Modèles économiques robustes : s’inspirer du vivant pour faire face aux crises

Modèles économiques robustes : s’inspirer du vivant pour faire face aux crises

Face aux crises à répétition, nos modèles économiques atteignent leurs limites. La performance et l’optimisation à tout prix ne sont plus viables. L’heure est au changement : coopération, diversification et gestion des ressources sont essentiels pour dessiner de nouveaux modèles économiques capables de résister aux fluctuations.

Dans un monde où tout va vite, la performance et l’optimisation sont vues comme les clés du succès, et les hommes d’affaire super-performants comme des icônes. Atteindre ses objectifs le plus rapidement possible avec le moins de moyens possible, telle est la quête de notre société actuelle.

Olivier Hamant, biologiste et chercheur à l’INRAE, s’inspire, lui, du vivant et propose un changement total de paradigme : la vraie clé, c’est la robustesse.  Revenons sur ses propos.

La robustesse, c’est quoi ?

C’est assez simple à comprendre : être robuste, c’est rester stable malgré les fluctuations (les crises, les changements importants).

Contrairement à la résilience qui consiste à revenir à son état initial après un choc, la robustesse, c’est absorber le choc et avancer malgré tout. C’est donc apprendre à encaisser sans tomber plutôt que se relever.

« La résilience c’est se relever après avoir subi un choc.
La robustesse c’est apprendre à encaisser ce choc sans tomber »

La performance a ses limites

Aujourd’hui, tout est optimisé au nom de la performance : coûts, process, profits, … Mais un système trop optimisé atteint plus rapidement ses limites.

Really ?

Oui. Petit flashback sur le blocage du canal de Suez en 2021 pour illustrer ce propos… Le 23 mars 2021, un porte-conteneur géant d’Evergreen s’échoue en plein canal de Suez à cause des mauvaises conditions météorologiques, bloquant complètement le passage dans les 2 sens pendant 6 jours. Cette année-là, c’est 12% du commerce mondial qui transite par ce canal et, selon l’assureur Allianz, les pertes financières s’élèvent de 6 à 10 milliards de dollars par jour de blocage.
Cet incident révèle que le modèle de commerce maritime mondial basé sur l’hyper-optimisation et le gigantisme est vulnérable et ne tient pas la route en cas de crise.

Mais la contre-performance a mauvaise presse. On nous a éduqué à la compétitivité, et ça ferait mauvais genre de ne pas viser d’être le ou la meilleure. Les figures super-performantes érigées au statut de maîtres de l’optimisation continuent d’être glorifiées et accèdent à toujours plus de pouvoir. Ils nous promettent la lune (ou Mars 😉) et enchaînent les succès en serrant les boulons au maximum. Sauf que les systèmes qu’ils proposent sont vulnérables à l’image de la crise du canal de Suez, et, quand ça craque, ce sont eux qui tombent en premier.

La contre-performance est nécessaire à notre robustesse. Olivier Hamant prend comme exemple la pause-café. Sur le papier, c’est du temps perdu. En réalité, c’est un moment où les idées fusent, où la coopération se tisse, où l’organisation devient plus robuste. Un ralentissement qui, paradoxalement, booste l’ensemble.

Autre exemple avec la gestion de l’approvisionnement. Lorsqu’une société diversifie ses fournisseurs, elle renonce aux réductions obtenues sur les grosses quantités commandées. Ses coûts d’approvisionnement augmentent. Ça va à l’encontre des principes d’économie d’échelle. Cependant, si l’un des fournisseurs disparait du jour au lendemain, l’activité sera à peine ébranlée.

À retenir : Les marges de sécurité sont contre-performantes mais elles permettent au système d’être robuste face aux crises qu’il pourrait rencontrer.

Un système qui bascule

Olivier Hamant le dit sans détour : « l’excès de contrôle nous fera perdre le contrôle ». 

Les crises actuelles nous le rappellent : l’optimisation aveugle nous a conduits à une fragilité systémique. Le changement climatique provoque des famines, des problèmes logistiques, des incendies, des déplacements massifs de populations… Et si nos modèles économiques peinent à encaisser, c’est parce qu’ils ont été conçus pour un monde stable et prédictible. Tout cela met en évidence une réalité : nous devons repenser nos modèles économiques en tenant compte de notre monde fluctuant et incertain. Et il est temps de s’inspirer de ce que les autres êtres vivants (non humains) font pour résister aux fluctuations de leur environnement.

