Ils ont entrepris en Wallonie grâce aux Chèques-entreprises.

Ils ont entrepris en Wallonie grâce aux Chèques-entreprises.

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Émilie, Joffrey et Gilles ont un point commun : ils ont osé créer leur activité indépendante ! Des reconversions réussies, des défis relevés et d’autres à venir, … Ils se livrent sur leur parcours de création d’entreprise.

Vous êtes-vous déjà imaginé·e indépendant·e en arpentant les rues commerçantes ou en sirotant un thé dans votre café préféré ? Une idée qui fait rêver, mais très vite, des questions se posent : Par où commencer ? Suis-je fait·e pour ça ?

Ces questions, nos invités du jour se les sont posées également ! Rentrez dans les coulisses de la micro-scierie « La Source » de Gilles et Joffrey et dans le « QG café-atelier » imaginé par Émilie, et découvrez comment ils se sont fait accompagner pour créer leur entreprise, grâce au dispositif des chèques-entreprises wallons.

 Bonjour Émilie, Gilles et Joffrey. Pouvez-vous présenter brièvement votre projet entrepreneurial ?  

Émilie : Le QG est un endroit où les gens peuvent déguster des produits locaux tout en participant à des ateliers variés. Je propose des produits faits maison, avec une offre vegan et sans gluten. J’organise aussi des soirées à thème.

Joffrey : La Source, c’est une micro-scierie locale. On propose des services variés, comme la transformation d’un tronc d’arbre en planches prêtes à l’emploi.

Vous avez tous les trois lancé votre activité indépendante après une réorientation professionnelle. Qu’est-ce qui vous a motivé ?  

Émilie : J’étais institutrice maternelle et primaire. En tant que jeune enseignante, j’ai beaucoup changé de missions et je n’avais pas une situation stable. De plus, j’ai toujours rêvé d’ouvrir mon propre endroit. Je fréquentais aussi des indépendants et j’avais envie de développer ma propre activité. En plus, j’ai toujours adoré cuisiner !

 Joffrey : On est sorti à un an d’intervalle de nos études d’ingénieurs industriels et Gilles a travaillé dans l’électricité et la maintenance industrielle et moi dans le spatial à différents postes. Pour ma part, j’ai ressenti un ras-le-bol et n’ai pas réussi à trouver de sens dans l’industrie. J’avais besoin de changement donc autant créer son propre job !

Gilles : Être indépendant, c’est bénéficier de plus d’autonomie. L’aventure de la création d’entreprise, elle est passionnante, c’est un truc qui m’a toujours attiré sans jamais vraiment oser franchir le pas. Et puis là, c’est arrivé au bon moment dans mon parcours de vie. 

Combien de temps a duré la période d’accompagnement 

 Émilie : J’ai pu être accompagnée pendant un an, à raison d’environ une réunion toutes les trois semaines, selon mon avancement. On a travaillé sur mon plan financier, mon business plan et pleins d’autres choses.

 Gilles : La période de coaching était assez rapide, on a d’abord choisi de travailler sur le plan financier puis sur la structure et les parties plus juridiques et légales.  Plus tard, après le passage en société, on est revenu pour faire le point. On a aussi bénéficié d’un accompagnement pour récolter du financement.

Avant de lancer votre entreprise, quels challenges se sont présentés ?  

 Émilie : Mon challenge, c’était de trouver l’originalité du projet, je voulais un concept unique. L’autre enjeu était financier car je partais de zéro.

 Gilles : Notre challenge a toujours été de trouver notre clientèle. On a commencé par du B2C et le public répond présent mais l’idéal serait de toucher aussi en B2B. Mais pour ça il fallait d’abord faire sécher une quantité plus importante de bois, ce qui fait qu’on s’y attèle maintenant. Il fallait aussi acquérir la maîtrise technique du métier.

Quels ont été les points forts de votre accompagnement chez Groupe One avec les chèques-entreprises ?  

 Ndlr : Les chèques-entreprises sont un soutien wallon qui finance à hauteur de 75 % les services d’accompagnement à la création d’entreprise en Wallonie. Groupe One est agréé et a donc pu accompagner Émilie, Geoffrey et Gilles dans toutes les étapes de leur projet entrepreneurial.

 Émilie : La construction de mon plan financier alors que je n’y connaissais rien au départ. J’ai aussi pu lever des fonds auprès de mes proches et de la banque. J’ai même appris que j’étais éligible pour une prime au lancement ! Tout le long, je me suis sentie soutenue par mon coach qui était super disponible.

 Joffrey : On a aussi mené une campagne de crowdfunding. On n’avait pas les financements pour une machine d’usinage et l’accompagnement nous a permis de prendre conscience que c’était jouable. Aujourd’hui, on possède une machine qui tourne et qui fait rentrer des sous ! Notre coach nous a donné de bons conseils pour calibrer notre campagne, notamment au niveau des contreparties.  

 Gilles : C’est intéressant de faire l’exercice d’expliquer à son coach qui ne connaît pas du tout le secteur de quoi il en ressort… pour travailler notre discours et qu’il puisse toucher un public large et de convaincre non seulement les clients, mais aussi les investisseurs. 

Quels sont les avantages et les gros challenges de la vie d’indépendant·e

 Émilie : Le plus gros challenge d’avoir sa propre entreprise, c’est de tout gérer seule. Il faut pouvoir gérer les activités, la partie financière et mon organisation familiale. L’avantage, c’est que je peux tester toutes mes idées même les plus farfelues ! J’adore quand il y a du monde, j’adore le rush. Un autre de mes défis est de trouver les bons concepts pour faire venir les gens.

