Une chocolaterie belge qui valorise les plantes indigènes et le chocolat de qualité, c’est le projet Bomma Flora. « Bomma », qui signifie grand-mère en bruxellois et « Flora » comme le nom de la grand-mère de son fondateur Alain Coppens, qui lui a transmis son amour de la cuisine. Une chocolaterie responsable donc, généreuse comme une grand-mère prête à transmettre ses secrets ET respectueuse vis-à-vis de la flore.
D’où vous est venu l’idée du projet « Bomma Flora » ?
Bomma Flora a démarré avec mon frère qui m’a subtilement glissé à l’oreille l’idée de travailler le chocolat. Il habite au Nicaragua depuis 25 ans et travaillait pour Lutherian World Relief, une ONG qui accompagne, entre d’autres choses, les projets de développement durable. Dans le cadre de sa mission, il a participé au salon du chocolat de Paris avec des producteurs locaux pour découvrir les opportunités de la filière du cacao. C’est à l’occasion de ce salon que j’ai goûté pour la première fois du chocolat de dégustation. Ce chocolat détonne par rapport à ce qu’on a l’habitude de manger. Je me suis rendu compte que nous mangions en fait un chocolat qui avait toujours le même goût alors qu’il existe une multitude de variétés incroyablement savoureuses. A force d’en discuter avec mon frère, j’en suis venu à envisager la possibilité d’en faire mon métier.
Quel a été ensuite votre parcours ?
Auparavant, je travaillais à l’ULB en tant que formateur en aménagement en territoire et urbanisme. Ça me plaisait mais à 50 ans, si je désirais entreprendre, il était temps. C’est ce qui m’a poussé à me lancer.
Après deux ans de formation d’artisan chocolat et deux stages, j’y ai pris goût. C’est alors posé la question « qu’est-ce que je fais ? ». Ma décision s’est orientée vers la création de ma propre chocolaterie responsable. N’ayant jamais eu confiance en l’agro-industrie, je préférais produire mon chocolat moi-même de A à Z. De plus, il était hors de question d’utiliser des mauvais produits.
Vous vous êtes donc lancé dans la création de votre chocolaterie belge, mais pas n’importe laquelle ! Vous proposez des produits qui allient chocolat et plantes. Pourquoi ce choix ?
Pendant que je réfléchissais à mon projet, je lisais le livre « Sorcières : la puissance invaincue des femmes » de Mona Chollet. J’étais surpris d’apprendre que les sorcières sont apparues non pas au Moyen-Âge mais à la Renaissance. A ce même moment, le chocolat arrivait en Europe. Passionné par les plantes, je me disais que si les femmes avaient été libres d’entreprendre ce qu’elles souhaitaient, elles auraient pu réaliser de grandes choses, autant par rapport au goût que par rapport aux vertus médicinales. Cette réflexion m’a mené vers l’idée de travailler avec les plantes indigènes (cultivées ou sauvages), ce qui, en tant qu’agronome, me parlait.
Aujourd’hui, je découvre ou redécouvre des graines qui étaient utilisées auparavant et que nous avons oublié. Avant le citron, par exemple, les gens cuisinaient l’oseille.
Vous réfléchissez également à développer votre projet de manière durable. Pouvez-vous m’en dire davantage ?
J’essaye d’évoluer progressivement et d’illustrer ce que nous pouvons changer plus facilement.
Tout d’abord, tant au niveau de l’approvisionnement de matières premières que dans le processus de production, la production de déchets du secteur du chocolat est effarante. Ma première volonté est de réduire cette quantité à chaque stade du processus de production. Par exemple, mes fèves arrivent dans des sacs en toile de jute et la coque y est remise pour être ensuite vendue comme paillis pour des jardinières.
De plus, je désire investir dans un vélo cargo pour la livraison afin de privilégier la mobilité douce.
J’agis également sur la structure dans laquelle je produis mon chocolat. J’ai choisi Bolt comme fournisseur d’électricité, qui est plus durable. Je me suis implanté à Bruxelles, dans un zoning d’Anderlecht géré par citydev.brusssels qui met l’accent sur l’amélioration de la circularité.
Même au niveau social, j’entame un changement en amenant une réflexion sur l’inclusivité, du point de vue de l’âge, de la nationalité, du genre… En tant qu’entrepreneur, il faut sortir de l’entre-soi et s’améliorer sur différents plans.
