Modèles économiques robustes : s’inspirer du vivant pour faire face aux crises

Modèles économiques robustes : s’inspirer du vivant pour faire face aux crises

Face aux crises à répétition, nos modèles économiques atteignent leurs limites. La performance et l’optimisation à tout prix ne sont plus viables. L’heure est au changement : coopération, diversification et gestion des ressources sont essentiels pour dessiner de nouveaux modèles économiques capables de résister aux fluctuations.

Dans un monde où tout va vite, la performance et l’optimisation sont vues comme les clés du succès, et les hommes d’affaire super-performants comme des icônes. Atteindre ses objectifs le plus rapidement possible avec le moins de moyens possible, telle est la quête de notre société actuelle.

Olivier Hamant, biologiste et chercheur à l’INRAE, s’inspire, lui, du vivant et propose un changement total de paradigme : la vraie clé, c’est la robustesse.  Revenons sur ses propos.

La robustesse, c’est quoi ?

C’est assez simple à comprendre : être robuste, c’est rester stable malgré les fluctuations (les crises, les changements importants).

Contrairement à la résilience qui consiste à revenir à son état initial après un choc, la robustesse, c’est absorber le choc et avancer malgré tout. C’est donc apprendre à encaisser sans tomber plutôt que se relever.

« La résilience c’est se relever après avoir subi un choc.
La robustesse c’est apprendre à encaisser ce choc sans tomber »

La performance a ses limites

Aujourd’hui, tout est optimisé au nom de la performance : coûts, process, profits, … Mais un système trop optimisé atteint plus rapidement ses limites.

Really ?

Oui. Petit flashback sur le blocage du canal de Suez en 2021 pour illustrer ce propos… Le 23 mars 2021, un porte-conteneur géant d’Evergreen s’échoue en plein canal de Suez à cause des mauvaises conditions météorologiques, bloquant complètement le passage dans les 2 sens pendant 6 jours. Cette année-là, c’est 12% du commerce mondial qui transite par ce canal et, selon l’assureur Allianz, les pertes financières s’élèvent de 6 à 10 milliards de dollars par jour de blocage.
Cet incident révèle que le modèle de commerce maritime mondial basé sur l’hyper-optimisation et le gigantisme est vulnérable et ne tient pas la route en cas de crise.

Mais la contre-performance a mauvaise presse. On nous a éduqué à la compétitivité, et ça ferait mauvais genre de ne pas viser d’être le ou la meilleure. Les figures super-performantes érigées au statut de maîtres de l’optimisation continuent d’être glorifiées et accèdent à toujours plus de pouvoir. Ils nous promettent la lune (ou Mars 😉) et enchaînent les succès en serrant les boulons au maximum. Sauf que les systèmes qu’ils proposent sont vulnérables à l’image de la crise du canal de Suez, et, quand ça craque, ce sont eux qui tombent en premier.

La contre-performance est nécessaire à notre robustesse. Olivier Hamant prend comme exemple la pause-café. Sur le papier, c’est du temps perdu. En réalité, c’est un moment où les idées fusent, où la coopération se tisse, où l’organisation devient plus robuste. Un ralentissement qui, paradoxalement, booste l’ensemble.

Autre exemple avec la gestion de l’approvisionnement. Lorsqu’une société diversifie ses fournisseurs, elle renonce aux réductions obtenues sur les grosses quantités commandées. Ses coûts d’approvisionnement augmentent. Ça va à l’encontre des principes d’économie d’échelle. Cependant, si l’un des fournisseurs disparait du jour au lendemain, l’activité sera à peine ébranlée.

À retenir : Les marges de sécurité sont contre-performantes mais elles permettent au système d’être robuste face aux crises qu’il pourrait rencontrer.

Un système qui bascule

Olivier Hamant le dit sans détour : « l’excès de contrôle nous fera perdre le contrôle ». 

