Pour Juliette et Ophélie, c’est en grande partie le hasard qui les a réunies pour s’associer et créer ensemble “Maurice”, un commerce de fleurs fraiches, locales et de saisons qui tient son nom de la mascotte à 4 pattes qui vous y accueille ;) Plongez dans l’histoire de ces deux entrepreneures ! 

Maurice, le compagnon à 4 pattes de la boutique.Pouvez-vous nous expliquer brièvement votre parcours jusqu’à l’idée d’entreprendre 

Juliette : Certain·es risquent d’être étonné·es par notre parcours respectif parce que Ophélie et moi avons un parcours totalement contraire.  

Ophélie : Avant de rencontrer Juliette, j’ai fait des études d’économie appliquée à l’ULB que j’ai suivies jusqu’en 2023 et juste après j’ai accepté un CDI dans le département IT d’une agence immobilière. C’est à la rencontre de Juliette que mon envie d’entreprendre dans un milieu plus engagé a pris le dessus. 

Juliette : De mon côté, j’ai fait des études d’histoire de l’art et au fur et à mesure je me suis découvert une passion pour les fleurs. J’ai suivi une formation de 3 ans en alternance chez différents fleuristes. Au fil de ces expériences, le projet “Maurice” s’est peu à peu dessiné dans mon esprit.  

Notre rencontre avec Ophélie s’est faite par pur hasard lorsque j’ai rejoint son agence immobilière pour un petit job à coté de mon alternance. Ça a tellement matché que je lui ai tout de suite présenté le projet “Maurice”.  

Ophélie : Dès qu’elle me l’a présenté, j’ai tout de suite cru en ses valeurs et en son avenir, et nous voilà aujourd’hui collaboratrices !  

Avez-vous rencontré des freins à l’idée d’entreprendre  

Ophélie : L’un des points qui freine la plupart des entrepreneur·es, c’est l’inconnu, le fait de sortir totalement de sa zone de confort, d’oser se lancer dans quelque chose de nouveau et de ne pas savoir à quoi s’attendre. Le fait de passer d’un CDI à un terrain professionnel nouveau, ça fait peur, mais c’est attirant d’un autre côté !  

Juliette : Ça rejoint un autre frein qui est financier, même si lancer une entreprise à Bruxelles est relativement facile, il faut vraiment bien s’informer sur les démarches, les fonds à avoir et les possibilités d’accompagnement ! Lancer un projet est un investissement assez conséquent qui nécessite une grande réflexion et un accompagnement derrière ! 

Ophélie et Juliette : Les doutes personnels sont aussi des gros freins, notamment sur les capacités individuelles à savoir ou non gérer une entreprise. On ne naît pas avec des connaissances en comptabilité ou en management, mais c’est au fur et à mesure, en s’entourant bien, qu’on en apprend beaucoup et qu’on se forme !   

En parlant de s’entourer, de quel type d’accompagnement avez-vous bénéficié ? 

Juliette : Au début on ne savait pas vraiment où nous orienter pour trouver un bon accompagnement. C’est pour ça qu’on a assisté à plusieurs séances d’informations mais aucunes ne semblaient correspondre à nos besoins.  

Finalement, c’est en échangeant avec une connaissance que nous avons trouvé les accompagnements qui étaient proposés par Groupe One au Village Partenaire. Notre coach, Christophe Grasser, nous a apporté une énorme aide pour remettre en ordre nos idées et tous nos documents. Il a bien pris le temps de comprendre notre projet et nos besoins financiers. Nous avions déjà un business plan semi-écrit et rempli de chiffres, il a vraiment su mettre de l’ordre dans nos idées ! C’était un coaching très complet et très pro. 

Ophélie : Il a aussi été d’une grande aide pour l’aspect financier de notre projet, en nous conseillant sur les meilleures options de financement et en nous aidant à comprendre les primes disponibles. On a donc postulé pour la prime Village Finance qui nous a été accordée grâce à ses conseils judicieux !  

