Comment durabiliser son entreprise de service ? Le cas de Shape Law Firm

Comment durabiliser son entreprise de service ? Le cas de Shape Law Firm

Eh oui ! L’économie durable s’applique également aux entreprises de services. Dimitri et Jennyfer, avocats au barreau de Bruxelles, ont fait le choix d’améliorer leur impact sociétal. Découvrez leur expérience et inspirez-vous des actions concrètes qu’ils ont mises en place.

Dimitri a créé son cabinet avec son ami Tibault il y a 8 ans. Depuis lors, le cabinet a grandi et est aujourd’hui composé de 8 personnes. Il y a presque 3 ans, Jennyfer a rejoint l’équipe en qualité d’office manageuse. Récemment, ils ont décidé de retravailler plusieurs axes de leur modèle d’entreprise, comme leur marque, leur impact social et environnemental.

Ce dernier point est devenu très sensible pour eux suite à une grosse prise de conscience, et c’est dans cette dynamique qu’ils ont décidé de rejoindre le programme Explore.

Pourquoi avez-vous eu envie de rendre votre activité plus durable ?

Dimitri : Il y a une commission au sein du barreau qui est assez active dans tout ce qui concerne le climat. On a été invités à une conférence qui avait pour thème « Organiser la transition écologique des cabinets d’avocats ». Et en sortant de là, on s’est dit : « Il faut qu’on agisse, c’est pas possible ! »

Dans un écosystème ou tout est interconnecté, on a vraiment envie d’en être acteur. Et être acteur, ça passe à mon sens par une identité forte qui se concrétise autour de 3 axes :

Avant, le nom du cabinet était la somme de nos deux noms à Tibault et à moi : le Hardÿ & Paternostre. On l’a transformé en Shape Law Firm. Pourquoi Shape ? Parce qu’on est davantage dans la négociation raisonnée plutôt que dans le conflit statique avec deux positions où un juge tranche, on est dans la dynamique d’une recherche de solutions qui a une vraie plus-value pour tous les acteurs du conflit. « Shape » en anglais, cela veut dire « façonner, concevoir ». Ça implique une dimension d’action, de dynamisme, qui nous paraît être fondamentale dans la recherche de solutions.

Et puis à côté de ça, notre identité passe aussi par notre impact social. On a fait le choix au sein du cabinet de redistribuer un peu de notre temps et de notre argent pour servir des cas ou des causes qui nous semblent justes. On a pris conscience qu’il ne fallait pas qu’on attende d’avoir « réussi » une carrière professionnelle pour s’y mettre. Et donc aujourd’hui, on se dit qu’on peut « donner » tous les jours à notre mesure selon nos moyens. Pour réaliser ça, on s’est fait accompagner par un autre organisme « Innovative Sharing » qui accompagne les entrepreneurs philanthropes et les investisseurs sociaux pour maximiser leur impact social.

Le troisième axe est environnemental. On avait envie d’agir dans le bon sens et comme l’envie ne suffit pas, on a participé à Explore. Le programme nous a permis de concrétiser les choses.

Comment avez-vous entendu parler d’Explore ?

Dimitri : En fait, grâce à la femme derrière moi (rires) ! [ndlr. : en désignant une participante du programme également avocate] 

Suite à notre prise de conscience après cette conférence, on était un peu désemparés parmi toutes les solutions qui s’offraient à nous. Les offres des boîtes de consultance étaient assez chères. Et on avait du mal à débourser autant d’argent sans garantie que ça correspondait bien à notre besoin.

C’est là que j’en ai parlé à Florence, qui travaille chez Intakt Law Firm, un autre cabinet d’avocats. Elle m’a parlé de l’incubateur Explore, un programme qu’elle venait tout juste d’intégrer.

J’ai donc pris contact avec Manon qui est coach pour Explore. La nouvelle session du programme venait de commencer mais si on se décidait rapidement, on pouvait prendre le train en route ! Elle m’a bien expliqué ce qu’allait nous apporter le programme et ça s’est tout de suite éclairé. Ce qui nous a convaincu, c’est ce processus de mise en compétences, le fait d’être acteur de notre transition et de pouvoir s’approprier les choses, c’est la grande force du parcours Explore !

Dans le cadre d’une entreprise de service, comment et quelles actions peut-on mettre en place pour se durabiliser ?

Jennyfer : C’est marrant parce que ça a été une première crainte au début du programme : On a envie d’agir mais on fait quoi et comment. Et en fait, je me rends compte maintenant qu’on a plein de pistes d’actions et qu’on doit plutôt se canaliser pour ne pas partir dans tous les sens.

Alors effectivement, par rapport à une entreprise qui vend des produits, qui a des stocks et qui achète des matières premières, on aura moins d’impact et un moindre champ d’action en termes d’achats par exemple. Mais en réalité, même si on a un métier de service, on a un impact sur plein de choses et notamment tout ce qui est numérique ou ce qui est lié à la mobilité. La bonne nouvelle, c’est qu’en réalisant notre Bilan Carbone pendant Explore, le résultat n’était pas catastrophique ! Bien sûr, ça n’est pas pour ça qu’il ne faut rien faire ! On a très envie d’agir et changer, de prendre les meilleures habitudes possibles.

Et concrètement, qu’est-ce que vous allez faire ?

Jennyfer : Le tout premier point, c’est la conscientisation de l’équipe. On a vraiment envie que ça devienne un challenge d’équipe et de les conscientiser de façon agréable.

À côté de ça, on a quand même envie d’évoluer sur le plan mobilité, c’est vraiment un des grands chantiers. Suite au comité d’experts, on nous a donné quelques pistes et je crois qu’il va falloir qu’on creuse aussi un peu plus en interne.

On a aussi plusieurs audits planifiés prochainement : bâtiment, énergie, achats, … Ce qui signifie qu’il y aura d’autres plans d’actions à mettre en œuvre.

L’idée n’est pas de tout changer du jour au lendemain, mais petit à petit pour ne pas brusquer l’équipe et avancer ensemble. C’est important que toutes les actions aient un sens pour tous.

Quels sont les avantages d’un programme comme Explore ?

Jennyfer : L’accès à la bonne information et les contacts directs avec les bons interlocuteurs. C’est tout bête mais c’est beaucoup plus facile d’avancer quand on vous donne directement la bonne adresse email du bon expert qui pourra vous aider. De plus, ces experts connaissent le programme et sont donc encore plus présents pour nous soutenir. C’est beaucoup de contacts et beaucoup d’échanges.