Vous êtes suivi par Groupe One pour vous aider dans votre aventure entrepreneuriale. Qu’est-ce que ce coaching vous apporte ?
De mon point de vue, il est important d’avoir un rendez-vous tous les quinze jours avec un coach qui trace les étapes importantes à entreprendre. Au début, je ne savais pas ce qui était difficile et ce qui l’était moins. Je stressais pour l’un, je mettais l’autre de côté. Le fil conducteur est compliqué à cerner sans coach. J’ai également pu me lancer dans la demande de prime, essentielle au début de cette activité qui nécessite des équipements.
Si vous deviez donner deux conseils aux futur.e.s entrepreneur.e.s ?
Rien ne s’est déroulé comme je l’avais prédit. Je crois qu’il est important de démarrer avec un plan de départ mais qu’il faut pouvoir se détacher de ce plan et le faire évoluer.
Un autre conseil est de se mettre en réseau. Le « via via » permet de nourrir son expérience. Discuter avec des gens qui portent des projets donne des idées et fait valoir l’intelligence collective.
En trois mots, votre aventure entrepreneuriale, c’est …
Obsession, parce que finalement, je pense au projet en permanence.
Rencontre, parce que je rencontre beaucoup de monde, même si je travaille seul.
Polyvalence grâce à l’équilibre entre le travail intellectuel, manuel et administratif. Être entrepreneur, c’est avoir un boulot varié.
Canopée est une société coopérative en agroforesterie agréée en économie sociale qui a vu le jour le 26 août 2021 et dont l’installation – entendez par là le rachat des terres et du bâtiment – est prévue fin octobre 2021. Elle est portée par Mattias Fontaine, Luv Koedinger, Irène Portas Vasquez, Michaël Peiffer et Céline Bost Bouillon. Ils ont accepté de répondre à quelques questions.
Quelle est la raison d’être d’une telle coopérative ? Quelles seront vos activités clés ?
Il s’agit d’une part de promouvoir l’agroforesterie et d’autre part de favoriser la biodiversité en soutenant
des pratiques agricoles saines et durables.
Parmi nos nombreuses activités, nous proposons des formations théoriques et pratiques, nous soutenons les porteurs de projets agricoles durables en leur mettant à disposition ou en leur louant des terres. Nous avons également pour but d’acquérir des terres agricoles dans le but de les dédier à l’agroforesterie.
Quel public visez-vous avec Canopée ?
Nous nous adressons aux personnes désireuses d’en apprendre davantage sur la production de nourriture en respectant l’environnement, à celles qui sont intéressées par la permaculture et l’autonomie énergétique et qui veulent approfondir leur lien à la nature. Certaines de nos activités concernent spécifiquement les personnes qui souhaitent se lancer en tant qu’indépendants en maraichage, en arboriculture.
Quelles sont les principales évolutions depuis la création de Canopée ?
Dans le cadre de notre appel à coopération, nous avons eu beaucoup de nouvelles opportunités de réseautage.
Nous avons reçu du soutien de personnes, d’entreprises, de contacts avec la presse auxquels nous ne nous attendions pas et qui offrent également de belles opportunités, notamment celle de subsidier la plantation d’arbres, de donner des conférences dans le cadre du mouvement de la transition…
Nous avons également reçu un superbe enthousiasme de la part des élus locaux et de la commune !
Jusqu’à présent, quel a été ton plus grand défi dans cette aventure entrepreneuriale ?
Pour ma part, mon plus grand défi a été la partie législative et administrative qui se veut, parfois, un peu tirée par les cheveux et pour laquelle je n’ai pas toujours suffisamment de patience. Pour cette partie, j’ai reçu un soutien nécessaire de CREO et STEP ENTREPRENDRE. Finalement, tout s’est bien passé.
Un défi de taille a aussi été de prendre la décision de se lancer, d’y croire et de dépasser le doute initial pour se dire que c’était le bon moment d’y aller et de tout mettre en œuvre pour y arriver.
Quels sont les prochaines étapes importantes de Canopée ?
Nous avons différentes prochaines étapes.
La première est l’installation pratico-pratique du système de production, des infrastructures et du système d’autonomie énergétique. Ensuite, il s’agira d’assurer la vente directe et assurer avec les clients.