 Gilles : Entreprendre, ça amène énormément de liberté, de fierté et d’accomplissement.

Pour terminer, avez-vous un conseil pour celles et ceux qui ont envie d’entreprendre en Wallonie

 Émilie : Ça me semble important de bien se préparer. Moi j’ai tendance à vouloir aller vite mais il faut prendre le temps de bien ficeler son projet quand même. Aussi, trouver un concept original pour se différencier. C’est utile de bien s’entourer aussi, s’entourer d’indépendant·es pour partager les expériences.

 Gilles : Surmonter la crainte de parler de son projet : en parlant de son idée, on crée du lien, on rencontre des potentiels clients et certaines personnes deviennent des leviers d’action.

 Joffrey : Moi je dirais qu’il faut bien se renseigner sur toutes les parties légales. Ça peut refroidir, mais quand on est bien renseignés on mieux préparé pour l’avenir. 

J’ajouterais aussi que si on rencontrait d’autres aspirant·es indépendant·es qui veulent se lancer dans la micro-scierie, nous, on est prêt à partager notre savoir-faire, le modèle, … C’est un peu pour ça qu’on a créé aussi cette entreprise-là, dans l’espoir qu’elle soit répliquée. Et donc voilà qu’ils ne doivent pas hésiter à frapper à notre porte ! 

 

💡 Vous souhaitez être accompagné·e dans votre projet entrepreneurial en Wallonie ?

Prenez contact avec notre équipe dès aujourd’hui. Ensemble, faisons de votre idée une réussite ! 

 

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Installer son activité au centre d’entreprise Village Partenaire, témoignage de Usages Architecture

Installer son activité au centre d’entreprise Village Partenaire, témoignage de Usages Architecture

Dimitri Fache et Gilles Debrun ont fondé le cabinet Usages Architecture pour se consacrer à l’architecture durable. Dans cette interview, ils expliquent pourquoi ils ont fait le choix de louer leurs bureaux au centre d’entreprises saint-gillois Village Partenaire.

Pouvez-vous présenter Usages Architecture ainsi que votre parcours entrepreneurial ?

Usages Architecture est un cabinet d’architecture fondé il y a 4 ans par mon associé, Dimitri Fache et moi-même, Gilles Debrun. Après avoir travaillé longtemps comme co-directeurs ou chefs de projet dans un grand bureau d’architecture à Bruxelles, on a décidé de débuter une nouvelle aventure entrepreneuriale.

Et on ne fait pas que ça ! On est à la fois architectes praticiens, on a aussi édité un livre sur l’architecture, et on enseigne également tous les deux à la faculté d’architecture de l’UCLouvain.

Ce qui nous a motivé à créer Usages et à le développer, c’est de pouvoir intégrer des valeurs sociétales et écologiques fortes.

    Pourquoi vous êtes-vous engagés dans la transition avec votre projet d’architectes ?

    Ce n’est pas anodin d’être entrepreneurs et enseignants à la fois. Le fait que notre bureau d’architecture n’est pas notre seule source de revenus nous a permis de placer plus haut le curseur sur la radicalité des valeurs qu’on voulait intégrer dans chacun des projets.

    En une phrase, Usages existe pour porter avec plus de radicalité des valeurs de service à la société, de biens communs et de transition écologique que dans notre ancien bureau, où elles s’étaient un peu effritées en raison de sa taille croissante.

    Pourquoi avez-vous choisi d’installer vos bureaux au Village Partenaire ?

    Plusieurs facteurs ont influencé notre décision de nous installer au Village Partenaire. Tout d’abord, la localisation pratique, notamment la proximité de Saint-Gilles, ce qui était un point important pour nous.

    Ensuite, on apprécie le projet du village et ses habitants. On voit bien que Groupe One et d’autres entrepreneurs hébergés partagent beaucoup de valeurs similaires aux nôtres. Il y a plein d’événements organisés pour qu’on puisse se rencontrer et échanger, même si nos métiers multiples nous empêchent d’y participer souvent.

    L’environnement du Village Partenaire a également été un élément déterminant. On a été séduits par l’accès rapide à des salles de réunion, des imprimantes et d’autres ressources, ce qui nous a permis de démarrer rapidement notre activité sans avoir à aménager entièrement un bureau. Par ailleurs, la cour pavée du centre et le petit restaurant chez Malik (Hibiscus) sont particulièrement agréables.

    On est satisfaits du service et de la qualité de l’endroit, ainsi que du rapport qualité-prix. L’accueil est chaleureux et il est facile de communiquer avec l’équipe Host.

    Ce sont tous ces aspects qui en ont fait le choix idéal pour l’installation d’Usages Architecture.

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    De l’idée au projet d’entreprise : Véronique raconte le WomenLab

    De l’idée au projet d’entreprise : Véronique raconte le WomenLab

    À l’aube de la seconde session de notre incubateur 100% féminin, le WomenLab, nous avons souhaité revenir sur le parcours de Véronique qui, après avoir participé au programme, est sur le point de réaliser son rêve d’entreprise.

    Portrait de Véronique qui a participé à la précédente édition du WomenLab.

    Véronique, participante du WomenLab

    En février dernier, nous lancions avec enthousiasme la première session denotre incubateur 100% féminin : le WomenLab. Notre souhait : créer un environnement féminin, sécurisant, pour toutes les femmes en réorientation professionnelle désirant se retrouver entre elles pour développer leurs projets d’entreprise.