Aussi, personnellement, j’ai vraiment été fascinée par d’autres membres du programme qui sont parfois tout seuls pour gérer leur boîte et ils débloquent quand même du temps pour améliorer leur business. Je me suis vraiment dit « Waouh ! ». Ça me donne encore plus envie d’agir et de changer les choses.

Dimitri : J’ajouterais aussi la crédibilité du programme et des membres, on sent qu’ils n’instrumentalisent pas le mot durable, ils le vivent. Le terme « durabilité » n’est pas utilisé à mauvais escient ici. D’ailleurs on le ressent déjà dans le lieu, tout ça est très imprégné et chacun mène une mission qui ne sonne pas faux. Ça donne confiance en le programme et ça nous conforte aussi dans nos actions.

Et peut-être aussi un point positif, c’est le réseau, on crée beaucoup de lien et de contacts, ce qui fait que quand tu intègres Explore, tu intègres un réseau.

Jennyfer : Ce que j’ai aimé aussi, c’est la disponibilité. Je sais que si j’ai un gros doute, je peux toujours reprendre contact et ce côté humain est très important. D’ailleurs, je suis un peu triste qu’on arrive au bout !

Avez-vous atteint les objectifs que vous vous étiez fixé pour améliorer l’impact environnemental de votre cabinet d’avocats ?

Jennyfer : De mon côté oui, ça m’a aidé à me structurer et à surmonter mes doutes.

On a encore un travail de structuration à faire car on a ouvert les yeux sur plein d’actions qu’il va falloir planifier. Mais grâce à un outil, on va pouvoir inscrire tout ça dans le temps et que ça dure sur le long terme.

Dimitri : L’objectif de mise en mouvement est atteint et maintenant qu’on a les clés, c’est à nous d’agir. On a déjà commencé, ça va être une dynamique dans le long terme.

Vous aussi vous êtes entrepreneur·e·s et vous ressentez l’urgence d’agir pour la transition économique ?

Explore et la communauté des entrepreneur·e·s durables. Bénéficiez gratuitement d’un coaching sur mesure pour rendre votre entreprise plus durable et mettre plan d’action concret, adapté à votre réalité.

Dimitri a créé son cabinet avec son ami Tibault il y a 8 ans. Depuis lors, le cabinet a grandi et est aujourd’hui composé de 8 personnes. Il y a presque 3 ans, Jennyfer a rejoint l’équipe en qualité d’office manageuse. Récemment, ils ont décidé de retravailler plusieurs axes de leur modèle d’entreprise, comme leur marque, leur impact social et environnemental.

Ce dernier point est devenu très sensible pour eux suite à une grosse prise de conscience, et c’est dans cette dynamique qu’ils ont décidé de rejoindre le programme Explore.

Pourquoi avez-vous eu envie de rendre votre activité plus durable ?

Dimitri : Il y a une commission au sein du barreau qui est assez active dans tout ce qui concerne le climat. On a été invités à une conférence qui avait pour thème « Organiser la transition écologique des cabinets d’avocats ». Et en sortant de là, on s’est dit : « Il faut qu’on agisse, c’est pas possible ! »

Dans un écosystème ou tout est interconnecté, on a vraiment envie d’en être acteur. Et être acteur, ça passe à mon sens par une identité forte qui se concrétise autour de 3 axes :

Avant, le nom du cabinet était la somme de nos deux noms à Tibault et à moi : le Hardÿ & Paternostre. On l’a transformé en Shape Law Firm. Pourquoi Shape ? Parce qu’on est davantage dans la négociation raisonnée plutôt que dans le conflit statique avec deux positions où un juge tranche, on est dans la dynamique d’une recherche de solutions qui a une vraie plus-value pour tous les acteurs du conflit. « Shape » en anglais, cela veut dire « façonner, concevoir ». Ça implique une dimension d’action, de dynamisme, qui nous paraît être fondamentale dans la recherche de solutions.

Et puis à côté de ça, notre identité passe aussi par notre impact social. On a fait le choix au sein du cabinet de redistribuer un peu de notre temps et de notre argent pour servir des cas ou des causes qui nous semblent justes. On a pris conscience qu’il ne fallait pas qu’on attende d’avoir « réussi » une carrière professionnelle pour s’y mettre. Et donc aujourd’hui, on se dit qu’on peut « donner » tous les jours à notre mesure selon nos moyens. Pour réaliser ça, on s’est fait accompagner par un autre organisme « Innovative Sharing » qui accompagne les entrepreneurs philanthropes et les investisseurs sociaux pour maximiser leur impact social.

Le troisième axe est environnemental. On avait envie d’agir dans le bon sens et comme l’envie ne suffit pas, on a participé à Explore. Le programme nous a permis de concrétiser les choses.

Comment avez-vous entendu parler d’Explore ?

Dimitri : En fait, grâce à la femme derrière moi (rires) ! [ndlr. : en désignant une participante du programme également avocate] 

Suite à notre prise de conscience après cette conférence, on était un peu désemparés parmi toutes les solutions qui s’offraient à nous. Les offres des boîtes de consultance étaient assez chères. Et on avait du mal à débourser autant d’argent sans garantie que ça correspondait bien à notre besoin.

C’est là que j’en ai parlé à Florence, qui travaille chez Intakt Law Firm, un autre cabinet d’avocats. Elle m’a parlé de l’incubateur Explore, un programme qu’elle venait tout juste d’intégrer.

J’ai donc pris contact avec Manon qui est coach pour Explore. La nouvelle session du programme venait de commencer mais si on se décidait rapidement, on pouvait prendre le train en route ! Elle m’a bien expliqué ce qu’allait nous apporter le programme et ça s’est tout de suite éclairé. Ce qui nous a convaincu, c’est ce processus de mise en compétences, le fait d’être acteur de notre transition et de pouvoir s’approprier les choses, c’est la grande force du parcours Explore !

Dans le cadre d’une entreprise de service, comment et quelles actions peut-on mettre en place pour se durabiliser ?

Jennyfer : C’est marrant parce que ça a été une première crainte au début du programme : On a envie d’agir mais on fait quoi et comment. Et en fait, je me rends compte maintenant qu’on a plein de pistes d’actions et qu’on doit plutôt se canaliser pour ne pas partir dans tous les sens.