Les crises actuelles nous le rappellent : l’optimisation aveugle nous a conduits à une fragilité systémique. Le changement climatique provoque des famines, des problèmes logistiques, des incendies, des déplacements massifs de populations… Et si nos modèles économiques peinent à encaisser, c’est parce qu’ils ont été conçus pour un monde stable et prédictible. Tout cela met en évidence une réalité : nous devons repenser nos modèles économiques en tenant compte de notre monde fluctuant et incertain. Et il est temps de s’inspirer de ce que les autres êtres vivants (non humains) font pour résister aux fluctuations de leur environnement.

Observons un arbre. Il ne pousse pas en flux tendu, il ne cherche pas l’optimisation de chaque goutte d’eau ou chaque rayon de soleil capté pour grandir plus vite et être plus beau. Non, il stocke. Il accumule des ressources dans ses racines, dans son tronc, et il n’y touche qu’en cas de besoin : sécheresse, maladie, hiver rude… Son secret ? Une gestion prudente des ressources, qui lui permet d’encaisser les aléas sans flancher.

C’est exactement ce que nos entreprises et nos sociétés devraient viser. Arrêter de fonctionner à flux tendu, laisser de la place aux imprévus, prévoir des marges. Faire fi de la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande qui repose sur l’idée que les échanges économiques sont rationnels et infinis mais qui omet une donnée fondamentale : la nature n’est ni gratuite, ni illimitée. La robustesse, c’est passer d’une logique « offre X demande » à une logique « besoins X ressources ».

Dans cette perspective, la nature devient un véritable partenaire, et non plus un simple stock à exploiter.

La biodiversité : le meilleur levier

La tendance actuelle est de faire le focus sur les problèmes de climat avec un indicateur clair : les émissions de CO2. C’est une erreur de notre part ! Réduire les émissions de CO2 est important, mais pas suffisant. On doit mettre le focus sur l’effondrement de la biodiversité.

Pourquoi ? En concentrant nos efforts sur la préservation de la biodiversité, on fera par la même occasion du bien au climat, aux ressources, etc. C’est le levier le plus systémique. De plus, ça ne coûte pas cher et on maîtrise déjà toutes les techniques (agroforesterie, agroécologie, permaculture, etc.)

Par ailleurs, plutôt que « décarboner » l’économie, il est nécessaire de la « décombustionner » (arrêter de brûler du carbone) et la recarboner intelligemment en remplaçant le pétrole et les métaux par des molécules biosourcées et biodégradables : en favorisant les ressources renouvelables, en utilisant des déchets organiques… bref, en produisant de la biomasse. Et cette biomasse doit servir 3 objectifs prioritaires dans cet ordre précis :

  1. Nourrir les services écosystémiques (la biodiversité) ;
  2. Garantir une alimentation pour tous ;
  3. Créer des biomatériaux

Et concrètement, on fait comment pour être robuste ?

Pour rester stable dans un milieu incertain, la première étape, c’est de se rendre adaptable. C’est-à-dire pousser à explorer tous les scénarios et à diversifier les solutions. Ça veut dire plus de polyvalence et d’inefficacité afin de mettre du jeu dans les rouages : diversifier ses activités, arrêter de dépendre d’un seul fournisseur, miser sur les circuits courts et l’économie circulaire et régénérative, … Autant de contre-performances qui augmentent la robustesse. C’est l’inverse de la spécialisation.

La gestion des ressources, élément-clé pour devenir robuste, remet en question notre rapport à propriété. On voit de plus en plus de modèles construits sur les principes de l’économie de la fonctionnalité. Plutôt que de vendre un produit, on propose son usage : c’est la voiture partagée plutôt que la voiture individuelle, l’impression facturée à la page plutôt que l’achat d’une imprimante. Résultat ? Une meilleure gestion des ressources et des modèles économiques qui tiennent sur la durée.

Ensuite, pour que tout ça fonctionne, il faut plus de coopération. A ne pas confondre avec collaboration. Collaborer, c’est avancer chacun sur son projet individuel en espérant que la somme des succès individuels sera positive pour le bien commun. Coopérer, c’est faire primer le bien commun sur ses objectifs individuels. C’est miser sur l’échange, le partage et la complémentarité. On ne joue plus en solo, mais en réseau. On ne s’appuie plus sur une abondance matérielle, mais sur une abondance d’interactions. Et spoiler : c’est précisément ce qui rend un système plus solide face aux secousses.