Juliette : Ce que je retiens, ce sont vraiment les mots rassurants de Christophe : en nous encourageant toujours un peu plus, nos doutes et nos craintes ne prenaient plus le dessus dans notre parcours entrepreneurial  

Maintenant que votre entreprise est lancée, quels sont les avantages et challenges de travailler en tant qu’indépendantes 

Ophélie et Juliette : Depuis l’ouverture fin janvier, nous ne cessons tous les jours d’en apprendre un peu plus sur la notion d’indépendance. Ayant été habituées auparavant à avoir une direction au-dessus de nous, la gestion tant bien administrative que financière ne nous concernait pas. On travaillait pour recevoir notre salaire et point. Maintenant, on a cet avantage de pouvoir façonner notre entreprise en fonction de nos désirs.  

On a aussi l’avantage d’avoir été très bien accueillies dans notre quartier. Dès qu’on a ouvert nos portes à Saint-Gilles, on a remarqué qu’il y avait un réel besoin en matière de fleurs. On commence à avoir des clients fidèles, ce qui nous rassure sur notre choix, et c’est très gratifiant de voir des clients revenir chaque semaine, ou nous conseiller à leurs proches ! Ça témoigne bien de la qualité de notre service et de nos produits !  

Juliette : Maintenant, tout n’est pas rose. Et c’est le cas de la dire !  

Le plus gros challenge est lié à l’approvisionnement des fleurs chez nos fournisseurs. Chez nous, nous mettons à disposition des fleurs de saison de producteurs belges et durables. Mais hors saison, ça se corse ! Maurice s’engage à rester transparent et privilégie les produits locaux. Les fleurs sont donc européennes avec une majorité d’origine française et italienne.  

Créations de la boutique.Ophélie : Nous devons jongler entre différents fournisseurs et apprendre à choisir les meilleures options en termes de qualité, d’impact environnemental et de transparence. C’est un processus complexe qui demande de la vigilance. 

Quelle est la devise qui définit votre état d’esprit d’entrepreneures ? 

Juliette : Ouh la question compliquée…  

On boit beaucoup de café, il nous a accompagné du début jusqu’à maintenant donc dans un sens plus métaphorique, on pourrait dire que notre état d’esprit d’entrepreneures est comme un bon café : fort, intense, riches en saveurs et énergies. Ça représente bien notre manière de travailler et notre détermination qui se renforce avec le temps.  

Le tout avec une bonne playlist en fond de boutique 😉  

Où en est votre commerce aujourd’hui ?  

Ophélie et Juliette : Notre boutique a vraiment bien avancé depuis son ouverture. Nous commençons à recevoir plusieurs demandes pour des événements tels que des mariages. C’est très encourageant pour nous car ça nous permet de sécuriser nos finances avec des montants plus importants. C’est aussi très important pour nous d’apporter une pierre à l’édifice d’un jour aussi important pour un couple !  

En ce qui concerne nos objectifs, nous travaillons actuellement sur la formation d’Ophélie sur la connaissance florale, ce qui représente une étape importante pour nous.  

Nous n’avons pas nécessairement fixé d’objectifs chiffrés pour le moment, mais nous sommes conscientes de l’importance de rentabiliser notre entreprise. Notre objectif principal est de faire en sorte que notre boutique actuelle fonctionne de manière optimale et maintienne la qualité de service que nous offrons à nos clients. Nous avons également des projets d’aménagement pour notre atelier et notre stock. 

Affaire à suivre, on ne va pas tout dévoiler dans cette interview haha. 

Un petit conseil à donner aux futur·es entrepreneur·es ou aux personnes qui hésitent encore à se lancer ? 

Juliette : Un conseil essentiel qu’on doit toujours garder en tête, c’est d’être toujours déterminé·e, même si vous allez rencontrer des moments plus durs que d’autres. Ne jamais baisser les bras. Toujours croire en votre réussite, être rigoureux·se, ouvert·es aux conseils et jugements, et garder votre objectif final en tête !  

Ophélie : Si vous avez peur de vous lancer tout·e seul·e, lancez-vous à deux. C’est rassurant de se dire qu’on à une épaule sur laquelle s’appuyer. Si vous avez un doute, ne vous lancez pas directement, continuez toujours à creuser jusqu’à trouver le trésor et l’exposer aux yeux de tous avec fierté !  

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