Alors effectivement, par rapport à une entreprise qui vend des produits, qui a des stocks et qui achète des matières premières, on aura moins d’impact et un moindre champ d’action en termes d’achats par exemple. Mais en réalité, même si on a un métier de service, on a un impact sur plein de choses et notamment tout ce qui est numérique ou ce qui est lié à la mobilité. La bonne nouvelle, c’est qu’en réalisant notre Bilan Carbone pendant Explore, le résultat n’était pas catastrophique ! Bien sûr, ça n’est pas pour ça qu’il ne faut rien faire ! On a très envie d’agir et changer, de prendre les meilleures habitudes possibles.

Et concrètement, qu’est-ce que vous allez faire ?

Jennyfer : Le tout premier point, c’est la conscientisation de l’équipe. On a vraiment envie que ça devienne un challenge d’équipe et de les conscientiser de façon agréable.

À côté de ça, on a quand même envie d’évoluer sur le plan mobilité, c’est vraiment un des grands chantiers. Suite au comité d’experts, on nous a donné quelques pistes et je crois qu’il va falloir qu’on creuse aussi un peu plus en interne.

On a aussi plusieurs audits planifiés prochainement : bâtiment, énergie, achats, … Ce qui signifie qu’il y aura d’autres plans d’actions à mettre en œuvre.

L’idée n’est pas de tout changer du jour au lendemain, mais petit à petit pour ne pas brusquer l’équipe et avancer ensemble. C’est important que toutes les actions aient un sens pour tous.

Quels sont les avantages d’un programme comme Explore ?

Jennyfer : L’accès à la bonne information et les contacts directs avec les bons interlocuteurs. C’est tout bête mais c’est beaucoup plus facile d’avancer quand on vous donne directement la bonne adresse email du bon expert qui pourra vous aider. De plus, ces experts connaissent le programme et sont donc encore plus présents pour nous soutenir. C’est beaucoup de contacts et beaucoup d’échanges.

Aussi, personnellement, j’ai vraiment été fascinée par d’autres membres du programme qui sont parfois tout seuls pour gérer leur boîte et ils débloquent quand même du temps pour améliorer leur business. Je me suis vraiment dit « Waouh ! ». Ça me donne encore plus envie d’agir et de changer les choses.

Dimitri : J’ajouterais aussi la crédibilité du programme et des membres, on sent qu’ils n’instrumentalisent pas le mot durable, ils le vivent. Le terme « durabilité » n’est pas utilisé à mauvais escient ici. D’ailleurs on le ressent déjà dans le lieu, tout ça est très imprégné et chacun mène une mission qui ne sonne pas faux. Ça donne confiance en le programme et ça nous conforte aussi dans nos actions.

Et peut-être aussi un point positif, c’est le réseau, on crée beaucoup de lien et de contacts, ce qui fait que quand tu intègres Explore, tu intègres un réseau.

Jennyfer : Ce que j’ai aimé aussi, c’est la disponibilité. Je sais que si j’ai un gros doute, je peux toujours reprendre contact et ce côté humain est très important. D’ailleurs, je suis un peu triste qu’on arrive au bout !

Avez-vous atteint les objectifs que vous vous étiez fixé pour améliorer l’impact environnemental de votre cabinet d’avocats ?

Jennyfer : De mon côté oui, ça m’a aidé à me structurer et à surmonter mes doutes.

On a encore un travail de structuration à faire car on a ouvert les yeux sur plein d’actions qu’il va falloir planifier. Mais grâce à un outil, on va pouvoir inscrire tout ça dans le temps et que ça dure sur le long terme.

Dimitri : L’objectif de mise en mouvement est atteint et maintenant qu’on a les clés, c’est à nous d’agir. On a déjà commencé, ça va être une dynamique dans le long terme.

Vous aussi vous êtes entrepreneur·e·s et vous ressentez l’urgence d’agir pour la transition économique ?

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Le café-librairie « Helaba » a vu le jour à Genappe. Un projet de longue haleine et de nombreux défis qu’Alessandra a su relever avec brio.

Après s’être formée pour maîtriser chaque aspect de son projet d’entreprise, cette libraire passionnée nous propose un lieu propice à l’enchantement : un café-librairie avec d’une part des livres illustrés soigneusement sélectionnés et d’autre part de produits locaux issus de circuits courts, le tout mêlé à la bonne odeur du vrai café et du chocolat chaud.

Pour Alessandra, l’entrepreneuriat n’était pas une vocation mais est devenu un moyen de vivre de ses passions et de nous les partager. L’accompagnement était, selon elle, enrichissant et surtout essentiel pour créer des synergies.

Embarquez avec nous pour découvrir son parcours et sa vision de l’entrepreneuriat !

Pourrais-tu expliquer brièvement ton parcours jusqu’à l’idée d’entreprendre ?

Au départ, j’ai fait une formation de typographe à la Cambre, j’aimais beaucoup le livre en tant que livre illustré. Étant très jeune, je dessinais déjà beaucoup. Et l’amour de la lettre s’étant également affirmé, j’ai choisi d’étudier la typographie.

J’ai entamé ma carrière à la Commission Européenne avec des missions comme la mise en page de sites web et puis dans l’évènementiel. Comme cet environnement ne me portait pas plus que ça, j’ai décidé de faire une agrégation et j’ai ensuite enseigné pendant un an différentes matières artistiques en secondaire, de la première à la rhéto. Ça a été pour moi une révélation car transmettre, c’est un des plus beaux métiers du monde. Cependant, les contraintes liées à l’évaluation, les programmes, l’administratif et par-dessus tout l’ambiance et les jalousies entre professeurs m’ont coupée dans mon élan.

Alors, je suis retournée travailler en tant qu’employée et j’ai été engagée par un groupe de presse qui édite un journal quotidien belge. C’était vraiment pour moi un des meilleurs jobs que j’ai eus, c’était un peu comme une famille. Et puis le groupe a été racheté par de grosses structures et cet esprit s’est malheureusement perdu.
C’est là que petit à petit, j’ai réalisé que pour être heureuse, motivée et retrouver du sens dans ce que je faisais, il fallait que je fasse quelque chose que j’aime.

J’avais d’un côté cette passion pour le livre en tant qu’écrit visuel, une culture de l’imaginaire depuis toujours et de l’autre côté je suis devenue aussi passionnée de café. C’est ce qui m’a amené doucement vers la création de « Helaba », un café-librairie en plein centre de Genappe.  