Un bon exemple ? La Maison Dandoy.

Cette biscuiterie bruxelloise (qui régale depuis 1829) a décidé d’arrêter d’exporter à l’autre bout du monde. Objectif : réduire son empreinte carbone et renforcer son ancrage local. Et ce n’est pas tout : elle fabrique désormais ses spéculoos avec de la farine issue à 100 % de l’agriculture régénérative. Ses virages assumés sont une manière de préserver la biodiversité et de stabiliser ses approvisionnements. Résultat ? Moins de dépendance aux fluctuations du marché, plus de solidité face aux crises. On dit bravo !

Le mot de la fin

Dans un monde où les crises s’enchaînent, la robustesse, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité. Miser dessus, c’est assurer un avenir plus stable, plus fiable, plus heureux. Et franchement, on dit oui !

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Inspirer les jeunes à bâtir une Europe robuste et durable grâce à l’e-learning

Inspirer les jeunes à bâtir une Europe robuste et durable grâce à l’e-learning

Pour relever les défis sociétaux auxquels fait face l’Europe, former les jeunes à l’économie circulaire et l’entrepreneuriat durable est essentiel. Découvrez comment une formation en e-learning peut être intégrée aux cursus pour bâtir des futurs modèles économiques robustes et durables.

L’Europe fait face à des défis sans précédent : dérèglements climatiques, inégalités sociales, crises économiques, pour n’en citer que quelques-uns. Ces enjeux sociétaux exigent des solutions innovantes pour construire et déployer des modèles économiques robustes – c’est-à-dire capable de s’adapter aux crises – et durables.

Pourtant, derrière chaque défi se cache une opportunité. Pour transformer ces opportunités en réalités, nous devons miser sur les jeunes. Ce sont les jeunes qui construiront l’Europe de demain, à condition d’être correctement outillé·es. C’est ici que la formation en économie circulaire et entrepreneuriat durable prend tout son sens.

La jeunesse, moteur de transformation

Les jeunes Européen·nes sont doté·es d’une incroyable énergie créative et d’une vision ouverte sur le monde. Ils et elles incarnent le changement, mais leur potentiel ne peut être pleinement exploité sans un cadre leur permettant de développer des compétences-clés : comprendre les principes d’un modèle économique circulaire, penser l’entrepreneuriat durablement, et collaborer au sein d’écosystèmes européens.

Investir dans leur formation, c’est leur offrir la capacité d’imaginer et de concrétiser des solutions qui bénéficieront à l’ensemble de la société. Et surtout, c’est donner naissance à une génération de leaders responsables capables de répondre aux enjeux de notre temps.

Circular Academy for Green Entrepreneurs (CAGE), un parcours européen en e-learning

Logo de la formation Circular Academy for Green EntrepreneursCe parcours d’accompagnement en ligne sur l’entrepreneuriat durable et l’économie circulaire a été imaginé par 4 partenaires européens : CNPCD (Roumanie), Miitr (Slovénie), Fitt (Roumanie) et Groupe One (Belgique). L’objectif est de proposer une formation complète avec des outils concrets pour que les participant·es puissent acquérir de nouvelles compétences en autonomie pour imaginer les solutions innovantes aux enjeux sociétaux.

Au-delà du parcours en e-learning, CAGE, c’est aussi des roadtrips inspirants organisés en Belgique et en Roumanie pour découvrir ce qui se fait déjà sur le terrain. Pour y participer, c’est simple : terminer le parcours online et soumettre son projet avant le 1er février pour participer au premier roadtrip qui aura lieu du 24 au 28 février 2024 en Belgique. Le suivant aura lieu en juin 2024 en Roumanie.

Pourquoi intégrer l’e-learning dans les programmes éducatifs ?