Observons un arbre. Il ne pousse pas en flux tendu, il ne cherche pas l’optimisation de chaque goutte d’eau ou chaque rayon de soleil capté pour grandir plus vite et être plus beau. Non, il stocke. Il accumule des ressources dans ses racines, dans son tronc, et il n’y touche qu’en cas de besoin : sécheresse, maladie, hiver rude… Son secret ? Une gestion prudente des ressources, qui lui permet d’encaisser les aléas sans flancher.

C’est exactement ce que nos entreprises et nos sociétés devraient viser. Arrêter de fonctionner à flux tendu, laisser de la place aux imprévus, prévoir des marges. Faire fi de la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande qui repose sur l’idée que les échanges économiques sont rationnels et infinis mais qui omet une donnée fondamentale : la nature n’est ni gratuite, ni illimitée. La robustesse, c’est passer d’une logique « offre X demande » à une logique « besoins X ressources ».

Dans cette perspective, la nature devient un véritable partenaire, et non plus un simple stock à exploiter.

La biodiversité : le meilleur levier

La tendance actuelle est de faire le focus sur les problèmes de climat avec un indicateur clair : les émissions de CO2. C’est une erreur de notre part ! Réduire les émissions de CO2 est important, mais pas suffisant. On doit mettre le focus sur l’effondrement de la biodiversité.

Pourquoi ? En concentrant nos efforts sur la préservation de la biodiversité, on fera par la même occasion du bien au climat, aux ressources, etc. C’est le levier le plus systémique. De plus, ça ne coûte pas cher et on maîtrise déjà toutes les techniques (agroforesterie, agroécologie, permaculture, etc.)

Par ailleurs, plutôt que « décarboner » l’économie, il est nécessaire de la « décombustionner » (arrêter de brûler du carbone) et la recarboner intelligemment en remplaçant le pétrole et les métaux par des molécules biosourcées et biodégradables : en favorisant les ressources renouvelables, en utilisant des déchets organiques… bref, en produisant de la biomasse. Et cette biomasse doit servir 3 objectifs prioritaires dans cet ordre précis :

  1. Nourrir les services écosystémiques (la biodiversité) ;
  2. Garantir une alimentation pour tous ;
  3. Créer des biomatériaux

Et concrètement, on fait comment pour être robuste ?

Pour rester stable dans un milieu incertain, la première étape, c’est de se rendre adaptable. C’est-à-dire pousser à explorer tous les scénarios et à diversifier les solutions. Ça veut dire plus de polyvalence et d’inefficacité afin de mettre du jeu dans les rouages : diversifier ses activités, arrêter de dépendre d’un seul fournisseur, miser sur les circuits courts et l’économie circulaire et régénérative, … Autant de contre-performances qui augmentent la robustesse. C’est l’inverse de la spécialisation.

La gestion des ressources, élément-clé pour devenir robuste, remet en question notre rapport à propriété. On voit de plus en plus de modèles construits sur les principes de l’économie de la fonctionnalité. Plutôt que de vendre un produit, on propose son usage : c’est la voiture partagée plutôt que la voiture individuelle, l’impression facturée à la page plutôt que l’achat d’une imprimante. Résultat ? Une meilleure gestion des ressources et des modèles économiques qui tiennent sur la durée.

Ensuite, pour que tout ça fonctionne, il faut plus de coopération. A ne pas confondre avec collaboration. Collaborer, c’est avancer chacun sur son projet individuel en espérant que la somme des succès individuels sera positive pour le bien commun. Coopérer, c’est faire primer le bien commun sur ses objectifs individuels. C’est miser sur l’échange, le partage et la complémentarité. On ne joue plus en solo, mais en réseau. On ne s’appuie plus sur une abondance matérielle, mais sur une abondance d’interactions. Et spoiler : c’est précisément ce qui rend un système plus solide face aux secousses.

Un bon exemple ? La Maison Dandoy.

Cette biscuiterie bruxelloise (qui régale depuis 1829) a décidé d’arrêter d’exporter à l’autre bout du monde. Objectif : réduire son empreinte carbone et renforcer son ancrage local. Et ce n’est pas tout : elle fabrique désormais ses spéculoos avec de la farine issue à 100 % de l’agriculture régénérative. Ses virages assumés sont une manière de préserver la biodiversité et de stabiliser ses approvisionnements. Résultat ? Moins de dépendance aux fluctuations du marché, plus de solidité face aux crises. On dit bravo !