Enfin, nous voudrions Ce sera également la vente directe et assurer avec les clients.
Nous voudrions passer à une vitesse de croisière et développer le projet avec un regard détaché en ayant pris du recul par rapport à cette première phase de lancement.
Que t’as apporté le parcours avec CREO ?
CREO m’a apporté la motivation et la confiance dont j’avais besoin pour me lancer. Ça m’a permis aussi de croire en la faisabilité de mon projet et ensuite de mettre les choses les unes derrière les autres pour le réaliser en adoptant un point de vue « macro ». Nous avons notamment été guidés pour la réalisation du plan financier. Mon coach, Federico, m’a été d’une aide précieuse.
Enfin, CREO nous a donné des contacts, des conseils et autres clins d’œil à divers projets desquels nous pouvions nous inspirer.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux prochains entrepreneurs ?
Si vous aimez votre idée de projet, si ça vous amuse et vous passionne, allez-y ! Il existe autant de façons et de possibilités d’effectivement de le réaliser. Si vous êtes concentrés sur les solutions et que vous avez pris une décision franche, la question n’est plus : “est ce que”, mais “comment” … Après, les choses se mettent en place. Personnellement j’ai été et je reste vraiment surpris des opportunités qui se sont présentées !
Patatak, c’est une friterie artisanale où tout est fait maison de A à Z. Les pommes de terre viennent d’un producteur et sont pelées et coupées sur place. Toutes les sauces et les snacks sont faits maison pour un prix relativement sensible à une friterie classique. Notre objectif est de célébrer la gastronomie « street food belge » avec des classiques et d’y ajouter quelques innovations sans jamais oublier cet esprit « snack ».
Dans le choix de nos produits, nous voulons également travailler avec des personnes qui ont une sensibilité similaire à la nôtre et qui s’inscrivent dans une même démarche. Par exemple, nos bières viennent entre autres de la brasserie de la Senne et de la brasserie Dupont. Nous avons un vin blanc venant du tout premier producteur viticulteur belge : le domaine Melmont. Nous faisons des croquettes avec des champignons provenant de Bruxelles et des croquettes avec du fromage de Herve…
En avril dernier, vous avez commencé à composter vos déchets. Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre démarche zéro déchet ?
Après avoir épluché les pommes de terre, nous obtenons une pâte liquide, qui n’est rien d’autre que le mélange de nos épluchures de pommes de terre et de l’eau. Nous nous sommes demandés « Qu’est-ce qu’on peut faire de ça ? ». Nous voulions atteindre au maximum le zéro déchet.
Le début du confinement aura eu comme avantage de nous donner le temps de finaliser cette démarche. Parvenir à traiter 150 à 180 kilos de déchet par semaine pour qu’ils soient compostés dans une des zones les plus densément urbanisées de Bruxelles était une vraie gageure. Nous avions une série de contraintes à régler ! Aujourd’hui, nous avons relevé le défi et sommes passés de 200 kilos de déchets en moyenne à 3 sacs de poubelles par semaine pour 1000 tickets hebdomadaires vendus. Seuls quelques déchets comme le packaging personnalisé avec de l’encre ne peuvent pas être compostés.
Pour un bon compost, il faut avoir 50 % des matières humides, comme nos épluchures de patates ainsi que 50% de matières sèches. Le reste de notre packaging, les barquettes non-personnalisées, les assiettes, les serviettes, les fourchettes en bois, permet de contrebalancer la matière humide que sont les épluchures.
Que faites-vous de ce compost, ensuite ?
La matière compostable est renvoyée à notre producteur local de pommes de terre qui l’utilisera pour nourrir la terre où elles seront produites.
Nous avons également eu envie de profiter de notre compost pour répondre à certaines inconnues sur l’apport de certaines matières.
Jusqu’à ce jour, personne ne sait si les déchets tels que la matière kraft ou le carton ont une réelle valeur ajoutée, par exemple. Ont-ils un apport neutre ou ont-ils une plus-value ?
Après avoir commencé notre compostage en avril, nous avons réalisé un carottage du sol de notre producteur en octobre ainsi qu’un carottage de notre compost. Ces carottages ont été envoyés à un laboratoire. Nous ferons ensuite un second compostage vers mars, une fois que le compost aura été déversé sur le sol. Grâce à cette analyse, nous allons pouvoir répondre à cette question de la plus-
value, et donner une indication précieuse au secteur du packaging et de l’Horeca. Nous aurons une
information pratique et solide sur ce qu’il est possible de faire avec le compost.