Cette formation en ligne sur l’économie circulaire et l’entrepreneuriat durable présente de nombreux avantages :

  • Flexibilité et accessibilité : Les modules e-learning permettent à des étudiants de toute l’Europe d’apprendre à leur rythme, sans contraintes géographiques.
  • Contenu innovant et actualisé : Ces cours mettent l’accent sur des cas concrets et des exemples tirés des meilleures pratiques européennes.
  • Formation pratique et collaborative : Les jeunes apprennent à concevoir des projets entrepreneuriaux concrets et à travailler en réseau au-delà des frontières.

En intégrant cette formation à leurs programmes, les enseignant·es du supérieur participent activement à l’émergence d’une génération de citoyen·nes engagé·es et compétent·es. Plus il y aura de jeunes participant·es actif·ves, plus la collaboration intra-européenne sera grande !

Un appel aux décideur·euses et enseignant·es

Les pouvoirs publics et les institutions éducatives jouent un rôle crucial. Soutenir ce type de formation, c’est bâtir une Europe plus robuste, plus unie et mieux préparée aux défis de demain. Nous avons besoin de votre engagement pour intégrer ces programmes innovants dans les cursus du supérieur et encourager la participation active des jeunes.

L’avenir de l’Europe repose entre les mains de ses jeunes. Offrons-leur les outils pour réussir. Ensemble, investissons dans leur potentiel, pour une société circulaire, durable et robuste.

 

Rejoignez-nous dans cette mission et faites de l’éducation au développement durable une priorité.

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Contact en cas de questions : marion.debacker@groupeone.be 

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Installer son activité au centre d’entreprise Village Partenaire, témoignage de Usages Architecture

Installer son activité au centre d’entreprise Village Partenaire, témoignage de Usages Architecture

Dimitri Fache et Gilles Debrun ont fondé le cabinet Usages Architecture pour se consacrer à l’architecture durable. Dans cette interview, ils expliquent pourquoi ils ont fait le choix de louer leurs bureaux au centre d’entreprises saint-gillois Village Partenaire.

Pouvez-vous présenter Usages Architecture ainsi que votre parcours entrepreneurial ?

Usages Architecture est un cabinet d’architecture fondé il y a 4 ans par mon associé, Dimitri Fache et moi-même, Gilles Debrun. Après avoir travaillé longtemps comme co-directeurs ou chefs de projet dans un grand bureau d’architecture à Bruxelles, on a décidé de débuter une nouvelle aventure entrepreneuriale.

Et on ne fait pas que ça ! On est à la fois architectes praticiens, on a aussi édité un livre sur l’architecture, et on enseigne également tous les deux à la faculté d’architecture de l’UCLouvain.

Ce qui nous a motivé à créer Usages et à le développer, c’est de pouvoir intégrer des valeurs sociétales et écologiques fortes.

    Pourquoi vous êtes-vous engagés dans la transition avec votre projet d’architectes ?

    Ce n’est pas anodin d’être entrepreneurs et enseignants à la fois. Le fait que notre bureau d’architecture n’est pas notre seule source de revenus nous a permis de placer plus haut le curseur sur la radicalité des valeurs qu’on voulait intégrer dans chacun des projets.

    En une phrase, Usages existe pour porter avec plus de radicalité des valeurs de service à la société, de biens communs et de transition écologique que dans notre ancien bureau, où elles s’étaient un peu effritées en raison de sa taille croissante.

    Pourquoi avez-vous choisi d’installer vos bureaux au Village Partenaire ?

    Plusieurs facteurs ont influencé notre décision de nous installer au Village Partenaire. Tout d’abord, la localisation pratique, notamment la proximité de Saint-Gilles, ce qui était un point important pour nous.

    Ensuite, on apprécie le projet du village et ses habitants. On voit bien que Groupe One et d’autres entrepreneurs hébergés partagent beaucoup de valeurs similaires aux nôtres. Il y a plein d’événements organisés pour qu’on puisse se rencontrer et échanger, même si nos métiers multiples nous empêchent d’y participer souvent.

    L’environnement du Village Partenaire a également été un élément déterminant. On a été séduits par l’accès rapide à des salles de réunion, des imprimantes et d’autres ressources, ce qui nous a permis de démarrer rapidement notre activité sans avoir à aménager entièrement un bureau. Par ailleurs, la cour pavée du centre et le petit restaurant chez Malik (Hibiscus) sont particulièrement agréables.