    Après 3 mois de parcours où elles ont bénéficié du soutien d’expert·es de l’entrepreneuriat, d’une coach personnelle et du support de mentors, les participantes sont aujourd’hui outillées pour concrétiser leur rêve d’entrepreneuriat.

    Retour sur le parcours de Véronique, prête à nous faire rêver et à réveiller l’artiste qui sommeille en nous, grâce à son activité complémentaire en tant que créatrice en papeterie et animatrice d’ateliers créatifs.

    Bonjour Véronique ! Pourrais-tu nous décrire brièvement le projet qui t’a amenée à participer au WomenLab ?

    Véronique : Quand je suis arrivée au WomenLab, je n’avais pas de projet précis, juste une idée de la thématique et du domaine dans lequel j’aurais voulu développer quelque chose, en économie circulaire ou en tout cas incluant la récupération. À la fin du programme, mon projet s’est précisé : je sais ce que je veux faire ! Je vais créer des cartes, des carnets, en réutilisant des chutes de papiers. Une partie de mon projet consiste à les commercialiser. L’autre partie, c’est l’animation d’ateliers créatifs. L’idée derrière ces ateliers est de prendre du temps pour soi et de passer de bons moments tout en laissant s’exprimer sa créativité.

    Peut-on affirmer que le WomenLab t’a permis de passer de l’idée au projet ?

    Véronique : Oui complètement, parce que ça fait très longtemps que je me dis que j’ai envie de développer une activité. Mais voilà, je pense que ça m’a vraiment aidée à me dire « OK, maintenant j’arrête de penser et je me lance. Je le fais vraiment. » Le programme m’a bien outillée, notamment pour modéliser le projet d’entreprise grâce au Business Model Canva. Au tout début, on a aussi travaillé sur l’Ikigaï, donc ce qui a du sens pour nous : ça m’a vraiment permis de mettre sur papier ce qui m’animait et de voir qu’il y avait des liens possibles entre tout que j’avais envie de faire, ce pourquoi j’avais des compétences, ce qui pouvait éventuellement me rémunérer !

    Quelle était ta situation professionnelle avant d’entamer le WomenLab ?

    Véronique : Je suis employée et je ne compte pas arrêter mon boulot car j’aime bien ce que je fais. Je vais développer mon activité en complémentaire, on verra bien où ça me mène !

    Qu’est-ce qui t’a donné envie de compléter ton activité salariée par une activité complémentaire indépendante ?

    Véronique : Comme je l’ai dit, ça fait longtemps que j’avais envie de faire quelque chose qui ait du sens et qui réponde à des valeurs. Je suis éco-conseillère aussi et donc j’avais envie de faire quelque chose de concret pour… enfin ce sont peut-être des grands mots, mais pour rendre le monde meilleur !

    Quels sont, d’après toi, les avantages d’une activité indépendante par rapport à un emploi salarié ?

    Véronique : D’abord, la flexibilité. Je vais décider moi-même de ce que j’ai envie de faire, à quel moment, si j’ai envie d’arrêter des choses ou pas, d’en développer d’autres… C’est vraiment cet aspect-là qui me plaît.

    Avant de participer au programme WomenLab, avais-tu des freins par rapport au fait de lancer ton activité complémentaire ?

    Véronique : Oui, clairement. J’ai connu ce qu’on appelle, je pense, le « syndrome de l’imposteur » : se dire « est ce que j’ai vraiment les compétences pour faire ça ? », « est-ce que je suis légitime ? », c’est vraiment un frein de trop réfléchir. Et donc là aussi, ça m’a aidé à me dire « ok, je me lance et on verra » !

    Quels ont été les avantages de participer au WomenLab ? 

    Véronique : Je trouve que c’est un cadre sécurisant et bienveillant. Se retrouver entre femmes qui veulent entreprendre, cela nous montre aussi que c’est possible.

    Ce que j’ai trouvé chouette aussi, c’est le groupe d’âge, nous avions toutes plus de 30 ans, ça permet de passer le cap sans se dire « ces programmes de formation sont pour les plus jeunes », même si c’est sans doute une croyance limitante.

    As-tu relevé certains challenges qui te semblent inhérents à l’entrepreneuriat féminin ?

    Véronique : Je pense que notre pire ennemi, c’est nous-mêmes. On pense trop souvent qu’on n’est pas à la bonne place. Je pourrai en dire plus quand j’aurai pratiqué mon activité sur du long terme.

    Est-ce que tu as une phrase clé qui résume l’état d’esprit dans lequel tu as vécu ce programme WomenLab ?

    Véronique : Je suis ressortie de là en me disant « Ok, maintenant allons-y ! J’arrête de réfléchir et j’y vais. »

    Où en est ton projet actuellement ?

    Véronique : En principe, je prends mon numéro d’entreprise au mois de juillet. Je dois encore un peu peaufiner mon organisation pour mes deux volets d’activité : la création de cartes et les ateliers créatifs. Pour le nom, je pensais à « Papier Bulle », ça correspond bien à mon activité et j’aime aussi le côté satisfaisant. À suivre…

     

    Pour Véronique et toutes les participantes de la précédente édition, c’est le moment de capitaliser sur le coup de boost dont leur projet a bénéficié grâce à leur participation à notre incubateur 100% féminin !

    Pour vous qui rêvez sans doute de prendre le temps de développer votre idée de business et/ou de vous réorienter professionnellement, on a une bonne nouvelle : les inscriptions sont désormais ouvertes pour la prochaine session de septembre 2024 !

    Demandez dès à présent un rendez-vous avec une coordinatrice du programme pour discuter de vos besoins, sans engagement ! 