Si vous aviez des conseils à donner, quels seraient-ils ?
Bosser et se sacrifier pour tenter de sauver ce qui peut l’être face à la crise sanitaire. Ce genre de
crise, avec une bonne réflexion, permet une analyse plus fine sur son commerce : un bon plan
financier, une bonne connaissance de ses coûts, connaître ses chiffres…
Il faut aussi savoir se remettre en question, discuter avec ses clients et être dans l’échange. Ça
permet de se rendre compte si une idée n’est pas au bon endroit ou au bon moment, même si elle
paraissait bonne.
2021, pour vous, c’est …
Continuer avec le compost, réouvrir, trouver de nouveaux snacks… En 2020, nous étions ouverts en
ne faisant que de la vente à emporter. Malgré cette alternative, la situation reste difficile pour le
secteur de l’HoReCa. En 2021, les premiers mois continueront très certainement à être compliqués.
Ensuite, nous espérons rouvrir et retrouver les clients…
Les filles Bonhomme, c’est une petite entreprise de maraîchage installée dans la province du Luxembourg. Début 2020, Sandrine et Catherine Bonhomme ont rejoint le projet de leur papa pour apporter un nouveau souffle à la production familiale, étalée sur un hectare de terrain. A l’automne 2020, nous échangeons avec Sandrine Bonhomme sur l’expérience des premiers mois.
Bonjour Sandrine ! Parlez-nous de votre projet ? Que proposez-vous ?
Avec ma sœur, nous avons décidé début 2020 de rejoindre l’entreprise de maraîchage de notre papa. Nous étions animées par la passion du métier et l’envie de lui venir en renfort pour déployer davantage notre petite entreprise familiale !
Nous produisons principalement des légumes – pour le moment, des courges butternuts, potimarrons, haricots, courgettes, tomates, aubergines… et nous vendons nos produits directement aux particuliers, aux restos et aux écoles. Nous gérons notre production en famille, parfois avec le renfort de quelques amis.
Comment s’est passée la période de confinement et la rentrée ?
Notre première saison a évidemment été un peu chamboulée par le confinement. Il n’y avait pas beaucoup de production issue de l’hiver dernier, le printemps étant surtout une période de semis et de plants, mais nous avons eu beaucoup de demandes.
Compte tenu de ses années d’expérience, notre papa savait que les choses risquaient de ralentir une fois le confinement terminé. Il a observé cela à chaque crise, notamment à l’époque de la vache folle.
C’était un peu frustrant, car durant quelques mois, on s’est démenés pour répondre à la demande, les gens ne se rendent pas toujours compte du travail qu’il y a derrière. De nombreux producteurs ont dû faire face au même constat de diminution drastique de la demande. Pendant le confinement, les gens avaient plus de temps, peut-être une vie moins surchargée. Du coup, cela a renforcé notre envie de leur faciliter la vie, ils peuvent commander les produits via un formulaire en ligne sur notre page Facebook. Bientôt on aura une boutique en ligne qui devrait nous faciliter la gestion des commandes.
Quels sont vos objectifs pour cette fin d’année et pour 2021 ?
Nous souhaitons surtout trouver un bon rythme de croisière, installer une 3ème serre pour augmenter la production. Nous voulons aussi amplifier la communication, organiser les portes ouvertes pour faire découvrir ce qu’on fait.
A plus long terme, nous souhaitons aussi faire de la transformation, des conserves et proposer nos produits dans un point de dépôt permanent. Pour que les gens perdent cette habitude d’acheter des légumes dans la grande distribution 😉
Quel message avez-vous envie de faire passer à vos clients potentiels ?
Les filles Bonhomme, c’est une entreprise familiale, nous sommes passionnées par notre métier et l’envie de faire découvrir les produits au fil des saisons. Nous voulons faciliter l’accès aux produits pour tous, mais surtout maintenir ce côté convivial, le contact direct avec les clients, c’est chouette de les entendre nous dire qu’ils ont aimé nos tomates ou testé telle recette qu’on leur a partagée. C’est la vraie richesse de notre métier, pas juste du commerce !
Avez-vous envie de partager un conseil, une expérience, une phrase inspirante… à de futurs entrepreneurs ?