Le mot de la fin

Dans un monde où les crises s’enchaînent, la robustesse, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité. Miser dessus, c’est assurer un avenir plus stable, plus fiable, plus heureux. Et franchement, on dit oui !

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Inspirer les jeunes à bâtir une Europe robuste et durable grâce à l’e-learning

Inspirer les jeunes à bâtir une Europe robuste et durable grâce à l’e-learning

Pour relever les défis sociétaux auxquels fait face l’Europe, former les jeunes à l’économie circulaire et l’entrepreneuriat durable est essentiel. Découvrez comment une formation en e-learning peut être intégrée aux cursus pour bâtir des futurs modèles économiques robustes et durables.

L’Europe fait face à des défis sans précédent : dérèglements climatiques, inégalités sociales, crises économiques, pour n’en citer que quelques-uns. Ces enjeux sociétaux exigent des solutions innovantes pour construire et déployer des modèles économiques robustes – c’est-à-dire capable de s’adapter aux crises – et durables.

Pourtant, derrière chaque défi se cache une opportunité. Pour transformer ces opportunités en réalités, nous devons miser sur les jeunes. Ce sont les jeunes qui construiront l’Europe de demain, à condition d’être correctement outillé·es. C’est ici que la formation en économie circulaire et entrepreneuriat durable prend tout son sens.

La jeunesse, moteur de transformation

Les jeunes Européen·nes sont doté·es d’une incroyable énergie créative et d’une vision ouverte sur le monde. Ils et elles incarnent le changement, mais leur potentiel ne peut être pleinement exploité sans un cadre leur permettant de développer des compétences-clés : comprendre les principes d’un modèle économique circulaire, penser l’entrepreneuriat durablement, et collaborer au sein d’écosystèmes européens.

Investir dans leur formation, c’est leur offrir la capacité d’imaginer et de concrétiser des solutions qui bénéficieront à l’ensemble de la société. Et surtout, c’est donner naissance à une génération de leaders responsables capables de répondre aux enjeux de notre temps.

Circular Academy for Green Entrepreneurs (CAGE), un parcours européen en e-learning

Logo de la formation Circular Academy for Green EntrepreneursCe parcours d’accompagnement en ligne sur l’entrepreneuriat durable et l’économie circulaire a été imaginé par 4 partenaires européens : CNPCD (Roumanie), Miitr (Slovénie), Fitt (Roumanie) et Groupe One (Belgique). L’objectif est de proposer une formation complète avec des outils concrets pour que les participant·es puissent acquérir de nouvelles compétences en autonomie pour imaginer les solutions innovantes aux enjeux sociétaux.

Au-delà du parcours en e-learning, CAGE, c’est aussi des roadtrips inspirants organisés en Belgique et en Roumanie pour découvrir ce qui se fait déjà sur le terrain. Pour y participer, c’est simple : terminer le parcours online et soumettre son projet avant le 1er février pour participer au premier roadtrip qui aura lieu du 24 au 28 février 2024 en Belgique. Le suivant aura lieu en juin 2024 en Roumanie.

Pourquoi intégrer l’e-learning dans les programmes éducatifs ?

Cette formation en ligne sur l’économie circulaire et l’entrepreneuriat durable présente de nombreux avantages :

  • Flexibilité et accessibilité : Les modules e-learning permettent à des étudiants de toute l’Europe d’apprendre à leur rythme, sans contraintes géographiques.
  • Contenu innovant et actualisé : Ces cours mettent l’accent sur des cas concrets et des exemples tirés des meilleures pratiques européennes.
  • Formation pratique et collaborative : Les jeunes apprennent à concevoir des projets entrepreneuriaux concrets et à travailler en réseau au-delà des frontières.

En intégrant cette formation à leurs programmes, les enseignant·es du supérieur participent activement à l’émergence d’une génération de citoyen·nes engagé·es et compétent·es. Plus il y aura de jeunes participant·es actif·ves, plus la collaboration intra-européenne sera grande !

Un appel aux décideur·euses et enseignant·es

Les pouvoirs publics et les institutions éducatives jouent un rôle crucial. Soutenir ce type de formation, c’est bâtir une Europe plus robuste, plus unie et mieux préparée aux défis de demain. Nous avons besoin de votre engagement pour intégrer ces programmes innovants dans les cursus du supérieur et encourager la participation active des jeunes.