De quel type d’accompagnement avez-vous bénéficié et comment cela s’est-il déroulé ?

D’abord bruxelloise et salariée, j’ai fait appel aux services du Guichet d’Economie Locale de Saint-Gilles (ndlr. : Ie G.E.L. est le service bruxellois d’accompagnement à la création d’entreprise – faisant partie de l’offre START de Groupe One) ou j’ai appris à faire mon business plan et à me poser les bonnes questions, à planifier quelles étapes étaient nécessaires pour atteindre mon objectif. À ce moment, il me manquait certaines qualifications. Je me suis donc formée en café, en pâtisserie, en boulangerie, en time-management, en conteuse d’histoire et même en barmaid… Plein de choses précieuses qui n’ont fait que me conforter sur mon idée de projet et ont permis à cette idée de mûrir. C’est sur les conseils de mon coach de l’époque que j’ai suivi une formation en café et c’est même devenu ma seconde passion ! Tout cela en parallèle avec mon emploi.

Le gros chamboulement à ce moment-là, ça a été d’apprendre que j’allais devenir maman d’un petit garçon. Ce n’était pas du tout prévu ! Il me fallait réorganiser ma vie de famille, ma vie professionnelle et trouver un équilibre qui me permettait de me rapprocher de mon petit garçon comme je le souhaitais. Les valeurs humaines prenaient de plus en plus de place. J’ai continué à assurer certaines missions, puis j’ai arrêté mon travail après plus de 10 ans.

Entre-temps, j’ai souhaité revenir à la campagne et quitter Bruxelles et je suis revenue chez mes parents. Comme je n’avais personne pour garder mon petit garçon, je ne travaillais plus. J’ai alors pu bénéficier de l’accompagnement CREO (ndlr. : un programme de l’offre START de Groupe One spécifiquement destiné à accompagner les demandeur·se·s d’emploi wallon·ne·s qui souhaitent entreprendre).
J’y ai trouvé une grande source de motivation à travers mon coach et beaucoup d’étapes concrètes à réaliser, notamment l’étude de marché. J’ai également suivi le parcours formations collectives. Finalement, être accompagnée par plusieurs experts m’a permis d’aller toujours plus loin grâce à la vision de chacun.

Pour une raison d’éligibilité, je n’avais pas accès à la bourse Airbag mais actuellement, je suis en train de réaliser toutes les démarches pour obtenir la prime « Objectif proximité » et je suis accompagnée dans la réalisation de mon crowdfunding.

Quel a été la plus-value de cet accompagnement par rapport au fait de se lancer seule ?

Je pense qu’il faut se faire accompagner. On a besoin d’autres synergies et d’ouvrir des brèches qu’on n’ouvrirait pas seul·e. Ça permet réellement d’aller plus loin.

À l’heure actuelle, on parle de plus en plus d’environnement, de décroissance et de la valeur humaine au centre qui est de plus en plus importante. En cela, l’accompagnement et les échanges amènent des synergies avec des gens qui font d’autres projets. J’ai toujours des contacts avec des gens avec qui j’étais en formation collective. Et aussi, certaines ressources que m’avait donné mon coach sont devenues des rencontres essentielles dans mon parcours.

Ça m’a permis aussi de lever certains doutes que j’avais par rapport à l’entrepreneuriat : je viens d’une famille d’immigrés avec un rapport au travail qui est plutôt basé sur la sécurité d’un emploi, donc me lancer par moi-même, ça m’a fait un peu peur. Grâce au coaching, on peut décortiquer tout ça et se rendre compte que c’est possible.

L’étude de marché m’a aussi vraiment permis de me rendre compte de ce qui pouvait marcher et de croire en mon projet après avoir eu plus d’une centaine de réponses.

Où en est ton projet aujourd’hui ?

Après m’être formée pour être en mesure de maîtriser chaque aspect de mon métier, j’ai trouvé le local parfait (pas du premier coup, mais nous y voilà) et heureusement, mon papa m’a beaucoup aidée pour l’aménagement. J’ai donc pu ouvrir il y a 15 jours. J’ai encore plein de choses à mettre en place : des animations, un projet de café poussette, je dois aussi faire mon inauguration et mener à bien mon crowdfunding.

Mon crowdfunding est actuellement disponible sur la plateforme Ulule, chaque personne peut contribuer à mon projet en échange d’une contrepartie d’origine locale, c’est donnant-donnant et c’est ça qui est chouette !

Comment te sens-tu en tant que nouvelle entrepreneuse ?

Créer son emploi, ça n’a pas de prix, même si je suis encore dans une phase pleine de questionnements car maintenant, il faut que tout roule. Le fait d’ouvrir, c’est déjà s’ouvrir à l’expérience et se permettre de s’adapter à la réalité. Adapter mes tâches, mes animations, aux moments de calme ou d’affluence, par exemple.

L’important pour moi, c’est de faire quelque chose qui me plaît et de vivre une vie professionnelle qui ne soit pas une contrainte.

Puis il y a la rencontre avec les gens, il y a la découverte, il y a le partage, il y a toujours une émulation. Cette liberté dans le travail, je crois que c’est ce qu’aimerait tout un chacun. Réaliser un tel projet, c’est un peu comme avoir un deuxième enfant !

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L’entrepreneuriat peut être à la fois très tentant et très effrayant en tant que femme. Sandrine, experte intervenante du programme WomenLab, nous partage son expérience de femme entrepreneure et ses recommandations de coach.

Passée de l’université aux fourneaux de son café-restaurant zéro-déchet, Sandrine a créé son job de rêve en association avec sa meilleure amie. Entreprendre dans un secteur majoritairement masculin, cela n’a pas effrayé ce duo de choc !

Après 6 ans d’activité, c’est toute une équipe qui y travaille dans la bonne humeur. En parallèle, cette entrepreneuse pleine de peps accompagne celles et ceux qui souhaitent créer leur business et notamment les femmes en réorientation professionnelle, à travers le programme WomenLab. Découvrez son parcours et ses conseils d’experte.

Bonjour Sandrine ! Quel a été ton parcours jusqu’à l’entrepreneuriat ?