On a eu la chance de ne pas commencer à zéro. Le démarrage a été un peu violent avec le confinement, et on a pris conscience qu’un travail de planification est indispensable. L’accompagnement qu’on a eu chez Groupe One était hyper utile, cela nous a incité à réfléchir à beaucoup de choses liées au travail, à la communication, aux aspects financiers, etc. Il nous a permis d’apporter une vision complémentaire au projet de notre papa, en insufflant du dynamisme et de la modernité !
En 2018, Léonard Pollet a ouvert BRUT, un resto-traiteur. Nous l’avons interviewé en pleine crise du coronavirus, en mars 2020. Une période compliquée durant laquelle il a su faire preuve d’une certaine résilience.
G1 : Et si vous nous parliez de votre projet ?
L.P. : Brut est un resto-traiteur qui propose une cuisine gastronomique bio, avec des produits exclusivement belges. Nous travaillons selon une démarche écoresponsable et zéro déchet. Le projet est né en 2018 et l’accompagnement de Groupe One nous a permis de structurer notre approche, de formaliser et concrétiser certaines idées que nous avions en tête, pour élaborer une stratégie, ainsi qu’une vision. Nous avons aussi bénéficié de l’accompagnement « Résilient coaching ». La méthode nous a aidé à identifier les priorités, à mettre des mots sur certaines actions à développer, à bien structurer le projet. Avec cet accompagnement, nous avons notamment pris conscience de l’importance de la communication. En ayant le nez dans le guidon, on a tendance à oublier les choses qui sont « en dehors » de nous, on se focalise sur l’activité en tant que telle et pas sur l’image qu’on en donne. On a davantage réfléchi à la manière d’appuyer les valeurs de notre projet, de valoriser les produits belges et tenir compte du rôle des clients qui peuvent être nos « relais » pour le service traiteur assuré auprès des entreprises ou lors événements.
G1: Face à la crise du Coronavirus, comment avez-vous réagi ?
L.P. : Dans un premier temps, nous avons hésité à mettre en place un système de livraison à domicile, ou à promouvoir nos services de chef à domicile. Mais notre projet ne se prête pas au service traiteur pour les particuliers. Nous avons optimisé la marchandise de notre chambre froide, en faisant des préparations que nous avons surgelé. Nous avons aussi vendu quelques paniers qu’on avait en stock. Puis, quand la décision du gouvernement est tombée, cela nous semblait dérisoire de mettre tout cela en place sans avoir la garantie que ça marcherait ou que les décisions évolueraient. Nous avons donc cessé les activités pour répondre à la demande de confinement. Tant qu’on ne sait pas où on va, c’est difficile de lancer une activité alternative dans notre secteur : remettre la cuisine en fonctionnement, amener les marchandises, être en contact avec de nombreuses personnes pour avoir un stock alors que les ventes restent incertaines. C’est beaucoup de chipotages et de prise de risques, sans certitude de recevoir des aides ensuite… Émotionnellement, c’était difficile car les contrats importants de mars et avril sont tombés, on prend un grand coup en terme de chiffre d’affaire. Heureusement, les aides du gouvernement nous permettront de limiter la casse. Tout le personnel est au chômage technique ; nous avons fait des demandes d’aide et de report des coûts, notamment de cotisation sociale. On espère évidemment que le gouvernement tiendra ses promesses pour compenser nos activités mises en standby. Il est essentiel qu’ils soutiennent entrepreneuriat et permettent aux entreprises de rebondir après cette situation.
G1 : Du coup, vous avez retrouvé un peu de temps…
L.P. :Oui, et ce n’est pas pour me déplaire ! J’en profite pour traiter le back office, faire tout ce que je n’ai jamais le temps de faire. Optimiser notre politique de gestion du personnel, les grilles d’évaluation, la mise à jour des listes de fournisseurs, les cartes. On en profite aussi pour tester de nouvelles boissons et produits, de nouvelles préparation – notamment du pain et de l’alcool. Une période où on lève le pied, c’est bénéfique pour la créativité, cela permet de relancer certaines idées qu’on avait en tête ! Cela laisse aussi plus de temps pour l’administratif et la comptabilité. Nous modifions notre site web, et développons autant de choses qui ne sont pas essentielles pour le fonctionnement de l’activité mais qui permettent d’améliorer la gestion et la visibilité.