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    Ouvrir une boutique de fleurs fraiches et de saison au cœur de Saint-Gilles, c’est chez Maurice !

    Ouvrir une boutique de fleurs fraiches et de saison au cœur de Saint-Gilles, c’est chez Maurice !

    Pour Juliette et Ophélie, c’est en grande partie le hasard qui les a réunies pour s’associer et créer ensemble “Maurice”, un commerce de fleurs fraiches, locales et de saisons qui tient son nom de la mascotte à 4 pattes qui vous y accueille ;) Plongez dans l’histoire de ces deux entrepreneures ! 

    Maurice, le compagnon à 4 pattes de la boutique.Pouvez-vous nous expliquer brièvement votre parcours jusqu’à l’idée d’entreprendre 

    Juliette : Certain·es risquent d’être étonné·es par notre parcours respectif parce que Ophélie et moi avons un parcours totalement contraire.  

    Ophélie : Avant de rencontrer Juliette, j’ai fait des études d’économie appliquée à l’ULB que j’ai suivies jusqu’en 2023 et juste après j’ai accepté un CDI dans le département IT d’une agence immobilière. C’est à la rencontre de Juliette que mon envie d’entreprendre dans un milieu plus engagé a pris le dessus. 

    Juliette : De mon côté, j’ai fait des études d’histoire de l’art et au fur et à mesure je me suis découvert une passion pour les fleurs. J’ai suivi une formation de 3 ans en alternance chez différents fleuristes. Au fil de ces expériences, le projet “Maurice” s’est peu à peu dessiné dans mon esprit.  

    Notre rencontre avec Ophélie s’est faite par pur hasard lorsque j’ai rejoint son agence immobilière pour un petit job à coté de mon alternance. Ça a tellement matché que je lui ai tout de suite présenté le projet “Maurice”.  

    Ophélie : Dès qu’elle me l’a présenté, j’ai tout de suite cru en ses valeurs et en son avenir, et nous voilà aujourd’hui collaboratrices !  

    Avez-vous rencontré des freins à l’idée d’entreprendre  

    Ophélie : L’un des points qui freine la plupart des entrepreneur·es, c’est l’inconnu, le fait de sortir totalement de sa zone de confort, d’oser se lancer dans quelque chose de nouveau et de ne pas savoir à quoi s’attendre. Le fait de passer d’un CDI à un terrain professionnel nouveau, ça fait peur, mais c’est attirant d’un autre côté !  

    Juliette : Ça rejoint un autre frein qui est financier, même si lancer une entreprise à Bruxelles est relativement facile, il faut vraiment bien s’informer sur les démarches, les fonds à avoir et les possibilités d’accompagnement ! Lancer un projet est un investissement assez conséquent qui nécessite une grande réflexion et un accompagnement derrière ! 

    Ophélie et Juliette : Les doutes personnels sont aussi des gros freins, notamment sur les capacités individuelles à savoir ou non gérer une entreprise. On ne naît pas avec des connaissances en comptabilité ou en management, mais c’est au fur et à mesure, en s’entourant bien, qu’on en apprend beaucoup et qu’on se forme !   

    En parlant de s’entourer, de quel type d’accompagnement avez-vous bénéficié ? 

    Juliette : Au début on ne savait pas vraiment où nous orienter pour trouver un bon accompagnement. C’est pour ça qu’on a assisté à plusieurs séances d’informations mais aucunes ne semblaient correspondre à nos besoins.  

    Finalement, c’est en échangeant avec une connaissance que nous avons trouvé les accompagnements qui étaient proposés par Groupe One au Village Partenaire. Notre coach, Christophe Grasser, nous a apporté une énorme aide pour remettre en ordre nos idées et tous nos documents. Il a bien pris le temps de comprendre notre projet et nos besoins financiers. Nous avions déjà un business plan semi-écrit et rempli de chiffres, il a vraiment su mettre de l’ordre dans nos idées ! C’était un coaching très complet et très pro. 

    Ophélie : Il a aussi été d’une grande aide pour l’aspect financier de notre projet, en nous conseillant sur les meilleures options de financement et en nous aidant à comprendre les primes disponibles. On a donc postulé pour la prime Village Finance qui nous a été accordée grâce à ses conseils judicieux !  

    Juliette : Ce que je retiens, ce sont vraiment les mots rassurants de Christophe : en nous encourageant toujours un peu plus, nos doutes et nos craintes ne prenaient plus le dessus dans notre parcours entrepreneurial  

    Maintenant que votre entreprise est lancée, quels sont les avantages et challenges de travailler en tant qu’indépendantes 

    Ophélie et Juliette : Depuis l’ouverture fin janvier, nous ne cessons tous les jours d’en apprendre un peu plus sur la notion d’indépendance. Ayant été habituées auparavant à avoir une direction au-dessus de nous, la gestion tant bien administrative que financière ne nous concernait pas. On travaillait pour recevoir notre salaire et point. Maintenant, on a cet avantage de pouvoir façonner notre entreprise en fonction de nos désirs.  

    On a aussi l’avantage d’avoir été très bien accueillies dans notre quartier. Dès qu’on a ouvert nos portes à Saint-Gilles, on a remarqué qu’il y avait un réel besoin en matière de fleurs. On commence à avoir des clients fidèles, ce qui nous rassure sur notre choix, et c’est très gratifiant de voir des clients revenir chaque semaine, ou nous conseiller à leurs proches ! Ça témoigne bien de la qualité de notre service et de nos produits !  

    Juliette : Maintenant, tout n’est pas rose. Et c’est le cas de la dire !  