    On est satisfaits du service et de la qualité de l’endroit, ainsi que du rapport qualité-prix. L’accueil est chaleureux et il est facile de communiquer avec l’équipe Host.

    Ce sont tous ces aspects qui en ont fait le choix idéal pour l’installation d’Usages Architecture.

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    L’accessibilité alimentaire : un enjeu majeur pour nos sociétés modernes

    L’accessibilité alimentaire : un enjeu majeur pour nos sociétés modernes

    Alors que les demandes d’aide alimentaire montent en flèches et que le budget alloué à la nourriture de qualité diminue, la question de la sécurité alimentaire apparaît comme un enjeu essentiel de notre société actuelle. Analysons cette question épineuse et les pistes de solutions.

    1er constat : une précarité alimentaire en hausse

    En Belgique, on estime qu’une personne sur cinq est en situation de précarité. Cela signifie qu’avec un revenu mensuel faible, il leur est impossible de faire face à toutes les charges d’un ménage, l’alimentation incluse.

    L’aide alimentaire se multiplie

    Aujourd’hui, d’après le mémorandum 2024 de la Concertation d’Aide Alimentation à l’initiative de la Fédération des Services Sociaux, ce sont environ 600 000 personnes qui ont recours à des services sociaux d’aide alimentaire. Cela représente une augmentation de 30%, comparé aux chiffres d’avant les différentes crises connues depuis 2020. Ces aides prennent différentes formes :

      • La distribution de colis alimentaires contenant des denrées essentielles
      • Les restaurants sociaux qui proposent un repas chaud aux personnes en difficulté
      • Les épiceries sociales où les bénéficiaires peuvent acheter des produits alimentaires à des prix réduits
      • Les frigos solidaires pour permettre aux particuliers de partager des aliments frais et non périssables

    Ces initiatives, qui se dénombrent par centaines sur le territoire belge, manquent cruellement de moyens financiers et il est forcé de constater que la qualité de l’alimentation fournie par ces services d’aide alimentaire ne peut pas toujours être assurée.

    Un droit essentiel

    Pourtant, l’accessibilité alimentaire est essentielle. Il s’agit de la capacité des individus à obtenir des aliments de qualitésuffisamment nutritifs pour répondre à leurs besoins alimentaires. Dans une interview auprès de GoodFood.brussels, Laurence Van Malder, chargée de projet chez Groupe One et coordinatrice du projet V.R.A.C. (Vers un Réseau d’Achat et Commun) souligne que :

     « C’est tout simplement un droit humain. Quoi de plus nécessaire que manger ? C’est synonyme de partage, de nourriture bien sûr, mais aussi de bons moments. (…) Avoir accès à des produits de qualité est un pas vers une vie humainement plus appréciable et plus digne. »

    2ème constat : l’alimentation durable est peu accessible

    Et d’abord, qu’entend-t-on par « alimentation durable » ?

    Une alimentation durable intègre des critères de qualité tels que ceux proposés par le label Bio, que l’industrie agro-alimentaire n’intègre généralement pas :

      • la production de produits sains sans utiliser des produits phytosanitaires nocifs pour la santé des consommateur·rices et la biodiversité,
      • le respect du bien-être animal,
      • le respect de la vie des sols,
      • le respect de l’environnement et de la biodiversité,

    Cependant, le concept d’alimentation durable est plus large que les directives du cahier des charges du label Bio. Pour qualifier une alimentation de durable, celle-ci doit également respecter les critères suivants :

      • une production non-transformée, issue des circuits-courts et de saison,
      • une rémunération juste des agriculteur·ices,
      • des conditions de travail éthiques et correctes pour les travailleur·euses,
      • la viabilité des petits acteurs locaux.

    agriculture bio label bio

    L’alimentation durable est peu accessible car méconnue

    Selon Hervé Léonard, expert en alimentation durable et responsable de projets de recherche et innovation chez Groupe One, il est primordial de rétablir une image positive du label bio et de l’alimentation durable en général :