En réalité, j’ai entrepris juste après l’université. J’y ai étudié les sciences économiques et la gestion du tourisme. Avec ma meilleure amie, on rêvait depuis toujours d’ouvrir notre café. Elle ne se plaisait pas dans ses études de droit et, de mon côté, je ne savais pas vers quel job me tourner. Donc on a pensé que c’était le bon moment pour entreprendre : « on est jeunes, on a de l’énergie et du temps à consacrer au projet ! »
D’abord, on a consacré une année à bosser dans des cafés et restaurants, et en parallèle, on a suivi des cours du soir. Je crois qu’on ressentait un peu de pression de la part de nos parents et on voulait leur montrer qu’il ne s’agissait pas de glander, étant donné qu’ils avaient des attentes assez hautes pour nous après nos 5 ans d’études chacune. On s’est dit « OK, on se donne un an pour le faire ». Après ça, on a flashé sur un local, ça collait bien avec les proprios alors on s’est lancées : on a ouvert le 17 décembre 2017, ça fait bientôt 6 ans !

En tant qu’entrepreneuse, est-ce que tu identifies certains défis auxquels les femmes font souvent face en s’engageant dans cette voie ?

Concernant mon entreprise, j’identifie d’abord certains défis déjà inhérents au secteur HORECA qui est très masculin. Ensuite, il y a un peu ce syndrome de l’imposteur qui arrive quand tu vas en cours avec des gars qui sont profs depuis des années parce qu’ils ont 4 restaurants depuis qu’ils ont 16 ans.

Après, il y a aussi des difficultés inhérentes au statut d’indépendante. Je n’y ai pas été confrontée mais si j’avais été enceinte ou j’avais des enfants, je crois que ça aurait été plus compliqué et je pense qu’aujourd’hui c’est peut-être une des choses qui me ferait me remettre en question : et si j’ai envie d’avoir des enfants, comment m’organiser ? Une chose est sûre : avoir un restaurant, c’est fatigant et il faudra planifier des solutions pour tout mener de front.

Sinon un autre défi, c’est la crédibilité. Parce qu’en tant que femme, t’es pas un mec de 35 ans qui sort d’une école de commerce. La femme, dans notre société, elle n’est pas vue comme une fonceuse qui y va sans avoir peur. Être indépendante, ouvrir son restaurant, ça demande du courage, beaucoup de force et d’heures de travail. Ce sont plus des compétences et des qualités qui sont associées à l’homme. Les gens ont tendance à penser que les femmes sont plus émotives, on nous a posé beaucoup de questions par rapport à ça, nos profs de cuisine l’ont fait par exemple. Mais en fait on va très bien ! C’est ancré dans l’imaginaire mais ce n’est pas toujours la réalité.

Quelles compétences et aptitudes t’ont été les plus utiles pendant ton parcours ?

Des qualités qu’on a en commun avec mon associée et qui nous ont énormément aidées, c’est l’écoute et l’empathie. On se remet aussi facilement en question et on communique beaucoup. On s’est toujours dit les choses avant que ça ne dérape quand il y avait des petits malaises et donc en 6 ans, on ne s’est jamais disputées alors qu’on entend très souvent des histoires d’entreprises qui marchent super bien, mais qui ne durent pas car les fondateurs ne s’entendent plus. Et oui, souvent, ce sont des hommes et des histoires d’ego !

Concernant l’écoute, c’est important vis-à-vis de nos employés. On a réussi à créer un système de travail qui n’est pas hiérarchique, qui est plutôt horizontal. L’ambiance de travail est super chouette et on peut dire qu’on travail entre amis ! Je pense que c’est ma plus grande fierté. Et aussi être à l’écoute des clients, de ce qu’ils veulent en venant chez nous.

Une dernière qualité qui m’a beaucoup aidée, c’est la persévérance. Quand j’ai une nouvelle idée, parfois ça peut m’amener à travailler toute la nuit dessus ! Je pense vraiment qu’il faut être persévérante quand on est indépendante : si on sent que ce qu’on fait est une bonne chose, il faut persévérer et y aller.

Selon toi, que peut apporter l’entrepreneuriat aux femmes qui souhaitent se réorienter professionnellement ?

D’abord, une grande confiance en toi ! Je pense qu’en tant que femme, t’as souvent ce truc qu’on appelle le syndrome de l’imposteur : tu as peur de te lancer, tu ne te sens pas légitime dans ton domaine et c’est quelque chose que les hommes ont vraiment beaucoup moins.

Et non, t’es pas obligée d’avoir fait des longues études de cuisine pour concrétiser ton projet HORECA. Et c’est pareil pour n’importe quel métier : que tu veuilles être dans le coaching, dans le tricot ou que sais-je ! Si tu te formes, si tu as une expérience, si tu sens que tu sais le faire et si tu as des retours positifs, que tu es à l’écoute de tes clients, pourquoi ne pourrais-tu pas en faire ton métier ?

Je pense que quand tu réussis à franchir le cap de créer ta boîte et d’avoir ton premier client et qu’il est satisfait, ça donne vraiment confiance en soi. C’est une tout autre confiance de savoir que c’est pas ton patron qui t’as félicitée, c’est vraiment toi qui as créé quelque chose.  Tu crées ton travail, tu crées ton salaire et parfois même le salaire d’autres gens. C’est hyper valorisant !

Que dirais-tu aux femmes qui hésitent à se lancer dans cette aventure et à créer leur propre business ?

Je peux entendre que y ait des femmes qui aient vraiment peur : quand tu as déjà des charges, des enfants, c’est plus compliqué. Donc moi mon conseil, c’est que quand tu crées ta boîte, tu n’es pas obligée tout de suite de faire un prêt de 100.000 € à la banque, c’est vraiment possible d’agir petit à petit pour atteindre son objectif.

C’est certain que pour le restaurant, tu ne peux pas l’ouvrir un jour par semaine pour commencer mais tu n’es pas obligée d’avoir 200 m² avec un gros prêt. Tu peux commencer beaucoup plus simplement ! Je dirais à ces femmes qu’on trouvera toujours un moyen pour mener à bien leur projet. C’est pour ça que c’est important de se faire accompagner et de bénéficier de l’expériences d’expert·e·s et d’autres entrepreneuses.

Notre programme d’accompagnement WomenLab, dans lequel tu interviens comme experte, est justement conçu pour accompagner les femmes de plus de 30 ans qui souhaitent se réorienter professionnellement ? En quoi ce programme peut les aider concrètement ?

Après avoir rencontré trois postulantes, mon constat est qu’il y a beaucoup de choses que tu n’apprends pas à l’école, même en gestion. Par exemple, j’ai fait économie et gestion mais je n’ai pas appris comment faire un business plan ? Comment faire un plan financier ? Et c’est ça qui fait souvent hyper peur.