    Le plus gros challenge est lié à l’approvisionnement des fleurs chez nos fournisseurs. Chez nous, nous mettons à disposition des fleurs de saison de producteurs belges et durables. Mais hors saison, ça se corse ! Maurice s’engage à rester transparent et privilégie les produits locaux. Les fleurs sont donc européennes avec une majorité d’origine française et italienne.  

    Créations de la boutique.Ophélie : Nous devons jongler entre différents fournisseurs et apprendre à choisir les meilleures options en termes de qualité, d’impact environnemental et de transparence. C’est un processus complexe qui demande de la vigilance. 

    Quelle est la devise qui définit votre état d’esprit d’entrepreneures ? 

    Juliette : Ouh la question compliquée…  

    On boit beaucoup de café, il nous a accompagné du début jusqu’à maintenant donc dans un sens plus métaphorique, on pourrait dire que notre état d’esprit d’entrepreneures est comme un bon café : fort, intense, riches en saveurs et énergies. Ça représente bien notre manière de travailler et notre détermination qui se renforce avec le temps.  

    Le tout avec une bonne playlist en fond de boutique 😉  

    Où en est votre commerce aujourd’hui ?  

    Ophélie et Juliette : Notre boutique a vraiment bien avancé depuis son ouverture. Nous commençons à recevoir plusieurs demandes pour des événements tels que des mariages. C’est très encourageant pour nous car ça nous permet de sécuriser nos finances avec des montants plus importants. C’est aussi très important pour nous d’apporter une pierre à l’édifice d’un jour aussi important pour un couple !  

    En ce qui concerne nos objectifs, nous travaillons actuellement sur la formation d’Ophélie sur la connaissance florale, ce qui représente une étape importante pour nous.  

    Nous n’avons pas nécessairement fixé d’objectifs chiffrés pour le moment, mais nous sommes conscientes de l’importance de rentabiliser notre entreprise. Notre objectif principal est de faire en sorte que notre boutique actuelle fonctionne de manière optimale et maintienne la qualité de service que nous offrons à nos clients. Nous avons également des projets d’aménagement pour notre atelier et notre stock. 

    Affaire à suivre, on ne va pas tout dévoiler dans cette interview haha. 

    Un petit conseil à donner aux futur·es entrepreneur·es ou aux personnes qui hésitent encore à se lancer ? 

    Juliette : Un conseil essentiel qu’on doit toujours garder en tête, c’est d’être toujours déterminé·e, même si vous allez rencontrer des moments plus durs que d’autres. Ne jamais baisser les bras. Toujours croire en votre réussite, être rigoureux·se, ouvert·es aux conseils et jugements, et garder votre objectif final en tête !  

    Ophélie : Si vous avez peur de vous lancer tout·e seul·e, lancez-vous à deux. C’est rassurant de se dire qu’on à une épaule sur laquelle s’appuyer. Si vous avez un doute, ne vous lancez pas directement, continuez toujours à creuser jusqu’à trouver le trésor et l’exposer aux yeux de tous avec fierté !  

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    Dans les coulisses de L’Empoteuse, Estelle Parewyck et Mieu Concept Store avec leurs fondatrices

    Dans les coulisses de L’Empoteuse, Estelle Parewyck et Mieu Concept Store avec leurs fondatrices

    Les points communs de ces 3 entreprises ? Elles connaissent toutes un franc succès et ont toutes été créées par des femmes. Aujourd’hui, elles ont rejoint le WomenLab pour aider d’autres femmes entrepreneuses. Découvrez Marie, Estelle et Virginie qui témoignent sur leur parcours entrepreneurial.

    Estelle Parewyck

    Bonjour à toutes, parlez-nous un peu de vous et de votre projet entrepreneurial

    Estelle : Je suis une femme de 30 ans.  Je ne pourrais pas me présenter sans dire que je suis maman de 2 petits garçons. Je suis passionnée d’image depuis toujours. J’ai étudié la photo et, à 21 ans, je me suis lancée en tant qu’indépendante dans la photographie.

    Virginie : Moi j’ai 38 ans, je suis maman, et j’ai co-fondé Mieu Concept Store avec mon mari. On vend du mobilier, de la déco et des objets du quotidien fabriqués exclusivement en Europe. Notre objectif c’est de rendre les intérieurs aussi confortables que responsables.

    Marie : Et bien moi, je suis maman solo. J’ai travaillé 6 ans dans l’import-export (j’ai détesté !), et puis j’ai eu une grosse crise d’éco-anxiété pendant que j’étais enceinte de mon fils. Je me suis rendu compte que l’avenir n’était pas très heureux pour leur génération et qu’il fallait agir. Donc j’ai quitté mon boulot et j’ai décidé de lancer L’Empoteuse, qui a pour objectif d’offrir une solution structurelle pour les emballages alimentaires. Je fournis des contenants alimentaires réutilisables et consignés aux commerces alimentaires.

    Comment s’est passée votre phase de lancement ?

    Virginie : A l’époque j’étais juriste au tribunal. J’ai démissionné pour lancer Mieu avec mon mari. Je me suis tout de suite inscrite à la Banque Carrefour des Entreprises. On a d’abord lancé l’e-shop, puis on a fonctionné avec des pop-up stores. Ce qui a vraiment lancé le business, c’est notre participation à l’Auberge Espagnole, un programme de Hub qui permet de tester son magasin à moindre coût et à moindre risque. On a ouvert notre propre boutique suite à ce test. Mon mari a cherché un autre boulot à côté et moi je me suis investie full time dans le projet.