    « Les médias ont plutôt cassé l’image du bio notamment en diffusant des reportages sur certaines dérives, qui généralement des cas isolés. »

    Il est donc important de diffuser à grande échelle une information plus objective auprès de la population, toute classe sociale confondue, afin de sensibiliser de façon régulière aux vrais coûts de l’alimentation. En règle générale, le public est mal informé et ne peut pas prendre la mesure des plus-values de consommer durablement. C’est la porte ouverte aux idées reçues et aux amalgames :

    « Aujourd’hui, certaines personnes pensent même qu’il n’est plus possible de produire du bio parce que l’air est pollué. Ou encore, il y a confusion et assimilation de l’étiquette politique écolo au label bio. Ceci est dû à la méconnaissance de ce qu’est réellement le bio. »

    L’alimentation durable est peu accessible car chère, vraiment ?

    Mais qu’entend-t-on par « chère » ? Alors qu’en 1960, les ménages consacraient en moyenne 30% de leur budget à l’alimentation, aujourd’hui ce budget n’est plus que de 13%. Cette diminution provient, d’une part, du fait que le volume de la consommation d’alimentation a moins augmenté que la consommation des autres catégories de biens et de services, comme le logement ou la santé. Mais on constate, d’autre part, que la part de budget consacré à des besoins secondaires comme la télécommunication ou les loisirs a également augmenté, laissant peu de marge pour le choix d’une alimentation de qualité.

    Par ailleurs, la notion de coût de l’alimentation doit être vue de manière plus large, et notamment englober l’éthique, les effets sur la santé, l’environnement et sur le bien-être sociétal. Le système agro-alimentaire conventionnel a des coûts cachés importants : en réalité, les consommateur·trices voient leurs dépenses de santé augmenter (et par conséquent leurs impôts aussi), les producteur·trices sont rémunéré·es injustement et les générations futures héritent d’une dette écologique catastrophique. C’est en tenant compte de ces aspects que l’on peut évaluer le vrai coût de l’alimentation.

    Pourquoi l’accessibilité alimentaire représente-t-elle un enjeu majeur de notre société ?

    D’après Hervé Léonard, « nos sociétés humaines s’apprêtent à vivre des changements inédits. Pour s’adapter à ces changements, il est impératif de faire transiter nos systèmes alimentaires vers des modèles durables et résilients. C’est l’une des missions que nous poursuivons depuis plusieurs années chez Groupe One ».

    Nous avons pu constater lors des dernières crises majeures (la crise COVID et ensuite la crise énergétique, la crise agricole) le retour d’une certaine précarité. Les réactions tant des pouvoirs publics que des consommateurs convergent : les enjeux environnementaux sont évacués des préoccupations au profit d’une réduction des coûts. Le secteur alimentaire durable s’est vu tourné le dos au profit d’une alimentation low-cost.

    Les changements en cours et à venir ramènent donc la sécurité alimentaire au centre des préoccupations, avec de surcroît une contrainte environnementale forte vu l’impact du système alimentaire sur la biodiversité et sur les émissions de carbones. A court terme, ces enjeux sont en opposition. Toutefois, à long terme, il se pourrait qu’il ne puisse y avoir d’accessibilité alimentaire pour tous qu’à condition d’avoir un système alimentaire résilient, capable de s’adapter aux différentes crises, un système qui est davantage ancré dans la production locale, moins dépendant des importations et des énergies fossiles.

    IL nous paraît donc important de promouvoir des initiatives qui tentent d’allier les deux préoccupations : l’accessibilité et la durabilité de l’alimentation.

    L’émergence de réponses pour la sécurité alimentaire

    VRAC association bruxelles

    Les pouvoirs publics ont un rôle clé pour adresser ces défis. C’est notamment grâce à ce soutien que projets comme V.R.A.C. (Vers un Réseau d’Achat en Commun) ont pu voir le jour. Le principe de cette association, née en France en 2013, repose sur l’achat groupé appliqué aux aliments de qualité, tels que définis plus haut, permettant ainsi d’obtenir des prix plus avantageux. En visant prioritairement les consommateur·trices précarisé·es, V.R.A.C. lutte contre la précarité des deux côtés du système alimentaire : rendre les produits de qualité plus accessibles, tout en assurant un revenu juste pour les producteur·trices.