Pendant le programme, on démystifie complètement le plan financier et en fait tu te rends compte que ce sont juste des données à rentrer dans un fichier Excel qui te disent combien tu vas devoir vendre pour être rentable.

Ces femmes peuvent ressortir avec des connaissances plus théoriques sur ces thématiques et également les mettre en pratique.

Faire partie d’un incubateur avec d’autres participantes, ça oblige à repenser ton projet à chaque atelier. Elles ressortent donc avec un projet plus abouti, plus travaillé, qu’elles auront eu l’opportunité de repenser grâce aux outils proposés.

Et enfin, le partage avec d’autres entrepreneuses permet de gagner en confiance : tu t’appropries ton projet et tu réussis à chaque fois à mieux en parler, à trouver des termes adéquats, plus précis. Au bout de 10 semaines d’incubation, tu fais confiance à ce projet et tu te sens bien mieux préparée pour te lancer !

Vous souhaitez vous réorienter et entreprendre ? Découvrez l’incubateur pour les femmes qui ont un projet entrepreneurial.

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Entreprendre en tant que femme : on dit oui !

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Pour créer une activité qui a du sens, trouver un meilleur équilibre ou devenir leur propre boss, … de plus en plus de femmes belges choisissent d’entreprendre. Mais quels sont les challenges à relever pour entreprendre au féminin et quelles sont les aides ? Faisons un topo.

Entreprendre : une affaire d’hommes ?

Saviez-vous que le taux de femmes entrepreneures est plus élevé dans notre pays par rapport à nos voisins français ? De nos jours, 1 indépendant sur 3 en Belgique est une femme. Si cet écart est en train de diminuer au fil des ans, il est expliqué par plusieurs freins :

La peur de demander un financement

Les femmes sont plus frileuses à l’idée de frapper aux portes des banques et autres organismes de financement. Parmi les raisons évoquées, on retrouve la peur du refus de crédit. Cependant, les chiffres montrent que la proportion des crédits acceptés est marginalement plus élevée chez les hommes (96%) que chez les femmes (95%).

Outre la peur du refus, la peur de l’échec freine beaucoup d’entrepreneures à oser demander les sommes nécessaires à la réalisation de leur projet.

Le syndrome de l’imposteur

Qu’il s’agisse d’une réorientation professionnelle ou de faire de sa passion son métier, l’entrepreneuriat nécessite structure, organisation et de multiples compétences dans des domaines variés : finance, communication, juridique, … Personne n’est né·e entrepreneur·e, ce qui peut entraîner le fameux syndrome de l’imposteur (ou plutôt de l’imposteuse 🙃). Les femmes ont en effet plus tendance à douter de leurs compétences et à s’auto-censurer.

Une charge mentale déjà bien lourde

Créer sa propre entreprise est une aventure de plus dans la vie de femmes qui sont déjà actives à plusieurs niveaux : parfois mamans d’un ou plusieurs enfants, parfois salariées, parfois sportives ou passionnées, engagées dans des associations ou activités bénévoles. La charge mentale déjà considérable peut constituer un frein à la mise en action.

Les craintes des autres

Même si on est persuadée que c’est la bonne voie à suivre, l’éventuel manque d’engouement de ses proches peut s’avérer rédhibitoire malgré tout. Ne leur prêtons pas de mauvaises intentions, souvent ils et elles expriment leurs propres craintes et idées reçues sur l’entrepreneuriat féminin.

Vous vous reconnaissez ? Un peu ? Beaucoup ? Vous n’êtes pas les seules ! Mais alors comment franchir les obstacles qui se présentent à soi pour réaliser son rêve entrepreneurial ?

Entrepreneuriat féminin : une affaire en solo ?

Créer sa propre entreprise ne veut pas dire gravir seule la montagne. Toutes sortes d’aides, de soutiens et d’accompagnements sont à la disposition des femmes qui souhaitent entreprendre.

Se faire accompagner par des expert·es 

Pour mettre toutes les chances de son côté de façon à créer un business stable et durable, plusieurs structures comme Groupe One (ça vous dit quelque chose, non ? 😉), en Wallonie et à Bruxelles, vont au-delà de la simple formation pour offrir un service complet d’accompagnement à la création d’entreprises :

  • des ateliers collectifs permettent d’acquérir les compétences entrepreneuriales
  • un suivi avec un coach personnalisé vous apporte structure et du sur-mesure à chaque étape du processus de création de votre business.

S’entourer de personnes inspirantes 

Lorsque l’on se lance dans un projet, il est important de se sentir soutenue par ses proches mais aussi par d’autres femmes qui suivent le même chemin et rencontrent certainement les mêmes problématiques. C’est ce constat qui a mené à la formation de réseaux de femmes entrepreneures tels que Women in Business (Hub Brussels), Mompreneurs absl, le réseau Diane (UCM) ou encore la communauté Wellnest . La solidarité féminine existe toujours !

Elles l’ont fait !

Laureline, la pétillante artisane soudeuse

Puéricultrice pendant plusieurs années, Laureline ne s’y retrouvait plus et a décidé de miser sur sa créativité et ses compétences manuelles pour créer son propre business en alignement avec ses valeurs éco-responsables. Ce qui l’a boostée : rencontrez d’autres entrepreneur·es inspirantes.

Après s’être formée en soudure auprès d’un ami, la jeune femme a suivi un accompagnement via le programme CREO de Groupe One en Wallonie, ce qui lui a permis de se sentir plus légitime dans ce nouveau rôle d’entrepreneure. En 2022, Laureline allie le bois et le métal pour proposer à la vente du mobilier artisanal, design et fonctionnel, réalisés à partir de matériaux de récupération. Elle commence à vendre ses créations et crée ensuite l’e-shop UpCycle.

La même année, cette pétillante entrepreneure était mise en valeur lors du concours StartnoW ! Elles font bouger la Wallonie, organisé par Starter Wallonia. Aujourd’hui, elle s’épanouit dans cet univers créatif !

Julie, une maman entrepreneuse déterminée

C’est d’abord l’Histoire qui a fait vibrer Julie : elle l’a d’abord étudié en Belgique et a ensuite écrit sa thèse à Oxford. Salariée dans un musée bruxellois puis à la Commission Européenne, son idée d’entreprise lui est venue après la naissance de son premier enfant : pendant l’allaitement, elle ne trouvait pas de lingerie adaptée qui réponde à ses besoins : retrouver son corps et de se sentir belle, tout en respectant ses valeurs éthiques et éco-responsables.