    Estelle : Moi j’étais encore aux études quand j’ai créé mon entreprise. Je n’avais pas encore beaucoup de responsabilités à assumer même si c’est toujours un risque de se lancer dans le milieu artistique. Mes parents étaient derrière moi et me poussaient à faire les choses à fond. Ils m’ont transmis ce mindset-là et ça a fonctionné ! Tout s’est un peu accéléré après mes premières expos et j’ai pu ensuite investir de l’argent dans mon projet.

    J’ai été très tôt sur les réseaux car j’ai vite compris que c’était important pour me faire grandir. Les réseaux, c’est ma prospection. J’y ai mélangé un peu de ma vie privée, c’était un risque mais je pense que l’humanisation d’un projet est importante.

    Marie : Pour ma part j’ai démarré à mi-temps en tant qu’indépendante – l’autre partie du temps j’étais salariée pour une entrepreneuse qui fabriquait des couches lavables – et j’ai lancé L’Empoteuse en plein covid ! Donc j’ai très vite eu des clients Horeca qui cherchaient des solutions pour livrer leurs menus de manière responsable. C’était pas évident de répondre à la demande, d’autant plus que les banques ont refusé de m’octroyer un crédit pendant toute ma première année. J’ai donc dû m’organiser avec les 300€ que j’avais en poche.

    Par la suite, les différentes crises ont malheureusement eu raison de beaucoup de mes clients Horeca, et pourtant mon projet s’est maintenu. Il a évolué et j’ai désormais des demandes de plus grande envergure et des partenariats plus solides, notamment avec les communes bruxelloises.

    Marie Jemine de l’Empoteuse

    Quels challenges avez-vous rencontré dans votre parcours de femme entrepreneure ?

    Marie : Il y en a eu plusieurs. D’abord, trouver des financements pour démarrer mon projet. Je constate qu’en tant que femme, c’est plus compliqué d’obtenir la confiance des banques. Du coup je me suis débrouillée ! J’ai utilisé les chèques-entreprises en Wallonie pour financer la création de ma communication, pour obtenir des conseils comptables, par exemple.

    Ca a aussi été difficile de garder la tête hors de l’eau quand beaucoup de clients fermaient leurs portes. Je suis venue chez Groupe One a ce moment-là pour demander l’avis d’une coach. Elle m’a suggéré de faire de la consultance pour stabiliser mon revenu. C’est comme ça que j’ai atterri dans des projets plus importants avec les pouvoirs publiques.

    Virginie : Pour ma part, je vois le fait d’être une femme comme une force. J’ai le sentiment que les entreprises portées par des femmes ont plus de sens et de valeurs au regard de la société. Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas d’hommes qui portent de tels projets mais toutes les entrepreneuses que j’ai rencontrées ont toujours de belles valeurs et un projet à impact positif.

    En revanche, pour la naissance de mon deuxième enfant qui est arrivée pendant la période de lancement, je n’ai pas vraiment eu de congé maternité et avec du recul, je l’ai assez mal vécu. Pour mon troisième, j’ai engagé notre première employée pour pouvoir me consacrer à mon bébé. Et j’avoue ne pas comprendre pourquoi, à l’heure actuelle, il y a encore une différence entre les salariées et les indépendantes sur cet aspect-là. On a besoin du même temps pour accueillir un enfant, peu importe son statut professionnel.

    Estelle : Pour moi aussi la maternité constitue le plus gros challenge. J’avais 25 ans quand je suis devenue maman et je me suis arrêtée de travailler pendant 3, 4 mois au risque de me faire « oublier ». Aussi, quand un enfant est malade par exemple, il faut déplacer les rendez-vous.

    Ça m’amène à un autre challenge : c’est compliqué d’être absente ou malade soi-même, parce dans mon cas, je ne peux pas me faire remplacer par quelqu’un d’autre.

    Un point qui me travaille aussi souvent c’est d’être créative tout le temps, je dois toujours me nourrir pour rester créative. Maintenant que je sais ce qui me nourrit et ce qui me vide, et je pense que chaque entrepreneur doit faire cette introspection. Ce qui me stimule, c’est la rencontre avec les gens et c’est aussi ce qui m’amène à être mentor dans le programme WomenLab !

    Virginie Hubain de Mieu Concept Store

    Parlons des avantages ! Devenir indépendante, ça vous a apporté quoi ?

    Estelle : Un gros avantage, c’est de pouvoir décider soi-même de ses horaires.

    Marie : Je confirme ! Et aussi pouvoir bosser de chez soi. Ou encore, quand j’ai des clients pénibles, je peux décider de les envoyer valser 😉 Je peux aussi laisser de la place à mon développement personnel, prendre le temps de prendre soin de moi pendant les phases plus compliquées, sans avoir la pression des supérieurs ou collègues.

    Estelle : C’est pareil. J’ai fait un travail d’introspection et ça a été un élément important et très bénéfique pour m’aider à avancer.

    Virginie : Pour ma part, je dirais la liberté que ça apporte. Même si avec un commerce on est lié aux horaires du magasin. C’est aussi pour ça que j’ai embauché. Je dirais aussi la fierté d’avoir créé des emplois et d’avoir créé une équipe qui marche.

    Quels seraient vos conseils pour une femme qui veut se lancer ?

    Virginie : D’abord, bien se connaître et savoir ce qu’on veut pour soi. Pour ma part, j’ai accepté le fait que j’allais avancer moins vite dans mon projet parce que j’ai décidé de laisser de la place à ma vie de famille. C’est important de garder une vie à côté et de prendre du recul.