L’avenir de l’Europe repose entre les mains de ses jeunes. Offrons-leur les outils pour réussir. Ensemble, investissons dans leur potentiel, pour une société circulaire, durable et robuste.

 

Rejoignez-nous dans cette mission et faites de l’éducation au développement durable une priorité.

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Au-delà du parcours en e-learning, CAGE, c’est aussi des roadtrips inspirants organisés en Belgique et en Roumanie pour découvrir ce qui se fait déjà sur le terrain. Pour y participer, c’est simple : terminer le parcours online et soumettre son projet avant le 1er février pour participer au premier roadtrip qui aura lieu du 24 au 28 février 2024 en Belgique. Le suivant aura lieu en juin 2024 en Roumanie.

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Contact en cas de questions : marion.debacker@groupeone.be 

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Sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat durable et l’économie circulaire avec le projet Building Bridges

Sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat durable et l’économie circulaire avec le projet Building Bridges

Ce vendredi 13 janvier 2023, Groupe One fêtait avec quatre autres partenaires européens le lancement de Bridges CE, une plateforme d’e-learning ayant pour objectif de faire découvrir l’entrepreneuriat durable et l’économie circulaire aux jeunes européens qui entrent dans la vie active.

Une perspective professionnelle pour les jeunes

Le projet Building Bridges for circular economy by fostering youth entrepreneurship (Bridges CE) est né d’un constat : plus de 3,3 millions de jeunes (18-28 ans) étaient au chômage dans l’Union Européenne avant le COVID-19. Et la crise sanitaire risquait d’augmenter ces chiffres. De nombreux jeunes se heurtent au fossé entre leur éducation et la « vie réelle » et se retrouvent pris dans un cercle vicieux : l’incapacité de trouver un emploi par manque d’expérience et l’incapacité d’acquérir de l’expérience sans emploi.

Par ailleurs, la crise sanitaire a mis en évidence la nécessité grandissante de proposer des solutions de formation à distance. La formation en e-learning à l’entrepreneuriat durable et à l’économie circulaire peut donc faire la différence ! Les étudiants ayant suivi une formation à l’entrepreneuriat sont 5 fois plus enclins à se lancer dans une activité indépendante. Et les secteurs choisis ont également leur importance : l’entrepreneuriat durable prend de plus en plus de place dans le monde économique, tandis que l’économie circulaire maximise le potentiel des entreprises à transformer les défis environnementaux en opportunités économiques.

Un outil à destination des jeunes et des enseignants formateurs qui les accompagnent

La plateforme Bridges CE vise les jeunes qui souhaitent acquérir de nouvelles compétences, mais aussi les enseignants et organismes qui les accompagnent dans leur éducation.

Les objectifs sous-jacents de ce projet sont multiples :

      • Présenter l’entrepreneuriat durable et l’économie circulaire et les rendre attractifs en promouvant les opportunités de carrière ;
      • Donner un aperçu de l’impact sociétal des initiatives d’économie circulaire ;
      • Etablir des business models innovants et promouvoir les initiatives entrepreneuriales durables et la collaboration à l’échelle nationale, internationale et européenne ;
      • Renforcer la mise en réseau des organisations partenaires, des jeunes et d’autres acteurs de l’économie circulaire.

Un projet qui prend son envol

Nous avons célébré l’arrivée imminente de cette plateforme en ce début d’année. Événement qui mettait à l’honneur le projet mais aussi des entrepreneurs durables venus nous expliquer leurs expériences, leurs réussites et leurs échecs. Ils et elles ont également témoigné de l’importance de créer des projets durables qui répondent aux enjeux de la crise climatique.

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Une même voix pour le climat

Une même voix pour le climat

Début mai, Groupe One s’envolait au Sénégal, direction Toubakouta pour le projet « Une même voix pour le climat », un projet mené en partenariat avec l’ASBL Climate Voices (Bruxelles) et Nebeday (Sénégal) financé par Wallonie Bruxelles International (WBI). Marion nous raconte sa mission sur place.

Avant de nous raconter tes missions au Sénégal, peux-tu nous expliquer en quoi consiste le projet « Une même voix pour le climat » ?