Mais c’est après son deuxième congé de maternité qu’elle a concrétisé son idée en participant au programme d’incubation GreenLab de Hub Brussels. Fonceuse, Julie a l’air de ne jamais douter mais elle confie que lancer son business, c’était comme se lancer dans le vide et prendre un gros risque. Une peur qu’elle a réussi à contrer à l’aide de son coach grâce à la planification des meilleurs et des pires scénarios, en réfléchissant à l’avance aux solutions possibles, sans oublier la communication avec son partenaire. Se faire accompagner a permis à Julie de ne pas affronter ce parcours seule, de rencontrer d’autres entrepreneur·es et de se fixer des échéances.

À la fin de l’incubateur, elle a remporté le prix du public ! Depuis un mois, Julie travaille à plein temps sur son projet. Le grand lancement est prévu en novembre. D’ici là, les précommandes sont ouvertes sur la plateforme Ulule. On lui souhaite beaucoup de succès !

Son conseil : Lancez-vous si l’envie d’entreprendre brûle en vous et que vous sentez qu’elle vous portera pendant plusieurs années et surtout, dans l’opérationnel, planifiez les différentes issues pour avoir toujours une solution sous le coude.

Un nouvel incubateur pour les femmes qui veulent entreprendre

Vous êtes actuellement salariée et vous souhaitez vous réorienter et entreprendre, ?

Le WomenLab est le nouveau programme d’accompagnement à la création d’entreprise conçu par de Groupe One spécialement pour les femmes de plus de 30 ans qui souhaitent se réorienter professionnellement. Adapté à votre réalité, une équipe d’expert·es vous accompagnent dans ce revirement à 360° à travers des ateliers collectifs et des rendez-vous de coaching individuels, pendant 10 semaines. Rejoignez-les !

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Se reconvertir et entreprendre : le parcours de Florence

Se reconvertir et entreprendre : le parcours de Florence

Florence est la fondatrice de la marque Yua Natural. Si son projet est une seconde nature pour elle, elle est pourtant tombée dans l’entrepreneuriat sans l’avoir prémédité. Découvrez dans cette interview le parcours de Florence pour créer SON propre job qui colle à SES valeurs.

Tu as développé la marque Yua Natural, peux-tu expliquer ce que tu proposes ?

Yua Naturel c’est une gamme d’accessoires de cheveux et beauté sans plastique, biologique, éthique et locale. On produit tout ce qui est élastiques à cheveux, chouchous, bandeaux de soins, masques de nuit, mouchoirs, disques démaquillants réutilisables, bonnet de douche, lingettes lavables, etc. 100% naturels.

Comment as-tu eu l’idée d’entreprendre ?

Eh bien, ce n’était pas du tout une vocation à la base d’être entrepreneure. C’est plutôt une « fuite » suite à un burn-out. J’ai 41 ans, je suis maman de 2 petites filles. J’ai travaillé 15 ans dans le privé, dont 11 années dans une boîte de distribution cosmétique dans laquelle je me sentais très bien.

Un jour j’ai eu envie de changement. Sur le plan privé, j’ai complètement changé ma manière de consommer : j’ai réduit mes achats, je suis passée au vrac, etc. Et, du côté pro, j’ai voulu trouver un emploi qui correspond à cette nouvelle direction. Les recherches ont été difficiles et finalement, j’ai trouvé un emploi toujours dans le secteur cosmétique conventionnel. Mais, ça ne me convenait pas du tout. On achetait un maximum en Chine. Ça ne faisait vraiment pas sens pour moi. Et aussi, je ne me sentais pas bien du tout dans ma fonction. Je me suis vite sentie dépassée au point où je n’en dormais plus. Je ne mangeais plus.

J’ai d’abord arrêté une semaine, et puis un mois jusqu’à ce que je comprenne que ça ne servait plus à rien, que ça n’irait plus jamais. Je savais ce que je ne voulais plus mais je ne savais pas ce que je voulais faire.

Quand je me baladais dans les magasins bio, je voyais qu’il y avait plein de cosmétiques qui étaient proposés mais il n’y avait pas vraiment d’alternative responsable pour les accessoires de cheveux. Donc un peu par curiosité j’ai cherché un fournisseur qui fabriquait de l’élastique en caoutchouc naturel. Sans trop d’arrière-pensées en fait mais c’est de là qu’est née l’idée.

En parallèle, je faisais un peu de couture et j’ai commencé à me renseigner sur les tissus, j’ai beaucoup lu sur les matières, les fils, les labels, … En fait ça m’amusait de chercher ce type d’infos, de creuser dans les détails.

Et puis un jour, je me suis renseignée sur les aides qui existaient à Bruxelles quand on a une idée qui germe. Il y a pas mal de choses proposées et c’est pas toujours facile de s’y retrouver mais le 1819 m’a permis d’avoir une bonne vue d’ensemble.

Comment as-tu conçu ton projet ?

Vu que c’était en période de confinement, le fait d’être un peu cloîtrée chez moi m’a permis d’avancer et de préciser ce que je voulais créer. Je savais que je voulais créer des produits éthiques, qu’il y ait un lien social et que la fabrication se fasse en Belgique.

J’ai été voir dans des prisons pour évaluer les possibilités pour la confection, j’ai été voir dans plusieurs entreprises de travail adapté. Là je me suis fait beaucoup aidée par les couturières professionnelles qui m’ont aidée à revoir la conception de mes produits pour les simplifier pour réduire les coûts de production.

J’ai aussi cherché des fournisseurs de matières premières certifiées bio et GOTS. Et petit à petit, c’est comme ça que le projet s’est construit.

Tes matières premières sont labellisées. Tu as fait la même démarche pour ta marque durable ?

Je travaille avec du coton biologique qui est certifié GOTS (Global Organic Textile Standard) parce que ça va au-delà du fait qu’il est biologique. Il certifie le respect des critères environnementaux et sociaux sur toute la chaîne de production, pas uniquement au niveau de la culture du coton, mais toutes les étapes de transformation en tissu.

En revanche, moi je ne suis pas certifiée GOTS. Pour l’instant c’est une charge qui est trop importante pour moi.

Mais tu pourrais l’être si tu avais les moyens de payer la certification GOTS ?