    Estelle : Déjà, je pense que quand ton boulot te plaît et te nourrit, tu n’as jamais l’impression d’aller travailler. Il y a toujours des situations qui peuvent te vider, des clients ou un contexte compliqué, mais ça fait partie du taf, tout comme la compta !

    Sinon, je pense qu’en tant qu’entrepreneure, c’est super important d’être bien entourée.

    Marie : Oui, c’est important que l’entourage soit partant pour nous soutenir. L’entrepreneuriat ce n’est pas fait pour tout le monde donc c’est important d’être soutenue. Il faut aussi accepter de recevoir de l’aide. Se faire coacher pour lever ses freins, challenger son idée, et qu’il y a un marché pour son business, et éventuellement réajuster son projet.

    C’est aussi hyper important de se connecter à des réseaux. Moi je fais partie des Mum-preneures et ça apporte beaucoup. Notamment, elles poussent à ce que les femmes arrivent à se rémunérer avec leur activité.

    Virginie : Tout à fait. Groupe One, Hub, Réseau Entreprendre, ou Hors Normes, … Il y a plein de réseaux différents qui apportent des choses différentes.

    Je dirais aussi réfléchir son projet, mais pas trop 😉 Ce ne sera jamais nickel, donc il faut se lancer. Au pire on se plante et on rebondit. Il faut aussi se montrer volontaire et tenace. Garder son objectif en tête et accepter de dévier pour l’atteindre. Avoir conscience que ce sera dur, mais que ça en vaudra la peine !

     

    Ces témoignages font écho en vous ? Vous avez également envie d’oser vous lancer ? 

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    Vous les connaissez peut-être sous le nom de Spéculoos Magazine, Fouettmagic ou encore Pep’s Studio. Aujourd’hui nous avons interviewé Géraldine (Spéculoos) et Meggan (Fouettmagic / Pep’s Studio), les entrepreneures qui se cachent derrière ces entreprises.

    Géraldine fondatrice de Spéculoos MagazineToutes les deux mamans-entrepreneuses, Géraldine et Meggan ont débuté leur carrière comme indépendantes : Géraldine en tant que journaliste freelance pour des magazines lifestyle, Meggan en tant qu’architecte d’intérieur. Au fur et à mesure des années, leur projet professionnel s’est dessiné et elles ont finalement créé leur propre activité pro. On leur a demandé de nous raconter comment s’est déroulé leur parcours et comment elles vivent aujourd’hui leur vie d’entrepreneure.

    Pourriez-vous d’abord nous en dire un peu plus sur Spéculoos Magazine, Fouettmagic et Pep’s Studio ?

    Géraldine : Spéculoos, c’est une revue périodique 100% belge, poétique et intemporelle qui se situe entre le livre et le magazine. Elle est auto-éditée, indépendante et produite durablement. J’y propose un concentré de contenus belgo-belges contemporains et authentiques comme des portraits d’artisans, des adresses inédites ou des intérieurs inspirants.

    Meggan : Alors, moi j’ai deux activités. Je suis créatrice de recettes et je relaie mes créations sur les réseaux sociaux et à travers mon blog Fouettmagic. Et j’ai également un studio de création d’ambiance culinaire et styling pour les marques qui souhaitent mettre en avant leurs produits. J’essaye de raconter une histoire autour de leurs produits en images, qu’elles utilisent ensuite dans leurs communications.

    Comment en êtes-vous arrivées à créer ces activités ?

    Meggan : J’ai bossé comme architecte d’intérieurs pendant 10 ans et ensuite comme architecte de jardin. En parallèle, j’avais créé mon blog culinaire purement par passion, pour partager mes recettes à mon entourage principalement. Et je me suis prise au jeu de créer de belles photos et du contenu inspirant. J’ai ensuite rencontré une autre entrepreneuse photographe qui se lançait et qui avait besoin de photos à montrer à ses futurs clients. On a donc créé ensemble des moments de shooting autour de thèmes comme les brunchs, la bbq party, etc.

    Ensuite, Instagram est arrivé et j’ai commencé à y poster mon contenu blog avec mes nouvelles photos. Des marques ont commencé à me contacter pour mettre en avant leurs produits dans mes recettes. Ça a pris de plus en plus d’ampleur et j’ai donc pu me rémunérer petit à petit grâce à cette activité. D’autre part, les marques m’ont également sollicitée pour créer du contenu qu’elles pourraient utiliser dans leurs propres canaux de com’. C’est pour ça que j’ai créé Pep’s Studio.

    Géraldine : Pour ma part, j’ai commencé ma carrière comme journaliste freelance pour des magazines lifestyle. J’étais full indépendante, sans prêt, et encore sans enfants donc sans « risque » majeur. Le secteur de la presse est assez compliqué, j’avais beaucoup d’incertitudes sur mes revenus. Donc quand j’ai commencé à avoir des enfants, j’ai pris la décision de reprendre un mi-temps salarié et de continuer mes contrats freelance à mi-temps.

    J’avais cette idée de magazine depuis un bout de temps mais je n’imaginais pas la concrétiser un jour. Mon mari m’a suggéré d’aller voir une coach en création d’entreprise et, alors que je pensais qu’elle allait casser mon idée, elle s’est montrée hyper emballée. J’ai donc commencé à bosser là-dessus avec cette coach qui était là pour me rebooster à chaque fois que j’avais envie d’abandonner, et j’ai fini par faire une campagne de crowdfunding, grâce à laquelle j’ai eu les fonds nécessaires pour lancer le premier numéro de Spéculoos en 2018. Depuis lors, il y a eu 6 numéros et je continue cette activité en tant qu’indépendante complémentaire.