    En 2022, les équipes de Groupe One ont combiné leur expertise et leur compétences entrepreneuriales pour développer le réseau V.R.A.C. à Bruxelles. Désormais bien implantée, Groupe One œuvre à autonomiser cette jeune asbl bruxelloise et étend le projet en créant une nouvelle asbl V.R.A.C. à Charleroi en Wallonie.

    Quelles seraient les pistes d’action pour que tout le monde ait accès à une alimentation de qualité ?

    Pour répondre à cette question, il est important de se rappeler qu’il s’agit de tout un système à déconstruire pour pouvoir arriver à une nouvelle façon de produire et de consommer. Voici quelques pistes d’action vers le changement :

      • Arrêter de soutenir les modèles qui ne sont pas durables,
      • Sanctionner les pratiques nocives pour la santé, l’environnement et les conditions de travail indignes,
      • Valoriser les modèles durables et les rémunérer pour leur exemplarité,
      • Informer et sensibiliser le public sur l’alimentation durable et bio, et ce de manière régulière,
      • Favoriser le circuit-court et relocaliser nos systèmes alimentaires, ce qui permet à la fois de consommer mieux mais aussi de faire face aux crises mondiales,
      • Agir sur la restauration collective et proposer gratuitement les repas dans les écoles.

    Concernant ce dernier point, des actions sont mises en place dans plusieurs écoles en Wallonie grâce au Collectif des Cantines Durables dont Groupe One fait partie.

    Aussi pour diminuer la précarité alimentaire au profit de l’accessibilité alimentaire, il est important de :

      • S’attaquer à l’aide alimentaire classique et au manque de moyen des organisations qui sont contraintes actuellement de se diriger vers des produits industriels à bas prix,
      • Laisser à ce public l’opportunité de choisir comment consommer en augmentant ses moyens financiers (le revenu minimum, par exemple).

    Forte heureusement, un collectif d’association, le CréaSSA, créé en 2021 à l’initiative de FIAN, se réunissent de façon informelle pour penser, questionner, construire et porter un projet de sécurité sociale de l’alimentation en Belgique. Si de nombreux freins semblaient présents auprès des pouvoirs publics, ceux-ci ont, à force de discussions, montré un intérêt sur la question. Le sujet avance donc dans la sphère politique, cependant au vu des derniers résultats électoraux, nous espérons que les nouvelles formations politiques prendront aussi conscience de l’importance de l’accessibilité à l’alimentation durable dans les politiques futures.

    Affaire à suivre…

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    En parlant de s’entourer, de quel type d’accompagnement avez-vous bénéficié ? 

    Juliette : Au début on ne savait pas vraiment où nous orienter pour trouver un bon accompagnement. C’est pour ça qu’on a assisté à plusieurs séances d’informations mais aucunes ne semblaient correspondre à nos besoins.  

    Finalement, c’est en échangeant avec une connaissance que nous avons trouvé les accompagnements qui étaient proposés par Groupe One au Village Partenaire. Notre coach, Christophe Grasser, nous a apporté une énorme aide pour remettre en ordre nos idées et tous nos documents. Il a bien pris le temps de comprendre notre projet et nos besoins financiers. Nous avions déjà un business plan semi-écrit et rempli de chiffres, il a vraiment su mettre de l’ordre dans nos idées ! C’était un coaching très complet et très pro. 

    Ophélie : Il a aussi été d’une grande aide pour l’aspect financier de notre projet, en nous conseillant sur les meilleures options de financement et en nous aidant à comprendre les primes disponibles. On a donc postulé pour la prime Village Finance qui nous a été accordée grâce à ses conseils judicieux !  

