la journée. Depuis que j’ai ma propre activité, mon esprit n’est jamais au repos. Il y a toujours quelque chose à faire. Donc lâcher prise et prendre du recul pour mieux profiter de ce qu’on fait.

Meggan : C’est aussi important de créer un boulot à son image. De plus en plus, je travaille avec des clients qui correspondent à mes valeurs. On peut y travailler au fur et à mesure que son activité fonctionne. Et c’est hyper épanouissant d’arriver à vivre d’un job qui nous ressemble.

Géraldine : Je dirais aussi trouver son propre équilibre. Pour ma part je suis ravie d’avoir d’une part un boulot mi-temps – pour les collègues et la stabilité – et, d’autre part mon activité indépendante qui me permet de faire quelque chose qui me tient à cœur.

Et enfin, c’est important de porter un regard bienveillant sur son parcours. Certaines personnes me disent que c’est génial ce que je fais. Et c’est vrai qu’il faut de temps en temps se rendre compte de ce qu’on a accompli et d’en être fière.

 

Ces témoignages font écho en vous ? Vous avez également envie d’oser vous lancer ? 

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