    Meggan, fondatrice de Pep's studio et FouettmagicQuels ont été (ou quels sont encore) les challenges auxquels vous avez fait/faites face ?

    Géraldine : En phase de création, c’était surtout de ne pas se décourager. Au départ, ça me paraissait être une montagne de choses à faire et c’était effrayant. La coach m’a aidé à mettre les priorités et à y aller pas à pas.

    C’était aussi challengeant de jongler entre mon rôle de maman et mon statut d’indépendante. Par exemple, le congé maternité est compliqué parce que si on s’arrête trop longtemps, on peut perdre des clients. Donc j’ai dû vraiment m’arrêter le minimum.

    Sinon dans le cadre de Spéculoos, j’ai mis du temps à trouver la bonne équipe et les bons partenaires avec qui ça roule. Maintenant je suis ravie, mais j’aurai galéré pour y arriver.

    Meggan : Pour ma part, je dirais d’abord, trouver le moyen de me lancer sans risque. Au moment où mes activités de création de contenus gourmands ont commencé à prendre de l’ampleur, on avait déjà des enfants avec mon compagnon et on venait de contracter un crédit pour faire construire. Donc, pour me dédier pleinement à cette nouvelle activité, j’ai voulu passer par une couveuse d’entreprise. Le problème c’est que vu que j’avais déjà un statut d’indépendante, je n’y avais pas accès. J’ai donc repris un emploi salarié pendant 1 an et demi pour y avoir droit. Le but était de me rassurer financièrement avec le chômage avant de faire le grand saut. Je suis sortie de couveuse et j’ai encore facturé quelques mois via la Smart avant de créer ma SRL.

    Sinon, le plus challengeant aujourd’hui c’est d’anticiper mon chiffre d’affaires : aujourd’hui 30% vient de Pep’s qui est un revenu plus prévisible, mais 70% viennent de Fouettmagic qui est beaucoup plus variable et donc difficile à anticiper. Et je dirais également la gestion du temps et du process : c’est un tout nouveau métier qui n’existait pas il y a quelques années. Je n’ai donc pas de référence. Je dois optimiser mes process et peaufiner mes conventions contractuelles toute seule, après essais et erreurs. Et j’ai eu les mêmes difficultés pour fixer mes prix. C’est d’ailleurs ma bonne résolution 2024 : augmenter mes tarifs 😉

    Selon vous, quels sont les ingrédients pour réussir à créer son propre business ?

    Meggan : D’abord oser. Le premier frein c’est l’argent. Alors faire un plan financier pour voir si les objectifs du plan sont jouables c’est un bon départ.

    Ensuite je dirais de la créativité dans tous les sens du terme. Communiquer sur son projet, se faire connaître mais aussi pour savoir rebondir face à un obstacle ou encore pour optimiser son temps. Je dirais aussi de la rigueur et enfin, prendre régulièrement du recul sur son activité pour avoir une meilleure vision du cycle de son année et mieux s’organiser.

    Et puis s’entourer. Le réseautage c’est hyper important.

    Géraldine : Oui s’entourer effectivement. Se faire coacher en période de création pour lever les freins. Tu ne peux pas savoir comment ça va se passer tant que tu ne te lances pas. C’est important de mesurer les risques et puis se lancer. On ne vit qu’une fois.

    Je crois aussi qu’il faut être passionnée. Financièrement c’est plus difficile que le salariat donc il faut le faire parce qu’on en a envie. Mais c’est aussi important d’en dégager un revenu, sinon c’est voué à ne pas durer.

    Et alors le travail, le travail et encore le travail.

    Selon vous, quels sont les ingrédients pour s’épanouir dans sa vie pro indépendante ?

    Meggan : Alors, ça peut paraître bizarre comme réponse mais je dirais de ne pas faire passer son activité en premier. Aujourd’hui je suis maman solo une semaine sur deux et le fait d’être indépendante me permet d’organiser mon temps librement. Et c’est important de savoir décrocher pour profiter de sa vie privée. Quand on crée sa propre activité, tout repose sur la personne qui porte le projet, on n’a pas le droit de fléchir. Et si on veut que l’entreprise soit viable, il faut que cette personne soit viable aussi. C’est donc important de prendre soin de soi pour être au mieux de sa forme quand on se plonge dans son business.

    Géraldine : Idem. Quand j’étais salariée, à la fin de la journée, je laissais le boulot derrière moi à la fin de la journée. Depuis que j’ai ma propre activité, mon esprit n’est jamais au repos. Il y a toujours quelque chose à faire. Donc lâcher prise et prendre du recul pour mieux profiter de ce qu’on fait.

    Meggan : C’est aussi important de créer un boulot à son image. De plus en plus, je travaille avec des clients qui correspondent à mes valeurs. On peut y travailler au fur et à mesure que son activité fonctionne. Et c’est hyper épanouissant d’arriver à vivre d’un job qui nous ressemble.

    Géraldine : Je dirais aussi trouver son propre équilibre. Pour ma part je suis ravie d’avoir d’une part un boulot mi-temps – pour les collègues et la stabilité – et, d’autre part mon activité indépendante qui me permet de faire quelque chose qui me tient à cœur.

    Et enfin, c’est important de porter un regard bienveillant sur son parcours. Certaines personnes me disent que c’est génial ce que je fais. Et c’est vrai qu’il faut de temps en temps se rendre compte de ce qu’on a accompli et d’en être fière.

     

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