Amélie et Céline, deux amies, deux parcours différents, ont créé ensemble Sheep Solution : une solution tendance, écologique et économique pour entretenir les espaces des entreprises et des collectivités grâce aux moutons. Mais pas n’importe quels moutons ! Il s’agit des plus petits moutons du monde, en voie d’extinction il y a quelques années, et sauvés par l’éco-pâturage. Amélie et Céline pratiquent un pâturage extensif, respectueux de la biodiversité, sans excès de fourrage. Un an après avoir accompagné les deux entrepreneuses, Groupe One vous dévoile leur histoire et comment elles sont parvenues à la concrétisation de leur projet.
Leur parcours
C’est à Ernage que tout a commencé. Amélie, juriste à l’Union des Classes Moyennes connaît de graves soucis de santé qui l’amènent à faire le point sur sa vie professionnelle. Une envie de se concentrer sur ses valeurs, ce qui l’épanouit, de démarrer une nouvelle aventure. A ses côtés, son amie Céline, ingénieure agronome dans une entreprise de repas durables. Toutes deux décidées à quitter leur vie derrière l’écran, désireuses de liberté, d’indépendance et d’air nouveau.
Très rapidement, a germé l’idée de mettre les animaux au cœur de leur projet : pourquoi pas des moutons que les habitants d’Ernage, leur village, s’échangeraient afin de tondre leur pelouse ? Dans un reportage, elles découvrent les entreprises d’éco-pâturages en France et réalisent que rien de similaire n’existe en Belgique. Ca y est, leur idée prend forme. Elles n’attendent plus qu’une chose : foncer pour réaliser leur rêve de monter leur entreprise d’éco-pâturage qui colle si bien avec leurs valeurs écologiques. Par ailleurs, le projet combinent plusieurs aspects diversifiés : le commercial, l’administratif et le terrain. Mais ensuite, surgit la question : « Comment se lancer ? ».
L’accompagnement : let’s go !
Par leurs valeurs écologiques et cette nécessité de contribuer à un monde plus durable, c’est naturellement qu’elles font appel à Groupe One, en tant que structure d’accompagnement à la création d’entreprises. La première étape, la séance d’information, les amène à leur coach, Alexandre Bertrand. Etude de marché, plan financier, pistes de développement, réflexions : ensemble ils avancent vers la concrétisation de Sheep Solution. En mars 2019, on y est, le projet rencontre ses premiers clients et ses premiers moutons.
Sheep Solution aujourd’hui
L’entreprise d’éco-pâturage s’occupe actuellement de six terrains à Namur, Gembloux, Wavre et Bruxelles, au siège social de l’UCM. Sheep Solution est passé de 4 à 50 moutons aujourd’hui. A Namur, ce sont d’anciennes décharges qui ont été réhabilitées. Cette situation rendait le lieu compliqué pour les engins mécaniques qui débroussaillent le terrain. Sheep Solution permet dans ce cas, une économie de 30 % pour l’entretien du terrain. Au siège social de l’UCM, les employés ont installé des tables de pique-nique le long des clôtures et chaque mouton a son prénom.
Coup de pouce financier
Sheep Solution a lancé sa campagne de crowdfunding participatif sur la plateforme de notre partenaire Miimosa avec un objectif de 4000 euros. Amélie, Céline et leur coach Alexandre de Groupe One, ont ensemble trouvé des pistes pour les contreparties de la campagne et ont mis en place un plan de communication. A l’issue de la campagne, 4200 ont pu être récoltés.
Un conseil à ceux qui voudraient se lancer ?
On se pose plein de questions mais il ne faut pas avoir peur de ses ambitions ! C’est important de ne pas perdre de vue que l’ambition n’est pas une volonté puissante mais une réalisation de soi !
Votre entreprise/collectivité souhaiterait profiter des services de Sheep Solution ?
Toute entreprise ou collectivité avec minimum 25 ares à entretenir peut solliciter les services de Sheep Solution. Sheep Solution prend en charge tous les aspects du projet, c’est à dire l’installation des moutons et le suivi de l’éco-pâturage: la mise en place des clôtures, l’installation de l’abri, des moutons, des abreuvoirs, le suivi sanitaire et vétérinaire et la gestion de la pâture.
N’hésitez pas à contacter info@sheepsolution.be
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