Ce projet a pour objectif de favoriser la conscientisation et la participation citoyenne des jeunes à la lutte solidaire contre les changements climatiques et à la mise en œuvre des Objectifs du Développement Durable, à travers l’enjeu de la déforestation. La réalisation de cet objectif se base sur trois volets principaux : la sensibilisation en Belgique et au Sénégal, la conception d’un reportage écrit et d’un documentaire sur la déforestation au Sénégal et la mise en projet des jeunes par un programme de replantation d’arbres. Concrètement, Nebeday sensibilise les jeunes sénégalais à l’importance des arbres. Ils ont aussi un programme de replantation pour lutter contre la déforestation. Climate Voices s’occupe davantage du reportage sur la déforestation et Groupe One, de la sensibilisation. Le plus de ce projet est le partage de compétences entre nos deux pays. Le mois dernier, j’ai eu l’immense chance de me rendre au Sénégal et en septembre, un animateur de Nebeday viendra à Bruxelles pour témoigner dans nos écoles.

Comment s’est passé le séjour au Sénégal ?

C’était une expérience très intense ! Sur place, nous avions deux missions : le reportage et la sensibilisation.

Après quelques péripéties, nous sommes enfin arrivés à Toubakouta, où se trouve l’association Nebeday. Les animateurs avaient organisé un camp nature avec une vingtaine de jeunes. Une immersion totale dans leur environnement pendant 4 jours ! Ils terminaient leur camp lorsque nous sommes arrivés. Nous avons tout de même assisté à la replantation d’une dizaine d’arbres. Les enfants avaient les étoiles dans les yeux. Ils ne manquaient d’éloges par rapport à ce qu’ils venaient de vivre.

Le matin suivant la clôture du camp nature, nous avons roulé pendant plus de 6 heures vers Goumbayel, un village à l’orée d’une forêt située dans le Boundou. Pendant quatre jours, nous avons arpenté la forêt, constatant les dégâts d’une coupe d’arbres abusive. Christophe Schoune, journaliste pour le magazine Imagine Demain le Monde et membre de l’asbl Climate Voices, a réalisé une dizaine d’interview sur le terrain pour rendre compte de la situation. L’occasion pour moi d’écouter, d’apprendre, d’être en lien avec des personnes qui vivent les impacts du changement climatique. Un fabuleux apprentissage pour l’animatrice que je suis chez Groupe One !

Après ces quatre jours, nous sommes retournés à Toubakouta pour la partie sensibilisation.

 

 

En quoi consistait cette deuxième partie ?

Tout d’abord, sur base de la Fresque du Climat, un jeu sur les causes et conséquences du changement climatique, j’ai adapté les contenus à la réalité du Sénégal pour pouvoir former les animateurs de Nebeday à ce nouvel outil. Le lendemain, nous nous sommes rendus dans une école située à Djilor pour pouvoir tester l’outil, pour que les animateurs puissent se l’approprier et pour que je puisse leur faire un retour constructif sur leur animation pour qu’ils puissent le dispenser seuls. Les élèves étaient ravis et l’animation a recueilli un enthousiasme certain !

 

Quelles sont les prochaines étapes ?

Le reportage écrit sortira très prochainement dans le magazine Imagine Demain le Monde. Ensuite, le documentaire est en cours de montage et sera disponible gratuitement sur la plateforme www.climatevoices.be. Au Sénégal, Nebeday continue ses actions de replantation d’arbres. En ce qui concerne Groupe One, nous allons pouvoir inclure le documentaire dans nos animations pour illustrer concrètement nos propos et nous nous faisons une joie d’accueillir l’animateur de Nebeday en septembre pendant une semaine. Nous allons animer ensemble dans les classes belges.

 

En trois mots, qu’est-ce que cette expérience t’a apportée ?

Trois mots seraient trop courts pour exprimer ce que j’ai ressenti lors de cette expérience. Le partage, sans aucun doute. J’ai aussi réalisé combien nos réalités étaient différentes et à quel point les sujets liés au développement durable ne pouvaient et ne devaient pas être abordés de la même manière ici en Belgique ou là-bas au Sénégal. Je rajouterai humilité aussi, face à leur résilience, leur courage et leur ténacité.  

L’équipe « une même voix pour le climat » : Jean (Nebeday), Marion (Groupe One et Climate Voices), Christophe (Climate Voices et Imagine Demain le Monde), Baldé (Vidéaste)