Oui, en soi je respecte déjà leurs critères et je vais même plus loin : par exemple, pour être certifiée, 95% des matières textiles utilisées doivent être biologiques. Moi je suis à 100% et même plus avec ce qui n’est pas tenu en compte dans le pourcentage, comme l’élastique qui est naturel, l’étiquette et le fils qui sont en coton bio GOTS. C’est vraiment naturel jusqu’au bout, je trouve que c’est important.

J’aime bien penser au cycle de vie du produit et notamment j’aime bien penser aux déchets : en fin de vie ça ne deviendra pas un déchet. Une fois que c’est trop usé, on peut le mettre dans le compost à la maison, ça va repartir dans la terre et après on peut nourrir son potager… c’est cool.

Tu travailles donc avec des entreprises de travail adapté pour la confection. Comment s’est passée ta rencontre avec tes partenaires de production ?

Je travaille avec 3 ateliers différents qui sont situés en Wallonie. J’en ai choisi 3 par rapport aux résultats de test que j’ai fait avec tous les ateliers que j’ai rencontrés, en fonction de leurs compétences techniques, mais aussi pour pouvoir faire plaisir à plusieurs ateliers.

Et finalement c’est bien de travailler avec 3 ateliers parce que d’une part, établir la relation c’est beaucoup de boulot et beaucoup de temps. Il faut préparer tous les tissus, tous les patrons plusieurs fois, et puis voir les résultats, discuter prix, etc. Ça prend du temps. Et d’autre part, c’est aussi intéressant pour avoir une solution en cas de souci de production chez l’un d’eux.

Et du côté de la vente, quels canaux utilises-tu ?

Eh bien j’ai appris à faire un site internet moi-même déjà. Ça m’amusait d’apprendre et puis de toute manière, en période de lancement je n’avais pas de budget pour demander à un professionnel de le faire pour moi. Ça représente quand même quelques milliers d’euros, c’est un budget que je n’aurais pas pu mettre dans autre chose donc j’ai fait tout ce que je me sentais capable de faire. Et puis il y a d’autres choses pour lesquelles j’ai dû faire appel à des professionnels comme pour mon logo. J’ai travaillé avec une copine qui est graphiste. Je savais exactement ce que je voulais, je lui avais fait les dessins mais après elle l’a reproduit avec les bonnes techniques. Je voulais pas me planter, je voulais que les fichiers soient bien construits pour être envoyés aux imprimeurs.

Donc pour en revenir au site, je me suis dit autant que je le fasse moi-même et que j’apprenne. C’est pas nickel mais bon ça permet d’au moins commencer.

Et puis j’ai pu commencer à démarcher des points de vente. C’est pas toujours facile de convaincre quand tu commences et que tu sors de nulle part, donc il y a beaucoup du dépôt-vente. C’est pas génial parce qu’ils ne sont pas responsables de ton stock, s’il y a des vols ou des dégradations, c’est toi qui les assumes. Bref, c’est parce que je préfère comme modèle. Donc maintenant, ce que j’essaye de faire, c’est leur proposer de tester en dépôt-vente pendant 2 mois et si c’est concluant, on passe en achat de stock. Ça ne marche pas chez tout le monde, et il y en a qui sont prêts à acheter directement.

J’essaye de travailler avec des petits magasins indépendants, comme la Ressource (mon tout premier point de vente). Ensuite, j’ai commencé à travailler avec Yuman et dans quelques magasins bio vrac, ou encore des magasins comme L’Envol du Colibri à Namur. C’est un magasin de mode responsable. J’ai aussi commencé chez un coiffeur qui s’appelle Clément Naturel Care. Donc tous mes points de vente sont orientés étiques, responsables.

Peux-tu nous expliquer quel type d’accompagnement tu as suivi chez Groupe One ?

J’ai d’abord suivi une première formation avec Groupe One qui s’appelait la Circular Academy. C’était encore en ligne juste après le premier confinement. C’était déjà super de reprendre des contacts professionnels et de discuter avec des gens du milieu de l’entrepreneuriat. J’ai commencé à parler du projet et c’était vraiment très intéressant de profiter de toutes les connaissances que les coachs ont.

Du coup, par la suite j’ai continué à être accompagnée en individuel par Sarah dans le Village Partenaire et je le suis encore. Ça va faire 3 ans qu’elle me suit régulièrement dans mon parcours d’entrepreneure. Et c’est un aspect qui est très chouette dans l’accompagnement, c’est que c’est toujours la même personne et que j’ai vraiment un fil conducteur, une personne repère à qui je peux demander des renseignements ou de l’aide. Et aussi de savoir que j’ai régulièrement rendez-vous avec elle, ça m’oblige à avancer sur des points que j’aime pas faire mais qui sont importants, notamment le plan financier pour évaluer la viabilité du projet.

Maintenant j’ai bien avancé dans mon cheminement de changement de vie, je me remets progressivement de mon burn-out donc j’ai mis fin au contrat qui me liait encore à mon ancien employeur et je peux maintenant me concentrer à fond sur mon projet.

Donc j’ai commencé la phase de lancement de mon entreprise en couveuse chez JobYourself. Ça m’a permis de rencontrer encore d’autres entrepreneurs qui vivaient la même chose que moi. L’avantage c’est que ça me permet d’être au chômage sans être obligée de chercher un emploi et j’ai 18 mois pour faire mes preuves et développer mon activité.

En tant qu’entrepreneure, quels conseils donnerais-tu aux futur·es entrepreneur·es qui voudraient se lancer dans l’aventure ?

Qu’il faut se lancer sinon on regrettera toute sa vie. Qu’il faut se renseigner sur les aides parce qu’il y a beaucoup de choses et beaucoup de gens d’une rare gentillesse qui sont là pour t’aider et souvent c’est gratuit. Se faire accompagner parce que les coachs en ont déjà vu passer des dizaines avant nous. Et après, essayer de se recréer un nouveau réseau. C’est pas toujours facile mais en allant justement à des formations collectives, c’est comme ça qu’on fait des rencontres et qu’on a plus de « collègues ». Sinon on est un peu tout seul. C’est chouette de discuter de temps en temps avec d’autres gens qui vivent les mêmes étapes, même s’ils font des choses complètement différentes.

Vous êtes une femme et vous aussi, comme Florence, vous avez envie de vous reconvertir et entreprendre ? Participez à notre programme d’accompagnement WomenLab. Ça vous dit ?

 

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