    Juliette : Ce que je retiens, ce sont vraiment les mots rassurants de Christophe : en nous encourageant toujours un peu plus, nos doutes et nos craintes ne prenaient plus le dessus dans notre parcours entrepreneurial  

    Maintenant que votre entreprise est lancée, quels sont les avantages et challenges de travailler en tant qu’indépendantes 

    Ophélie et Juliette : Depuis l’ouverture fin janvier, nous ne cessons tous les jours d’en apprendre un peu plus sur la notion d’indépendance. Ayant été habituées auparavant à avoir une direction au-dessus de nous, la gestion tant bien administrative que financière ne nous concernait pas. On travaillait pour recevoir notre salaire et point. Maintenant, on a cet avantage de pouvoir façonner notre entreprise en fonction de nos désirs.  

    On a aussi l’avantage d’avoir été très bien accueillies dans notre quartier. Dès qu’on a ouvert nos portes à Saint-Gilles, on a remarqué qu’il y avait un réel besoin en matière de fleurs. On commence à avoir des clients fidèles, ce qui nous rassure sur notre choix, et c’est très gratifiant de voir des clients revenir chaque semaine, ou nous conseiller à leurs proches ! Ça témoigne bien de la qualité de notre service et de nos produits !  

    Juliette : Maintenant, tout n’est pas rose. Et c’est le cas de la dire !  

    Le plus gros challenge est lié à l’approvisionnement des fleurs chez nos fournisseurs. Chez nous, nous mettons à disposition des fleurs de saison de producteurs belges et durables. Mais hors saison, ça se corse ! Maurice s’engage à rester transparent et privilégie les produits locaux. Les fleurs sont donc européennes avec une majorité d’origine française et italienne.  

    Créations de la boutique.Ophélie : Nous devons jongler entre différents fournisseurs et apprendre à choisir les meilleures options en termes de qualité, d’impact environnemental et de transparence. C’est un processus complexe qui demande de la vigilance. 

    Quelle est la devise qui définit votre état d’esprit d’entrepreneures ? 

    Juliette : Ouh la question compliquée…  

    On boit beaucoup de café, il nous a accompagné du début jusqu’à maintenant donc dans un sens plus métaphorique, on pourrait dire que notre état d’esprit d’entrepreneures est comme un bon café : fort, intense, riches en saveurs et énergies. Ça représente bien notre manière de travailler et notre détermination qui se renforce avec le temps.  

    Le tout avec une bonne playlist en fond de boutique 😉  

    Où en est votre commerce aujourd’hui ?  

    Ophélie et Juliette : Notre boutique a vraiment bien avancé depuis son ouverture. Nous commençons à recevoir plusieurs demandes pour des événements tels que des mariages. C’est très encourageant pour nous car ça nous permet de sécuriser nos finances avec des montants plus importants. C’est aussi très important pour nous d’apporter une pierre à l’édifice d’un jour aussi important pour un couple !  

    En ce qui concerne nos objectifs, nous travaillons actuellement sur la formation d’Ophélie sur la connaissance florale, ce qui représente une étape importante pour nous.  

    Nous n’avons pas nécessairement fixé d’objectifs chiffrés pour le moment, mais nous sommes conscientes de l’importance de rentabiliser notre entreprise. Notre objectif principal est de faire en sorte que notre boutique actuelle fonctionne de manière optimale et maintienne la qualité de service que nous offrons à nos clients. Nous avons également des projets d’aménagement pour notre atelier et notre stock. 

    Affaire à suivre, on ne va pas tout dévoiler dans cette interview haha. 

    Un petit conseil à donner aux futur·es entrepreneur·es ou aux personnes qui hésitent encore à se lancer ? 

    Juliette : Un conseil essentiel qu’on doit toujours garder en tête, c’est d’être toujours déterminé·e, même si vous allez rencontrer des moments plus durs que d’autres. Ne jamais baisser les bras. Toujours croire en votre réussite, être rigoureux·se, ouvert·es aux conseils et jugements, et garder votre objectif final en tête !  

    Ophélie : Si vous avez peur de vous lancer tout·e seul·e, lancez-vous à deux. C’est rassurant de se dire qu’on à une épaule sur laquelle s’appuyer. Si vous avez un doute, ne vous lancez pas directement, continuez toujours à creuser jusqu’à trouver le trésor et l’exposer aux yeux de tous avec fierté !  

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